BAMAKO (Reuters) - Le Mali a déclaré dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies datée de lundi que la France avait violé son espace aérien et livré des armes à des combattants islamistes afin de déstabiliser le pays.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a estimé que plus de 50 violations de l'espace aérien malien avaient été observées cette année, précisant que la plupart d'entre elles étaient dues à l'utilisation par les forces françaises de drones, d'hélicoptères militaire, ou d'avions de chasse.

"Ces violations flagrantes de l'espace aérien du Mali ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes actifs au Sahel, et à leur larguer des armes et des munitions", a-t-il indiqué dans la lettre.

Le gouvernement malien affirme être en mesure de démontrer où et quand la France aurait livré des armes à des groupes islamistes, est-il ajouté dans le courrier, sans toutefois qu'aucune preuve ne soit fournie.

"La France n'a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l'ensemble de la planète", a indiqué l'ambassade de France au Mali sur Twitter, soulignant que 53 soldats français étaient morts au Mali au cours des 9 dernières années.

Ces accusations interviennent alors que la France a achevé lundi le retrait des soldats français de Barkhane, une opération militaire visant à lutter dans le Sahel contre les mouvements islamistes.

(Reportage Fadima Kontao, rédigé par Anait Miridzhanian; version française Camille Raynaud)