New York (awp/afp) - Le dollar américain restait en retrait mercredi face à l'euro, le niveau élevé de l'inflation aux Etats-Unis et les projets de la Fed de resserrer sa politique monétaire n'ayant pas surpris un marché déjà convaincu.

Vers 20H30 GMT, l'euro prenait 0,56% à 1,1594 dollar pour un euro. La veille, il avait reculé jusqu'à 1,1524 dollar, un plus bas depuis près de 15 mois. La monnaie unique européenne cède plus de 2% depuis début septembre.

La hausse des prix aux Etats-Unis a atteint 5,4% sur un an en septembre, selon l'indice CPI, tirée par les prix de l'alimentation et du logement, mais aussi par ceux de l'énergie, qui ne cessent de grimper.

"Les chiffres de l'inflation étant sortis quasi parfaitement en ligne avec le consensus, il n'est pas étonnant que le dollar ait peu réagi", a expliqué à l'AFP Gaétan Peroux, analyste chez UBS.

Autre nouvelle affectant l'évolution des devises, la Banque centrale (Fed) a publié le compte-rendu (les "minutes") de sa dernière réunion monétaire. D'une part, elle semble prête à diminuer ses achats d'actifs à la mi-novembre ou à la mi-décembre, ce qui n'est pas une surprise, mais elle pense ôter ces liquidités sur une période assez courte, d'ici le milieu de l'année prochaine.

Pour Shaun Osborne, stratégiste en chef pour le marché des changes à Scotiabank, ce retrait du soutien monétaire "est plutôt rapide". Selon lui, la reprise de souffle du dollar mercredi n'est que momentanée et due à une consolidation du marché.

Le billet vert "devrait conserver un ferme soutien". "Il y a encore une marge d'appréciation alors que le marché va réaliser que la Fed est sérieuse à propos de son retrait du soutien monétaire", ajoute le spécialiste.

A travers le monde, la hausse de l'inflation pousse certaines Banques centrales à envisager un durcissement des politiques monétaires très souples adoptées pendant la pandémie de Covid-19.

Mardi, l'économiste en chef du FMI, Gita Gopinath, a incité les Banques centrales à être "très, très vigilantes" pour que ces hausses de prix liées à des pénuries ne créent pas un cycle inflationniste.

"C'est à peu près le contraire de ce que dit la Banque centrale européenne", souligne Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.

Lundi, le chef économiste de la BCE Philip Lane a assuré qu'une "hausse ponctuelle des salaires pour répondre à une augmentation inattendue des prix n'implique pas une hausse durable de l'inflation".

Dans ce contexte, l'euro peine à se reprendre durablement face au dollar.

Le yen, également accablé par une politique monétaire très souple car le Japon ne voit pas son inflation grimper, a touché mercredi un nouveau plus bas depuis fin 2018 face au dollar, à 113,80 yens, avant de se ressaisir un peu. A 20H30 GMT, il reprenait 0,29% à 113,28 yens.

Le bitcoin grimpait de 3,01% à 57.026 dollars.

        Cours de mercredi Cours de mardi

        13H50 GMT                   21H00 GMT

EUR/USD 1,1594                      1,1530

EUR/JPY 131,34                      130,99

EUR/CHF 1,0710                      1,0732

EUR/GBP 0,8486                      0,8486

USD/JPY 113,28                      113,61

USD/CHF 0,9237                      0,9308

GBP/USD 1,3661                      1,3588

afp/rp