WASHINGTON/TORONTO, 31 août (Reuters) - Le dialogue s'est crispé vendredi entre négociateurs canadiens et américains en vue d'une refonte de l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain), à quelques heures d'une date butoir fixée par Donald Trump pour parvenir à un accord.

Les pourparlers engagés entre le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer et la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland ont repris à Washington, alors que le Mexique, fort d'un accord déjà conclu avec les Américains, se tient prêt à rejoindre les discussions.

Mais des propos attribués à Donald Trump ont jeté un froid sur les négociations. En marge d'une interview donnée à l'agence Bloomberg, le président américain aurait dit en "off" que tout accord avec le Canada devait être "totalement favorable" aux Etats-Unis, selon le Toronto Star.

L'information donnée par le journal canadien a pesé sur la Bourse de Toronto et le dollar canadien.

Lors de cette interview à Bloomberg, Donald Trump a assuré qu'un accord était en vue entre Washington et Ottawa et qu'il pourrait être annoncé dès vendredi, la date butoir que le président américain s'est fixée pour permettre au président mexicain Enrique Peña Nieto de signer le texte avant l'expiration de son mandat fin novembre. La loi américaine exige que Donald Trump attende 90 jours avant de signer le pacte.

Mais la ministre Chrystia Freeland a déclaré vendredi aux journalistes que sa délégation n'avait pas encore réglé d'importants points de désaccord.

"Nous n'y sommes pas encore", a-t-elle dit.

"Nous voulons un bon accord, pas simplement un accord. Et nous n'accepterons qu'un accord qui soit un bon accord pour le Canada", a-t-elle averti.

Les principales divergences portent sur les taxes sur les produits laitiers et sur le "Chapter 19" de l'Alena, un mécanisme de résolution des conflits qui limite les poursuites contre le dumping ou les aides publiques et dont Washington réclame la suppression. (Julie Gordon, Sharay Angulo, Allison Martell, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)