MEXICO, 22 mars (Reuters) - Le gouvernement mexicain a fait savoir mardi aux entreprises mexicaines qu'elles avaient "intérêt" à ne pas participer à la construction du mur voulu par Donald Trump à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, bien qu'il ne soit pas prévu de sanctions particulières.

"Nous n'aurons pas de loi pour restreindre (les entreprises), mais je crois, considérant votre réputation, qu'il serait indubitablement dans votre intérêt de ne pas participer à la construction du mur", a déclaré le ministre de l'Economie, Ildefonso Guajardo.

"Il n'y aura pas de loi avec des sanctions, mais les Mexicains et les consommateurs mexicains sauront comment valoriser les entreprises qui soutiennent notre identité nationale et celles qui ne la soutiennent pas", a ajouté le ministre.

Ces propos font écho à ceux du ministre des Affaires étrangères, Luis Videgaray, qui a indiqué vendredi que les sociétés mexicaines qui voyaient une opportunité dans le mur feraient bien de faire au préalable leur "examen de conscience".

Le cimentier Cemex, qui figure parmi les premiers groupes mondiaux de son secteur, a fait savoir qu'il était prêt à fournir des devis pour fournir la matière première pour le mur. Son concurrent Grupo Cementos de Chihuahua a également fait connaître son intérêt pour le projet.

Les deux entreprises sont très présentes aux Etats-Unis.

Prié de commenter une information parue la semaine dernière dans la presse selon laquelle Cemex ne participera pas à la construction du mur, son porte-parole Jorge Perez a déclaré à Reuters : "Je confirme que nous ne participerons pas au processus d'appel d'offres. C'est tout ce que nous avons dit."

Prié de dire si Cemex souhaitait fournir les matériaux de base, comme le ciment, aux sociétés qui seront sélectionnées pour construire le mur, Jorge Perez a dit qu'il ne pouvait faire de commentaire.

La seule firme mexicaine à avoir inscrit son nom sur le site internet du gouvernement américain en tant que société intéressée par une participation à la construction du mur, est Ecovelocity, une petite entreprise de la ville de Puebla, dans le centre du Mexique, qui veut fournir des LED, qu'elle importe principalement de Chine.

En France, le PDG du groupe de travaux publics Vinci a déclaré mardi qu'il préférait ne pas participer à la construction du mur, à la différence du cimentier LafargeHolcim , qui a ce faisant déclenché une polémique. (Anthony Esposito; Danielle Rouquié pour le service français)