Zurich (awp) - Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait se contracter de 3,5% cette année, avant de rebondir de 3,2% l'an prochain, puis de 2,6% en 2022, estime le Centre de recherches conjoncturelles (KOF). Les économistes zurichois basent leurs prévisions sur un légère amélioration de la situation sanitaire au cours des premiers mois de 2021, sans nouvelles mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19.

L'impact économique de la 2e vague de la pandémie de nouveau coronavirus est pour l'heure demeuré moindre que celui intervenu au printemps dernier, écrit mardi le KOF. Les économistes de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich ont ainsi revu en légère hausse leur anticipation pour l'année en cours par rapport à celle d'octobre dernier, moment auquel ils tablaient sur une chute du PIB de 3,6% en 2020.

Le KOF explique le marasme économique relativement modéré en comparaison internationale à l'évolution favorable du commerce de transit, à savoir celui des matières premières et des produits pharmaceutiques. Sans cette contribution, le PIB chuterait de 5% cette année.

La deuxième vague pèse également sur le marché du travail. Les notifications préalables de chômage partiel en sont la preuve: en novembre, les offices cantonaux de l'emploi ont approuvé le chômage partiel d'environ 626'000 employés, et les chiffres ont encore augmenté par rapport à la fin de l'été. Globalement, le KOF s'attend à ce que l'emploi équivalent temps plein augmente de 0,4% en 2021. Le taux de chômage ne devrait pas baisser à nouveau avant le second semestre de l'année.

Selon une enquête menée en novembre par le KOF auprès des entreprises, la proportion de firmes ayant observé une baisse de le demande des clients et considérant leur existence menacée a augmenté, passant de 8% en octobre à 11%. Les craintes de faillite ont augmenté, en particulier dans la construction, le commerce de détail, les autres services et l'industrie manufacturière.

Evoquant aussi un scénario négatif, dans lequel la pandémie pourrait encore gagner en force au début de l'année prochaine rendant nécessaires des mesures plus drastiques, le KOF anticipe dans ce cas un repli du PIB au 1er trimestre 2021 et une reprise hésitant tout au long de l'an prochain. La croissance ne devrait alors s'inscrire qu'à 0,6%. Le niveau d'avant la crise ne serait atteint qu'un an plus tard que dans le scénario de base, au tournant de l'année 2022/2023.

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