La Grande-Bretagne présentera jeudi une nouvelle législation visant à mettre un terme aux fuites d'eaux usées dans les rivières et les mers par les compagnies des eaux, en prévoyant des sanctions plus sévères, y compris des peines d'emprisonnement pour les patrons, et en conférant de nouveaux pouvoirs à l'autorité de régulation.

Les déversements d'eaux usées au Royaume-Uni ont atteint un niveau record en 2023, amplifiant la colère de l'opinion publique à l'égard de l'état des rivières polluées du pays et des entreprises privées responsables de la pollution, telles que Thames Water, le plus grand fournisseur d'eau du pays.

Le gouvernement, élu en juillet, a promis qu'il forcerait l'industrie à s'améliorer, par exemple en donnant à l'autorité de régulation de l'eau le pouvoir d'interdire les primes aux patrons des entreprises.

"Ce projet de loi constitue une avancée majeure dans le cadre de notre vaste réforme visant à réparer le système de distribution d'eau défaillant", a déclaré le ministre de l'environnement, Steve Reed, dans un communiqué.

"Sous ce gouvernement, les dirigeants des compagnies des eaux ne se rempliront plus les poches en pompant cette saleté".

Le fait que les dirigeants du secteur de l'eau aient reçu des primes en dépit de l'augmentation de la pollution des eaux usées a été critiqué.

Le directeur général de Thames Water, Chris Weston, a par exemple reçu une prime de 195 000 livres pour trois mois de travail au début de l'année.

Le ministre a déclaré qu'il donnerait plus de détails sur ses plans pour l'eau en Grande-Bretagne dans un discours jeudi, y compris sur la modernisation des infrastructures d'assainissement, qui, selon les entreprises, est nécessaire en raison de l'augmentation de la population et du changement climatique.

Le niveau d'investissement nécessaire pour renforcer ces infrastructures et la part qui devrait être financée par une augmentation des factures des consommateurs sont à la base d'un désaccord entre l'autorité de régulation de l'eau, Ofwat, et les fournisseurs.

En vertu de la nouvelle législation proposée, l'Agence pour l'environnement disposera d'une plus grande marge de manœuvre pour engager des poursuites pénales à l'encontre des dirigeants, ainsi que pour infliger des amendes sévères et automatiques en cas d'infraction.

Les compagnies des eaux seront également tenues de mettre en place un contrôle indépendant de chaque sortie d'égout et devront publier des plans annuels de réduction de la pollution.