NEW YORK, 23 février (Reuters) - Le Nigeria réclamera la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Opep si les cours du brut continuent de baisser, déclare au Financial Times la ministre du Pétrole Diezani Alison-Madueke.

"Nous discutons déjà avec des pays membres", dit-elle dans un entretien publié lundi. En tant que présidente de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, elle est chargée des contacts avec les pays membres et le secrétariat général de l'organisation dans l'éventualité d'une telle réunion.

Si les cours "continuent de baisser, il est fort probable que nous devrons convoquer une réunion extraordinaire de l'Opep dans les six semaines environ", explique-t-elle.

Tous les pays de l'Opep, à l'exception peut-être du bloc des pays arabes, se sentent "très mal à l'aise", dit la ministre.

Le Venezuela et l'Iran avaient tenté en janvier de convaincre l'Opep de réduire sa production pour freiner une chute des cours de plus de 50% depuis juin dernier et les déclarations de la ministre nigériane sont depuis lors le premier témoignage public de l'inconfort croissant que ressent l'organisation.

L'Opep avait décidé en novembre de maintenir sa production à 30 millions de barils par jour (bpj). La prochaine réunion officielle est prévue en juin.

Le Brent a brièvement gagné plus d'un dollar sur ces déclarations avant de retomber, les traders doutant d'une réaction rapide de l'organisation dont les poids lourds tels que l'Arabie saoudite ne semblent pas disposés à réduire les extractions.

Le Nigeria "à l'évidence a besoin de plus d'argent pour son pétrole mais si les Saoudiens, qui contrôlent le tiers de la production de l'Opep, ne veulent rien savoir, que peut-il faire?", s'interroge James L. Williams, économiste de WTRG Economics.

(Josephine Mason, Jonathan Leff et Barani Krishnan, Wilfrid Exbrayat pour le service français)