Le Pakistan a déclaré mardi qu'il restait attaché à la trêve conclue avec l'Inde, après quatre jours de combats militaires intenses la semaine dernière, tout en promettant de répondre avec détermination à toute future agression de New Delhi.

Ces déclarations d'Islamabad interviennent en réaction à l'allocution du Premier ministre indien Narendra Modi lundi, au cours de laquelle il a averti le Pakistan que New Delhi viserait de nouveau des « repaire de terroristes » de l'autre côté de la frontière en cas de nouvelles attaques contre l'Inde, sans se laisser intimider par un « chantage nucléaire ».

Les deux puissances nucléaires d'Asie du Sud ont échangé tirs de missiles et de drones visant les installations militaires de l'autre, après que l'Inde a affirmé avoir frappé des sites d'« infrastructures terroristes » au Pakistan et au Cachemire pakistanais mercredi, en représailles à une attaque ayant coûté la vie à 26 pèlerins hindous au Cachemire indien.

Le Pakistan affirme que les cibles étaient toutes civiles et rejette les accusations indiennes selon lesquelles il serait à l'origine de l'attaque au Cachemire.

L'armée pakistanaise a indiqué mardi que les frappes avaient fait 40 victimes civiles et 11 morts parmi ses soldats. L'Inde, de son côté, fait état d'au moins cinq militaires et 16 civils tués.

Il s'agit de la plus grave confrontation entre les deux pays depuis près de trente ans. Un cessez-le-feu a été conclu samedi, à la suite d'efforts diplomatiques et de pressions des États-Unis.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a déclaré qu'Islamabad rejetait catégoriquement les « propos provocateurs et incendiaires » tenus par Modi lundi.

« À un moment où des efforts internationaux sont déployés pour la paix et la stabilité régionales, cette déclaration représente une dangereuse escalade », a-t-il indiqué dans un communiqué.

« Le Pakistan reste engagé envers l'accord de cessez-le-feu récent et prendra les mesures nécessaires pour la désescalade et la stabilité régionale », ajoute le texte, précisant que toute future agression serait également affrontée avec la plus grande détermination.

MODI RÉITÈRE SES MISES EN GARDE

L'Inde, à majorité hindoue, et le Pakistan, à majorité musulmane, administrent chacun une partie de la région himalayenne du Cachemire, tout en la revendiquant dans son intégralité.

Les deux voisins se sont livrés deux des trois guerres qui les ont opposés depuis leur indépendance en 1947 à propos de cette région, ainsi que plusieurs autres affrontements limités, notamment en 1999 et 2019.

Tôt mardi, Modi s'est rendu sur la base aérienne d'Adampur, près de la frontière, et a réitéré son avertissement au Pakistan, s'adressant au personnel de l'armée de l'air indienne et posant pour des photos à leurs côtés.

« Nous ne ferons aucune différence entre le gouvernement qui soutient le terrorisme et les cerveaux du terrorisme », a déclaré Modi, évoquant la riposte de l'Inde en cas de nouvelle attaque.

« Nous pénétrerons dans leurs repaires et les frapperons sans leur laisser la moindre chance de survivre », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministère indien des Affaires étrangères a indiqué que la question du commerce n'avait pas été abordée lors de ses discussions avec Washington sur les tensions avec le Pakistan.

Lundi, le président américain Donald Trump a affirmé que les dirigeants indien et pakistanais étaient « inébranlables », et que les États-Unis avaient « beaucoup aidé » à obtenir le cessez-le-feu, ajoutant que le commerce était une « raison importante » de la cessation des combats entre les pays.

L'Inde a précisé que les chefs d'état-major des deux armées s'étaient entretenus par téléphone lundi, réaffirmant leur engagement à cesser les tirs et à envisager des mesures de réduction des troupes à la frontière.

Le Pakistan n'a pas communiqué de détails sur cet appel.