Tic-tac, tic-tac. L'horloge tourne à l'approche de la réunion de l'Organisation des pays producteurs de pétrole le 22 juin prochain. Heureusement, les étourdis peuvent compter sur les piqures de rappel de Donald Trump dans son twitto-style si caractéristique. "Les prix pétroliers sont trop élevés. L'Opep est derrière tout ça. Pas bon !", a-t-il asséné hier soir. Le Président américain cherche à maintenir la pression en amont de la rencontre, ce qui est bien compréhensible, quoiqu'assez cocasse : pour une partie des milieux financiers, ce sont essentiellement les décisions de Donald Trump qui ont soutenu les cours sur la période récente.

Chez Oddo BHF, on estime que les niveaux de l'or noir devraient rester élevés "de manière artificielle" pendant un an ou deux. Le bureau d'études a revu en hausse ses prévisions sur la période 2018-2021. Les stocks sont bas, l'Opep est disciplinée, les capacités inutilisées réelles sont modestes, la production du Venezuela est en déclin et l'Iran est sous embargo, explique Oddo pour appuyer sa démonstration. Il en ressort les nouvelles prévisions contenues dans le graph ci-dessous (cliquer pour agrandir) :
 

Les nouvelles prévisions d'Oddo BHF et celles du consensus (source Oddo & Bloomberg)

La stabilisation des prix dépendra de la politique de l'Opep et du choix des Etats-Unis quant à leurs réserves stratégiques. Le bureau d'études estime qu'une tendance commence à poindre en faveur d'un cours du Brent de 65 USD à long terme, un niveau lorgné par les compagnies pétrolières pour relancer leurs investissements. Pour Oddo à long terme, le marché restera dominé par les fondamentaux et capé autour de 65 USD le baril (vs. une estimation précédente à 60 USD). Ces 65 USD correspondent "au coût de l’offre marginale de brut". En bonus, on vous signale qu'Oddo a relevé de 56 à 59 euros son objectif de cours sur Total, qu'il recommande à ses clients d'acheter.