Pour la Chine, d'où est partie l'épidémie, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a précisé que dans le scénario de base actuellement privilégié par le FMI, l'activité économique devrait revenir à la normale dans le courant du deuxième trimestre.

Résultat, la croissance de l'économie chinoise pour 2020 ralentirait à 5,6%, soit 0,4 point de moins que dans les perspectives du FMI publiées en début d'année.

"L'impact sur l'économie mondiale serait relativement mineur et éphémère", a poursuivi Kristalina Georgieva qui s'exprimait devant les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays du G20 réunis ce week-end à Ryad. Mais le Fonds continue de travailler sur des scénarios plus sombres, avec une incidence prolongée et plus généralisée de l'épidémie.

La coopération globale est essentielle pour contenir la propagation du Covid-19, a souligné Kristalina Georgieva, ajoutant qu'il était impératif de reconnaître le risque potentiel pour les Etats dont les systèmes de santé présentent des faiblesses.

LA CHINE CONFIANTE SUR SON OBJECTIF DE CROISSANCE

Le FMI, a-t-elle ajouté, est prêt à mettre à disposition de ses membres les plus pauvres des fonds spéciaux.

"Tandis que l'impact de l'épidémie continue de se déployer, l'analyse de l'Organisation mondiale de la santé est qu'avec des mesures fortes et coordonnées, la propagation du virus en Chine et dans le monde peut encore être endiguée et une tragédie humaine stoppée", a-t-elle dit.

Les représentants du G20 ont pour leur part modifié leur projet de déclaration: l'épidémie n'est plus présentée comme un risque clair pesant sur la croissance, mais comme un élément qui doit être surveillé.

La Chine, qui n'a pas envoyé de hauts représentants à Ryad du fait de la crise sanitaire, a fait état samedi d'un net recul des nouveaux cas de contamination et des décès supplémentaires liés au coronavirus.

Elle pense aussi pouvoir atteindre son objectif de croissance économique cette année en dépit de l'épidémie.

Mais l'OMS reste préoccupée par le nombre de cas hors de Chine et estime qu'il est difficile dans ces conditions de prédire le terme de l'épidémie.

Le ministre japonais des Finances a déclaré que presque tous les pays du G20 avaient mentionné le risque posé par le coronavirus lors de la réunion de Riyad et qu'il avait mis en garde contre un impact sérieux sur l'économie mondiale s'il se propageait davantage.

(Andrea Shalal et Stephen Kalin; version française Henri-Pierre André et Matthieu Protard)