GENÈVE (Reuters) - Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré vendredi avoir constaté une augmentation du nombre de signalements d'abus, d'exploitation et de harcèlement sexuels au sein de l'agence, signe selon lui que les réformes engagées depuis une série de scandales portent leurs fruits.

"C'est une indication que le système commence à mieux fonctionner et que les victimes et les témoins sont plus disposés à donner l'alerte", a dit Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une réunion du conseil exécutif de l'OMS.

Le dirigeant de l'OMS a déclaré que l'agence onusienne enquêtait sur 12 accusations d'abus et d'exploitation sexuels et 25 accusations de harcèlement.

Plus tard dans la journée, un groupe de plus de 50 pays, dirigé par le Royaume-Uni, a demandé à l'OMS de renforcer sa lutte contre les abus, l'exploitation et le harcèlement sexuels, estimant que de tels cas "sapent profondément" son travail important.

"(Nous) espérons voir un engagement soutenu de la haute direction sur cette question, afin de renforcer l'approche de l'OMS et de garantir une tolérance zéro", a déclaré l'ambassadeur britannique à Genève, Simon Manley, au nom de l'Union européenne, du Canada, de l'Afrique du Sud et d'autres pays.

Selon un rapport d'une commission indépendante publié en 2021, quelque 83 travailleurs humanitaires, dont un quart était employé par l'OMS, ont été impliqués dans des abus et cas d'exploitation sexuels pendant l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC).

(Reportage Emma Farge; version française Anait Miridzhanian, édité par Sophie Louet)