SAO PAULO, 9 décembre (Reuters) - GPA , numéro un brésilien de la grande distribution contrôlé par le français Casino, a annoncé mercredi son intention de réduire ses investissements en 2016 et n'exclut pas de nouvelles fermetures de magasins face à la récession économique qui frappe le Brésil, la plus grave qu'ait connue le pays en un quart de siècle.

Le directeur général du groupe, Ronaldo Iabrudi, a déclaré à la presse que les investissements seraient ramenés l'an prochain à "un peu plus d'un milliard de reals", soit 243 millions d'euros environ, contre 1,7 milliard prévu cette année.

A ce niveau, il s'agirait des plus faibles investissements engagés en sept ans par GPA alors que ses dépenses en la matière étaient passées d'environ 700 millions de reals en 2009 à 1,2 milliards en 2010-2012 pour culminer à près de 1,9 milliards en 2013 et 2014.

"L'économie va mal et l'année prochaine s'annonce encore plus mal", a dit Ronaldo Iabrudi. "Nous fondons nos projets sur le scénario du pire."

Le directeur financier, Jose Hidalgo, a ajouté que GPA serait pragmatique et qu'il pourrait ajuster ses dépenses d'investissement en fonction de l'évolution des perspectives économiques et de la rentabilité de ses différentes activités.

La priorité en matière d'investissements ira à l'ouverture d'une dizaine de magasins d'entrepôt Assai, aux magasins de proximité et à la modernisation d'une quinzaine d'hypermarchés Extra, a précisé Iabrudi.

À L'AFFÛT D'ACQUISITIONS

Via Varejo, l'enseigne d'électroménager et d'ameublement du groupe, en difficulté, est absente des projets d'investissement présentés mercredi. Ronaldo Iabrudi a déclaré que le groupe pourrait fermer davantage de magasins de la filiale l'an prochain.

Via Varejo a déjà réduit de 21 le nombre de ses magasins sur les neuf premiers mois de 2015. Sur la même période, les effectifs de GPA ont été réduits de 11% environ, après avoir atteint en janvier un record historique à 160.000 personnes.

En 2016, a expliqué Iabrudi, la faiblesse de la demande devrait peser sur les ventes à données comparables mais les gains de productivité réalisés dans les services généraux devraient compenser les pressions à la baisse sur les marges de différentes enseignes.

Le directeur général a ajouté que le groupe veiller à préserver sa trésorerie afin d'être en mesure de saisir d'éventuelles opportunités d'acquisition de concurrents en difficulté.

"Au Brésil, l'essentiel de la croissance se fait en période de crise", a-t-il dit. "Dans la distribution alimentaire, nous pensons que plusieurs chaînes régionales vont au devant de difficultés (...) Notre équipe de fusions-acquisitions cherche à savoir qui est prêt à conclure un accord."

(Brad Haynes, Marc Angrand pour le service français)