La tête dans le sac : UBS se paie LVMH

UBS a commis un crime de lèse-Bernard-Arnault ce matin en abaissant d'acheter à neutre sa recommandation sur LVMH. Du bout les lèvres, puisque le bureau d'études écrit d'abord que le groupe offre l'un des profils de croissance les plus défensifs de l'industrie du luxe, grâce :

  • A la qualité de ses marques de mode et de maroquinerie,
  • A son exposition aux activités de base (boissons, parfums & cosmétiques)
  • A sa force de frappe financière (90 Mds€ pour des acquisitions).

MAIS :

  • Les gains de parts de marché devraient faire une pause.
  • La croissance annuelle moyenne des ventes et des bénéfices ralentira à 6 et 7% respectivement d'ici 2026
  • L'action est correctement valorisée dans le contexte actuel

UBS passe d'acheter à neutre avec un objectif de cours réduit de 829,40 à 770 EUR.

Pixium Vision à la barre du tribunal

Nous sommes toujours un peu stupéfaits de constater que certains investisseurs répètent inlassablement les mêmes erreurs, et nous ne sommes pas les seuls (voir ici par exemple sur Orpéa). On constate par exemple ce matin des ordres acheteurs sur Pixium Vision, qui vient de communiquer sur la réception d'une offre de reprise, après sa récente mise en redressement judiciaire. Or la société a indiqué elle-même que la teneur de l'offre et l'état de son passif font que les produits de cession éventuels "ne permettent pas un remboursement total ou partiel des actionnaires". Une façon pudique de souligner que les actions ne valent plus rien, comme c'est le cas dans la quasi-totalité des situations de ce type. La seule valeur envisageable serait qu'une offre plus favorable se dessine à la barre du tribunal… en prenant en compte le fait que les derniers comptes semestriels faisaient apparaître une trésorerie de 3,74 M€ pour des capitaux propres négatifs de -6,2 M€ et 12,7 M€ de dettes courantes et non-courantes.

La disparition d'une entreprise innovante est toujours triste. Mais ce type d'investissement est à ne pas mettre en toutes les mains. Voici d'ailleurs le graphique de cours, si symptomatique des sociétés qui sont prises dans la spirale des financements dilutifs :

Pixium

 

Go West

Trois graphiques autour des valeurs technologiques américaines, à l'heure où le Nasdaq 100 en est à +46,5% depuis le 1er janvier. Le premier est plutôt un tableau qui montre que l'indice américain préféré des investisseurs est proche de sa performance ébouriffante de 2020 (+47,6%). En battant ce chiffre, par exemple s'il devait y avoir un rallye de Noël, le Nasdaq 100 signerait sa plus forte hausse depuis les 53,5% de 2009. Mais tout exubérant qu'il est depuis le début du XXIe siècle, il aura quand même du mal à aller chercher le record de 1999 (+102%)…

Nasdaq
Variations annuelles du Nasdaq 100 (Source Zonebourse)

Seconde illustration du moment, l'égalisation de fin de match de Cathie Wood vis-à-vis du Nasdaq 100 justement. ARK Innovation a refait son retard 2023 dernièrement, grâce à la vive remontée des actions à fort effet de levier depuis le début du mois de novembre. L'ETF affiche environ 27,5% de gains en novembre, contre 10% au Nasdaq 100.

ARK

Pour terminer, je vous remets le graphique entre le S&P500 (l'indice normal, pondéré par le poids des actions) et le S&P500 Equal Weighted (le même, mais en partant du principe que toutes les actions ont le même poids), qui montre que les très grosses capitalisations de l'indice continuent à dicter leur loi, même si les autres sociétés de l'indice large ont un peu décollé elles aussi dernièrement. D'ailleurs depuis le 1er novembre, le S&P500 et le S&P500 Equal Weighted font quasiment jeu égal.

Equal