Des couteaux qui tombent

Trois dossiers européens notoirement en difficultés se retrouvent fortuitement au cœur d'une actualité négative aujourd'hui.

  • Bayer : le groupe allemand a été condamné à de nouveaux dommages et intérêts énormes dans un dossier lié au glyphosate. Rappelons que Bayer a hérité des contentieux après le rachat (calamiteux) de Monsanto.
  • Philips : il n'y aura plus de vente d'appareils d'aide à la respiration nocturne aux Etats-Unis tant que la société n'aura pas satisfait à une feuille de route contraignante. C'est le compromis qui a été trouvé avec la FDA après la vente d'appareils défectueux, qui a pesé sur les comptes des deux derniers exercices.
  • Eutelsat : énième déception pour l'opérateur satellitaire, dont la vie boursière est émaillée de ces épisodes depuis des années. Cette fois, c'est intégration de OneWeb qui s'annonce plus compliquée que prévu. A l'inverse de Philips, Eutelsat n'a jamais eu les honneurs de notre rubrique de losers magnifiques, mais le rival SES, si. Il fut un temps où Eutelsat et SES étaient la quintessence des valeurs défensives…
ETL

Parcours des trois titres sur 10 ans (hors dividendes, sachant qu'Eutelsat a été forcé de renoncer à en verser pour l'instant et que Philips et Bayer peinent à la faire croître voire à les maintenir)

Air Astana en bourse

Les compagnies aériennes ont plutôt tendance à disparaître qu'à apparaître en bourse. L'IPO d'Air Astana à Londres est donc en soi un petit événement. Le transporteur kazakhe espère lever environ 120 M$ dans l'opération. Les actions sont placées entre 2,13 et 2,75 USD l'action et les certificats de dépôt (dits "GDR") entre 8,50 et 11 USD. Cela conférerait au dossier une capitalisation comprise entre 770 et 962 M$. L'opération permettra au fonds souverain kazakhe (51% du capital) et à BAE Systems (49% du capital, keskifonlà ?) de réduire leur détention.

Air Astana opère 49 appareils, dont 39 de la famille A320, 5 Embraer E190 et 3 B767. Tous les appareils sont loués à des groupes de leasing aéronautique. L'année dernière, la société a dégagé 1,03 Md$ de chiffre d'affaires pour un bénéfice opérationnel de 149 M$.

Depuis le tournant du millénaire, de nombreuses compagnies aériennes européennes ont disparu ou ont été absorbées à cause de leur grande détresses financière : Swissair et Sabena n'ont pas résisté aux conséquences du 11 septembre 2001. Plus récemment, Air Berlin, Monarch Airlines ou Flybe ont mis la clefs sous la porte. Sans même parler d'Air Italia, dont l'agonie a duré des années.

Astana

Exception faite de Ryanair et, dans une moindre mesure, de Wizz Air, le parcours boursier des autres transporteurs européens est catastrophique sur une période longue

Extrémisme 1 : Grands écarts

Voici quelques recommandations piochées ce jour dans notre panier à avis d'analystes. Elles se remarquent par l'écart de valorisation avec l'objectif antérieur, ce qui peut donner des idées (ou qui montre que certains bureaux d'études étaient un peu à la ramasse) :  

  • Adyen : Wells Fargo maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours relevé de 1000 à 1450 EUR.
  • Intertek : Jefferies passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 4300 GBX à 5300 GBX.
  • Lonza : RBC Capital passe de sousperformance à performance de secteur avec un objectif de cours relevé de 310 CHF à 430 CHF.
  • Nemetschek : Société Générale maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 71 à 87 EUR.
  • SMCP : CIC Market Solutions maintient sa recommandation d'achat et réduit l'objectif de cours de 8 à 5 EUR.

Extrémisme 2 : Best of / Worst of

Les trois meilleurs et les trois pires dossiers de plus de 1 Md€ de capitalisation en Europe en 2024 :

👍

👎

  • Watches of Switzerland : -47% (le distributeur de montres de luxe paie cash le ralentissement du marché)
  • Grifols : -36% (le rapport à charge sur de présumées irrégularités comptables de Gotham City Research pèse lourd)
  • Verbio : -34% (déjà en délicatesse avec le marché, le fabricant de biocarburant a lancé un avertissement à cause de la concurrence chinoise sur le biodiesel)