Caracas (awp/afp) - Le Venezuela a été à nouveau déclaré vendredi en défaut de paiement sur deux remboursements d'emprunts obligataires, d'un montant total de 183 millions de dollars, par l'agence de notation S&P Global Ratings.

"Le Venezuela a raté des paiements de 183 millions de dollars sur ses emprunts obligataires à échéance 2023 et 2028", ne parvenant pas à rembourser même à l'issue de la période de grâce de 30 jours, a souligné l'agence dans un communiqué, réaffirmant par ailleurs le statut de défaut partiel du pays pétrolier.

Cette annonce, qui confirme les difficultés de Caracas à rembourser ses emprunts, survient alors que le gouvernement de Nicolas Maduro cherche à renégocier avec ses créanciers les conditions de sa dette extérieure, estimée autour de 150 milliards de dollars.

Pour l'agence S&P, "il y a une chance sur deux que le Venezuela fasse à nouveau défaut (sur sa dette) dans les trois prochains mois".

Le pays a été ébranlé par la chute des cours du pétrole qui le prive de liquidités, ce qui se traduit par de graves pénuries d'aliments et de médicaments, ainsi qu'une hyperinflation, attendue à plus de 2.300% en 2018 par le FMI.

Les avertissements des agences de notation se sont succédé ces dernières semaines, depuis que S&P et Fitch ont constaté un défaut partiel de l'État vénézuélien et de sa compagnie pétrolière PDVSA.

Le comité spécial de l'Association internationale des produits dérivés (ISDA) - une instance de créanciers - a, lui aussi, entériné un défaut de paiement sur trois échéances manquées par PDVSA.

Ces mises en garde pourraient être un prélude à une situation bien plus grave encore: le défaut de paiement général, c'est-à-dire l'impossibilité pour Caracas de rembourser aucune de ses dettes.

Mais malgré ce sombre panorama, et une popularité très faible (20%), le président Maduro s'achemine dimanche vers une nouvelle victoire, cette fois aux élections municipales, alors que l'opposition est divisée et démoralisée par la mainmise du chavisme (du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013) sur la quasi-totalité des institutions.

afp/rp