CARACAS, 1er septembre (Reuters) - Le Venezuela a annoncé lundi avoir gracié plus de 100 politiciens de l'opposition, dont plus de 20 parlementaires qui étaient accusés d'avoir fomenté un complot contre le président Nicolas Maduro, alors que le pays d'Amérique latine tiendra des élections législatives en décembre.

Cette démarche suggère que le Parti socialiste au pouvoir entend favoriser la participation pour le scrutin, qu'une partie de l'opposition a prévu de boycotter en dénonçant une fraude.

Parmi les politiciens graciés par décret présidentiel figurent notamment le parlementaire Freddy Guevara, qui avait demandé l'asile à l'ambassade du Chili, et Roberto Marrero, qui a été le secrétaire général du chef de l'opposition et président de l'Assemblée, Juan Guaido.

"Nous espérons que ces mesures (...) contribuent à maintenir l'orientation démocratique de tous ces acteurs politiques", a déclaré le ministre de l'Information, Jorge Rodriguez, lors d'une conférence de presse.

Une grande partie des noms mentionnés ont pris part à un mouvement avorté de révolte l'an dernier dans le but de convaincre l'armée d'abandonner Nicolas Maduro, dont l'opposition et de nombreux pays contestent la légitimité.

Certains de ces politiciens étaient en prison, tandis que d'autres ont demandé l'asile politique ou se trouvent en exil.

"Maduro n'est pas président et je ne suis pas délinquant", a réagi le parlementaire Americo de Grazia, dont le nom figure sur le décret présidentiel. "Si vous voulez contribuer à la paix, accordez le pardon au Venezuela pour l'usurpation de pouvoir".

Le décret ne fait aucune mention de Leopoldo Lopez, l'une des figures de l'opposition, qui a été emprisonné en 2014 pour avoir mené des manifestations contre le président socialiste et vit désormais à l'ambassade d'Espagne. (Brian Ellsworth, Vivian Sequera, Deusy Buitrago et Mayela Armas; version française Jean Terzian)