RAMALLAH/GAZA, 4 juillet (Reuters) - Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué la décision de l'armée égyptienne de destituer Mohamed Morsi et d'écarter du pouvoir les Frères musulmans, alliés idéologiques de ses rivaux du Hamas, dont les principaux dirigeants sont restés muets jeudi.

La chute du président égyptien prive le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza d'un voisin bienveillant, ce qui pourrait, espère-t-on du côté de l'Autorité palestinienne, inciter le Hamas à prêter une oreille plus attentive aux propositions de Mahmoud Abbas en vue d'une relance du processus de réconciliation interpalestinienne et de partage du pouvoir.

"C'est un jour historique pour l'Egypte et c'est une leçon pour nous. Le Hamas devrait prendre note de ce que la volonté du peuple peut accomplir", a réagi Yasser Abed Rabbo, un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine du président palestinien.

Les dirigeants du Hamas ont évité les médias jeudi et le mouvement islamiste n'a pas eu de réaction officielle aux événements en Egypte.

"Nous prions Dieu de préserver la sécurité et la stabilité de l'Egypte et de son peuple et d'éviter un bain de sang", s'est borné à dire à Reuters un porte-parole du Hamas, Ihab Ghoussein.

Le silence du Hamas traduit probablement sa volonté de ne pas indisposer l'armée égyptienne, qui redevient de facto son principal interlocuteur pour la gestion du terminal frontalier de Rafah, seul porte de la bande de Gaza ouverte sur le monde extérieur. (Noah Browning et Nidal al Mughrabi; Tangi Salaün pour le service français)