New York (awp/afp) - Le dollar reculait lundi face à la livre, au yen et à plusieurs devises plus volatiles après un assouplissement du plan de soutien du gouvernement britannique, la publication de deux mauvais indicateurs macroéconomiques américains et un retour de l'appétit pour le risque.

Vers 18H45 GMT, le billet vert cédait 1,34% face à la livre à 1,1323, la devise britannique ayant atteint, plus tôt, 1,1334 dollar, au plus haut depuis dix jours.

Le ministre britannique des Finances Kwasi Karteng a annoncé lundi le retrait d'une des mesures symboliques du plan de soutien à l'économie de la Première ministre Liz Struss, à savoir la suppression d'une tranche d'imposition à 45% pour les revenus plus élevés.

"Une décision destinée à désamorcer la crise qui avait mis sur orbite les taux britanniques et fait trébucher la livre", a relevé Joe Manimbo de Convera.

"On commence à voir des fissures au sein de l'exécutif britannique", a commenté Mazen Issa, de TD Securities. "C'est un pivot notable, dans la mesure où il entendait ostensiblement ignorer ce que les marchés disaient de leur budget."

Les investisseurs avaient mal réagi à la présentation, il y a dix jours, d'un plan de relance qui visait à amortir une partie du surcoût énergétique pour les ménages et entreprises, ainsi qu'à consentir des baisses d'impôts, craignant un dérapage des finances publiques britanniques.

"Cela ne signifie pas que les investisseurs en ont fini de punir le gouvernement britannique", a prévenu Mazen Issa.

Quant au dollar, il a été handicapé par deux indicateurs macroéconomiques décevants. L'indice ISM d'activité dans le secteur manufacturier est tombé à 50,9% en septembre, contre 52,0% attendu, le plus faible rythme de progression de l'économie depuis mai 2020, au début de la pandémie de coronavirus.

Quant aux dépenses de construction aux Etats-Unis, elles ont diminué de 0,7% en août par rapport à juillet, soit nettement moins que le recul de 0,2% anticipé par les économistes.

"On est dans un environnement où les mauvaises nouvelles (pour l'économie) sont de bonnes nouvelles (pour les marchés), parce que cela nourrit l'idée que les taux ne vont pas aller encore plus haut" que prévu jusqu'ici pour éviter une sortie de route de l'économie américaine, selon Mazen Issa.

Ce sentiment prive de soutien supplémentaire le dollar, qui a profité, depuis un mois et demi, d'accélérations successives de la banque centrale américaine (Fed), dont le taux directeur paraît désormais devoir aller beaucoup plus haut et pour plus longtemps que ne le pensaient les investisseurs auparavant.

Ces deux indicateurs et le repli des taux obligataires qui a suivi ont redonné aux marchés de l'appétit pour le risque, selon Mazen Issa.

Ce changement d'humeur a porté des devises considérées comme plus volatiles, comme le dollar australien, le dollar canadien, le dollar néo-zélandais ou la couronne norvégienne.

L'euro, en revanche, n'en a que peu bénéficié, pénalisé par la publication d'un indicateur d'activité manufacturière PMI à 48,4 en septembre en zone euro, contre 49,6 en août.

"Nous craignons que ce soit le début d'un retournement (de conjoncture) prolongé", a fait valoir Claus Vistesen, de Pantheon Macroeconomics.

Ailleurs sur le marché des changes, le real brésilien a grimpé en flèche, gagnant quasiment 5% face au dollar. Les cambistes accueillent favorablement la perspective d'un second tour de l'élection présidentielle plus serré que prévu au Brésil, ce qui pourrait inciter le vainqueur à adopter une ligne plus modérée.

        Cours de lundi Cours de vendredi

        18H45 GMT               21H00 GMT

EUR/USD 0,9818                  0,9802

EUR/JPY 142,04                  141,87

EUR/CHF 0,9750                  0,9675

EUR/GBP 0,8671                  0,8775

USD/JPY 144,67                  144,74

USD/CHF 0,9930                  0,9871

GBP/USD 1,1323                  1,1170

afp/rp