(Avec intervention sur le marché des changes)

par Leika Kihara

TOKYO, 22 septembre (Reuters) -

Le Japon est intervenu jeudi sur le marché des changes pour la première fois depuis 1998 afin de soutenir le yen après la décision de sa banque centrale de maintenir les taux quasi nuls qui alimentent la dépréciation de la monnaie.

"Nous avons pris des mesures décisives", a déclaré à la presse le vice-ministre des Finances en charge des affaires internationales, Masato Kanda, avant de répondre par l'affirmative à la question de savoir si cela signifiait que les autorités étaient intervenues directement sur le marché.

Cette intervention a eu lieu quelques heures seulement après l'annonce par la Banque du Japon (BoJ) de maintenir une politique ultra-accommodante pour soutenir la croissance économique alors que les autres grandes banques centrales du monde entier relèvent leurs taux d'intérêt pour combattre l'inflation.

"Il n'y a absolument aucun changement à notre position de maintien d'une politique monétaire accommodante pour l'instant. Nous ne relèverons pas les taux d'intérêt avant un certain temps", a déclaré le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, lors d'une conférence de presse.

La décision de la BoJ est intervenue au lendemain d'une hausse de taux de trois quarts de point de la Réserve fédérale américaine, la troisième de cette ampleur en trois réunions, et avant des hausses de taux en Suisse, en Norvège et très probablement en Grande-Bretagne.

Les responsables de la BoJ ont décidé à l'unanimité de maintenir l'objectif de taux à court terme à -0,1% et l'engagement de la banque centrale à contenir le rendement des obligations d'Etat à dix ans autour de zéro.

L'intervention de Tokyo a eu un effet immédiat: vers 08h45 GMT, le dollar, qui gagnait plus de 1% en début de journée, reculait de

1,7

% face au yen à

141,59

, sa plus forte baisse sur une séance depuis mars 2020. (Reportage Leika Kihara, avec Tetsushi Kajimoto, Kantaro Komiya, Daniel Leussink, Kaori Kaneko et Takaya Yamaguchi; version française Camille Raynaud et Marc Angrand, édité par Kate Entringer)