L'Europe, déjà championne des avertissements
Jusqu'à présent, la saison européenne des résultats est surtout marquée par les révisions en baisse d'objectifs de plusieurs entreprises emblématiques de leurs secteurs. Même l'arrogante Ryanair est venue grossir ce matin la liste des déceptions. "Avant même que la saison des bénéfices des grandes capitalisations ne commence, 25 entreprises ont déjà signalé des zones de faiblesse ou modifié leurs prévisions", note l'équipe de stratégie d'UBS, qui cite en particulier Airbus, Hennes & Mauritz, Hugo Boss, de Burberry, Carl Zeiss, Umicore, TomTom et Lufthansa (on peut y ajouter Sartorius Stedim Biotech). Ces avertissements s'expliquent par une demande faible, une reprise plus lente que prévu, des marges sous pression, un marché du véhicule électrique sous pression et/ou le marché chinois.
UBS pense que la reprise est quand même en marche et que la baisse des taux de la BCE va aider, mais le processus sera lent. La banque suisse est d'ailleurs bien plus pessimiste que le marché sur les entreprises européennes : elle pense que la croissance moyenne du bénéfice par action sera nulle cette année pour les valeurs du Stoxx Europe 600, alors que le consensus est positionné à +5%. L'équipe de recherche a extrapolé les avertissements précités aux victimes collatérales potentielles. Voici en vert les entreprises à surveiller (ils avaient oublié Ryanair, pour le coup) :

Recherche UBS (16 juillet 2024 – Earnings season: The recovery is 'missing').
Joe, ça commence à piquer un peu, là
Bank of America avait sorti vendredi, avant que Joe Biden ne renonce à sa candidature à l'élection présidentielle, les derniers pronostics électoraux sur la plateforme de bookmakers Oddschecker. En date du 18 juillet, la probabilité que Trump gagne le scrutin était montée à 75%, contre 56% un mois avant. On constate aussi que la part de sièges démocrates au sénat et à la chambre des représentants ne cessait de décroître avec la dégradation de la candidature Biden. Le ruissellement négatif que la situation faisait peser sur les parlementaires démocrates n'est probablement pas étranger à l'accroissement des voix appelant l'actuel président des Etats-Unis à ne pas briguer un second mandat.

Des holdings qui valent moins que les sociétés qu'elles possèdent
Nos compères d'AlphaValue nous ont pris de vitesse sur un exercice que nous avions démarré mais pas terminé. Comme leur travail semble plus abouti que le notre, voici leur analyse sur les sociétés européennes dont la valorisation semble faible au regard des actifs cotés qu'elles possèdent. Il peut y avoir de multiples raisons à cette situation, ne serait-ce qu'en regardant du côté de l'endettement. Deutsche Telekom (avec T-Mobile US) et Telecom Italia (avec TIM Brazil) sont deux exemples typiques de sociétés qui semblent décotées compte-tenu du poids de leur filiale, mais qui sont plombées par la dette. En revanche, et c'est là qu'AlphaValue veut nous amener, il existe une poignée de sociétés européennes qui "méritent vraiment d'être réexaminées, car elles combinent d'excellents actifs liquides avec une absence de dette". C'est le cas de :
- Exor (principaux actifs Stellantis, Ferrari et CNH)
- Prosus (Tencent)
- Corporacion Financiera Alba (Naturgy, Acerinox, CIE Automotive, Viscofan, Ebro…)
- AB Industrivärden (AB Volvo, Sandvik, Svenska Handelsbanken)
- Investor AB (Atlas Copco, ABB, Nasdaq, AstraZeneca)