Que redoute précisément l'AMF ? "Il est à craindre que certains acteurs du Forex et des options binaires se redéployent sur d’autres produits tels que les crypto-actifs", indique l'institution, pour contourner le dispositif qui entrera en vigueur le 1er août prochain pour protéger les particuliers des ravages des CFD. L'AMF considère que la fluctuation des crypto-actifs "s'apparente à une bulle", comme le montre la correction de 60% observée depuis le début de l'année.
 

Cartographie des risques 2018/2019

En 2017, près de 88% des 1 670 requêtes (information, signalement, réclamation) reçues par le régulateur portaient sur les plateformes d'investissement dans le diamant, la grande mode des placements atypiques de l'année écoulée. Mais depuis le mois de décembre, les crypto-actifs sont devenus le sujet de préoccupation numéro un (Graphique de gauche). Les demandes adressées à l'AMF ont été depuis fortement corrélées à l'évolution des cours du Bitcoin (Graphique de droite). Cliquer pour agrandir.
 

A gauche, le nombre de demandes adressées à l'AMF (source : présentation AMF du 5 juillet 2018)

Actuellement, le cadre juridique entourant les crypto-actifs est mal défini. Ce ne sont pas des monnaies au sens légal du terme, malgré la large utilisation du terme "cryptomonnaie" et leurs caractéristiques peinent à les faire entrer dans la catégorie des instruments financiers, du moins au regard de l'ordre juridique français. En revanche, l'AMF est compétente pour les produits dérivés sur crypto-actifs, qui sont dès lors soumis aux règles sur les instruments financiers. Elle a dressé une liste noire des plateformes proposant ce type de produits, laquelle est mise à jour régulièrement comme celles qui concernent les autres placements atypiques.