LONDRES, 22 avril (Reuters) - Le Parlement britannique
reprend ce mardi ses travaux après la suspension de Pâques. Et,
selon des médias britanniques, Theresa May devrait faire face à
une nouvelle fronde dans les rangs de son Parti conservateur,
émanant de plusieurs dizaines de sections locales du parti Tory
qui réclament sa démission.
    D'après la BBC, les chefs de plus de 70 sections locales,
ulcérés par sa gestion du Brexit, réclament la tenue d'une
assemblée générale extraordinaire de la Convention nationale du
parti pour débattre de son leadership.
    "Nous n'avons plus le sentiment que Mme May est la personne
adéquate pour continuer, en tant que Première ministre, à nous
conduire dans ces négociations (sur le Brexit)", écrivent-ils,
selon la BBC. 
    "Nous demandons par conséquent, avec beaucoup de regret,
qu'elle reconsidère sa fonction et qu'elle démissionne afin de
permettre au Parti conservateur de choisir un nouveau chef et à
notre pays d'avancer et de négocier notre sortie de l'UE",
ajoutent-ils dans leur pétition, qui comporte suffisamment de
signatures pour obtenir cette réunion.
    Un éventuel vote de censure dans le cadre de cette réunion
extraordinaire ne serait pas contraignant, mais enverrait un
nouveau signal sur la gravité des tensions et des déchirements
au sein du Parti conservateur. 
    D'autant que certains au Parlement, ajoute la BBC, plaident
pour une modification des règles du parti afin de pouvoir
organiser à la Chambre des communes un nouveau vote de défiance
contre la Première ministre. Des membres du comité 1922, qui
regroupe tous les élus conservateurs (à l'exception de ceux qui
exercent des fonctions ministérielles en plus de leur mandat
parlementaire), devraient se réunir mardi soir pour en débattre,
précise le Financial Times.
    En l'état des règles régissant le fonctionnement du parti,
Theresa May, qui a écarté en décembre dernier par 200 voix
contre 117 une tentative de destitution au sein du parti, est à
l'abri d'une nouvelle tentative jusqu'à la mi-décembre.
    Au cours du week-end, le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker, s'est dit toujours inquiet que
le Brexit puisse intervenir sans accord.
    "Personne ne sait comment le Brexit va se terminer. Cela
créé une grande incertitude. Il y a toujours la crainte de voir
un Brexit 'dur' se produire, sans aucun accord", a-t-il dit au
groupe allemand de médias Funke.             
    Après avoir repoussé une première fois la date du divorce,
du 29 mars au 12 avril, les chefs d'Etat et de gouvernement de
l'UE ont convenu d'offrir à May un report "flexible" du Brexit,
jusqu'au 31 octobre, avec possibilité de sortir dès qu'elle aura
fait adopter l'accord de retrait par son Parlement (mais avec
aussi la nécessité de devoir organiser des élections européennes
le 23 mai prochain si la dirigeante conservatrice ne parvient
pas à ses fins d'ici là).
    Theresa May, qui a échoué par trois fois à faire voter le
"Withdrawal Agreement" à la Chambre des communes, a engagé des
discussions avec le Parti travailliste de Jeremy Corbyn.
    
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 (Henri-Pierre André pour le service français)