LA HAVANE, 6 août (Reuters) - Le dissident cubain Guillermo Fariñas a dû être hospitalisé vendredi après avoir perdu connaissance au seizième jour de la grève de la faim qu'il observe pour protester contre la répression du gouvernement, a-t-on appris dans son entourage.

C'est la deuxième fois que l'opposant, âgé de 54 ans, doit recevoir des soins médicaux et être placé sous perfusion depuis qu'il a cessé de s'alimenter après avoir été, dit-il, molesté par des policiers à son domicile de Santa Clara, dans le centre de Cuba, à 240 km environ à l'est de La Havane.

Il réclame la fin de ces mauvais traitements et la tenue d'une réunion entre le gouvernement communiste et les dissidents de l'île.

Au fil de son combat, Fariñas, qui a obtenu en 2010 le prix Sakharov pour la liberté de l'esprit décerné par le Parlement européen, a observé une vingtaine de grèves de la faim.

Il a pu regagner son domicile après avoir passé plus de sept heures à l'hôpital de Santa Clara, a précisé Juan Carlos Ruiz, membre du Frente Antitotalitario Unido (Fantu, Front antitotalitaire uni) joint par téléphone.

"Ils lui ont administré une solution par intraveineuse. Mais il se remet déjà et pour le moment, il dort", a-t-il ajouté.

La semaine dernière, les Etats-Unis se sont inquiétés de l'état de santé de Fariñas et de la dizaine d'autres dissidents également en grève de la faim actuellement dans l'île.

"Nous sommes solidaires de ceux qui militent pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales, dont la liberté d'expression et le droit à se rassembler pacifiquement", a dit le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.

Fariñas critique la détente amorcée entre Washington et La Havane en décembre 2014, regrettant que les dissidents n'aient pas été intégrés dans les pourparlers secrets ayant précédé ce qu'il a qualifié de trahison. (Marc Frank et Nelson Acosta; Henri-Pierre André pour le service français)