Tokyo (awp/afp) - La Banque du Japon (BoJ) ne relèvera pas ses taux d'intérêt "pendant une assez longue période" même si les banques centrales américaine et européenne resserrent leur politique monétaire, a indiqué son gouverneur Haruhiko Kuroda, dans un entretien publié samedi.

"Nous n'avons pas l'intention de les relever pendant une assez longue période", a déclaré M. Kuroda au quotidien Yomiuri, réfutant certaines hypothèses selon lesquelles la BoJ serait en train de planifier un ajustement de sa politique monétaire ultra-accommodante.

M. Kuroda n'a pas spécifié la durée de cette "période, s'il s'agissait d'un an, de trois ans ou de cinq ans", selon le quotidien nippon.

"Maintenir les bas niveaux actuels (des taux) est un engagement tant que les incertitudes persistent", a souligné M. Kuroda, assurant que la poursuite de cette politique monétaire allait "naturellement" conduire à l'objectif d'un taux de 2% d'inflation, même si cela intervient plus tard qu'attendu.

L'inflation au Japon s'est établie en juillet à 0,8%, une progression des prix similaire à celle constatée en juin, nouvel aveu de l'échec de l'offensive lancée début 2013 par les autorités monétaires, visant à atteindre les 2% en deux ans, une échéance repoussée à maintes reprises.

En attendant, la BoJ, à rebours de ses homologues des Etats-Unis et de l'Europe, continue à injecter des liquidités dans les circuits monétaires, une politique qui n'a pas que des effets positifs et qui l'oblige quand même à effectuer de petits changements pour minimiser les dommages collatéraux.

Fin juillet, lors de sa dernière réunion, l'institution avait reconduit l'ensemble de ses mesures de soutien à l'économie, à commencer par son massif programme de rachats obligataires, situé autour de quelque 80.000 milliards de yens par an (plus de 600 milliards d'euros), en le modulant toutefois pour que le taux des obligations d'Etat à 10 ans se maintienne autour de 0%.

La BoJ avait également décidé de revoir son programme de rachats de fonds cotés en Bourse (ETF) afin de "diminuer les risques" de distorsion sur les marchés.

Elle avait réduit par ailleurs le montant des dépôts de banques concernés par le taux d'intérêt négatif (-0,1%), cédant au mécontentement des établissements financiers que cette mesure était censée inciter à allouer des prêts aux entreprises et aux consommateurs.

afp/rp