PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance vendredi, l'annonce d'un long entretien téléphonique entre les présidents américain et chinois ayant rassuré les marchés sur les tensions entre les deux premières économies mondiales.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,49% pour le Dow Jones, de 0,4% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,36% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,29% à 6.704,38 points à 11h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,37% et à Francfort, le Dax avance de 0,35%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,47%, le FTSEurofirst 300 de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,26%.

Joe Biden, le président américain, et Xi Jinping, son homologue chinois, ont discuté au cours d'un entretien de près d'une heure et demie, le premier depuis sept mois, des moyens d'éviter les conflits entre leurs deux pays, y compris sur des dossiers économiques.

"L'appel téléphonique entre les présidents Biden et Xi a ravivé l'espoir d'une amélioration des relations USA-Chine", commente Jeffrey Halley, analyste senior d'Oanda. "C'est clairement une bonne chose, pour le commerce globalement, ce qui a déclenché un rally sur les actions en Asie."

La Bourse de Hong Kong a fini la journée en hausse de 1,91% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a pris 0,88%.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 affiche pour l'instant un repli limité à 0,67% et le CAC 40 une hausse de 0,21% qui prouve que les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) et les dernières déclarations de responsables de la Réserve fédérale américaine ont été globalement bien digérées.

"De notre point de vue, le rythme du changement des politiques monétaires sera suffisamment graduel pour ne pas faire dérailler la reprise économique ou le rally des actions", résument les responsables de la stratégie d'UBS Global Wealth Management dans leur note du jour.

Alors que leur attention se tourne désormais vers les Etats-Unis, où la Réserve fédérale réunira son conseil les 21 et 22 septembre, les investisseurs surveilleront à 12h30 GMT les chiffres mensuels des prix à la production aux Etats-Unis.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Parmi les plus fortes progressions sectorielles en Europe, le compartiment des matières premières (+1,22%) profite de la hausse des cours des métaux de base, comme le nickel (+0,45%) ou le cuivre (+1,38%) et celui des hautes technologies (+1,12%) des espoirs de détente entre Washington et Pékin.

A Paris, les valeurs du luxe figurent une nouvelle fois dans le peloton de tête du CAC 40: LVMH s'adjuge 1,94% après un relèvement de recommandation de HSBC, Hermès prend 1,55% et Kering 1,45%.

A Francfort, BioNTech gagne 3,91% après des déclarations de deux de ses dirigeants au Spiegel sur leur intention de demander l'autorisation de leur vaccin contre le COVID-19 pour les enfants de cinq à 11 ans.

A la baisse, Atos cède encore 1,44% après l'annonce officielle de son éviction du CAC 40, qui sera effective dans une semaine. Son remplaçant dans l'indice, Eurofins Scientific, avance de 0,9%.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américain à dix et 30 ans remontent après la baisse des derniers jours, liée notamment à d'importantes adjudications du Trésor: le dix ans prend près de trois points de base à 1,3275%, tout comme le 30 ans à 1,9269%.

La plupart des rendements européens suivent le mouvement, à commencer par dix ans allemand, à -0,341%, mais ceux des emprunts grecs restent orientés à la baisse au lendemain des annonces de la BCE, Athènes étant le principal bénéficiaire des achats du PEPP.

CHANGES

Un temps orienté à la hausse en début de journée, le dollar est revenu à l'équilibre face aux autres grandes devises. Les informations sur l'échange entre Joe Biden et Xi Jinping ont donné un coup de fouet à des devises jugées plus risquées, à commencer par le yuan, monté à son plus haut niveau depuis une semaine.

L'euro, lui, varie peu face au billet vert à 1,1829 et affiche sur la semaine une baisse de moins de 0,5%.

PÉTROLE

La hausse du prix du baril s'est amplifiée au fil des heures, le compte rendu de l'entretien Biden-Xi étant venu s'ajouter aux derniers signes en date de tension sur le marché américain.

Le Brent gagne 1,6% à 72,59 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,56% à 69,20 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand