* Pas de raison pour que la crise grecque se répète au Portugal, selon le président de BNP Paribas

* La réunion à Paris sur la Grèce s'est achevée en début d'après-midi

* Réunion "productive", selon l'Ifi

(Actualisé avec interview de l'Ifi, cours de clôture)

par Steve Slater et Matthieu Protard

PARIS/Londres, 6 juillet (Reuters) - L'abaissement de la note du Portugal a exacerbé mercredi la nervosité des marchés, faisant craindre de nouvelles pertes pour les banques européennes alors que ces dernières s'efforcent d'esquisser les contours d'une participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce.

La réunion des grandes banques internationales et des créanciers privés de la Grèce, qui s'est tenue à Paris au siège de BNP Paribas (>> BNP PARIBAS), n'a pas encore permis d'aboutir à une solution conrète.

L'Institut de la finance internationale (Ifi), l'organisme qui regroupe les grandes banques internationales, assure toutefois que cette réunion, qualifiée de "technique" par les banquiers, a été "constructive".

"Nous étudions un éventail d'options pour aider la Grèce. Nous n'avons pas passé beaucoup de temps sur une option en particulier", a déclaré à Reuters Charles Dallara, le directeur général de l'Ifi.

"Il faut essayer de trouver une solution qui permette d'éviter le défaut, puisque c'est la décision des autorités (...). Nous nous efforçons d'apporter une réponse technique à un problème qui est par définition compliqué", a de son côté déclaré Michel Pébereau, le président de BNP Paribas (>> BNP PARIBAS) sur la radio BFM.

"Il y a un certain nombre de propositions techniques qui ont été faites, qui s'améliorent en permanence des idées des uns et des autres", a-t-il ajouté.

Compte tenu de la complexité du sujet et du nombre et de la diversité des créanciers privés de la Grèce, les négociations devraient se poursuivre tout au long de l'été.

Le ministre français de l'Economie François Baroin a d'ailleurs fait savoir mardi qu'un accord pourrait intervenir à la fin de l'été, dans le courant du mois de septembre. (voir

"Il faut d'abord que les créanciers privés se mettent d'accord entre eux, puis que les créanciers privés se mettent d'accord avec les politiques, puis enfin que les politiques se mettent d'accord avec la Grèce", rappelle une source bancaire qui n'a pas souhaité être nommée.

CHUTE DES VALEURS BANCAIRES

Sur les marchés, les discussions sur la Grèce ont quelque peu été éclipsées par la décision de Moody's d'abaisser la note du Portugal, entraînant une npouvelle fois les valeurs bancaires européennes dans la tourmente.

L'agence de notation a reculé mardi soir de quatre crans la note souveraine du Portugal de Baa1 à Ba2, avec perspective négative.

L'indice sectoriel Stoxx 600 <.SX7P> des banques européennes a terminé en baisse de 1,73%.

Le Crédit agricole (>> CREDIT AGRICOLE), qui détient près de 24% dans la banque portugaise Banco Espirito Santo (>> B.ESPIRITO SANTO), a fini en baisse de 4,88% après avoir perdu plus de 6% en milieu d'après-midi. Société générale (>> SOCIETE GENERALE) et BNP Paribas ont respectivement abandonné 2,15% et 1,41%.

En Italie, les titres Unicredit (>> UNICREDIT) et Intesa Sanpaolo  (>> INTESA SANPAOLO) ont plongé respectivement de 7% et 4,5%.

Réagissant à l'abaissement de la note du Portugal par Moody's, Michel Pébereau, a expliqué qu'il n'y avait pas de raison que le schéma de la crise de la dette grecque se répète au Portugal.

"Le problème grec n'est du tout le problème portugais et les deux (...) sont très différents du problème irlandais", a déclaré le président de BNP Paribas.

"Les investisseurs sur les marchés peuvent craindre que ce qui arrive à la Grèce se répète sur le Portugal. Il n'y pas de raison qu'il en aille ainsi, ces deux problèmes sont bien des problèmes distincts", a-t-il encore dit.

"Cette décision de Moody's menace de relancer les inquiétudes autour de la solidité de la zone euro alors que la résolution du cas grec semblait ouvrir une période de répit", relèvent les analystes de CM-CIC Securities dans une note. "Le bras de fer entre les agences de notation et les autorités européennes va continuer à se durcir", poursuivent-ils.

La Commission européenne a d'ailleurs vivement critiqué la décision de Moody's et prévenu qu'elle allait sévir contre les agences de notation.

(Avec Julien Ponthus, Christian Plumb et Benjamin Mallet à Paris, édité par Danielle Rouquié)