PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance lundi, l'espoir de voir lancées rapidement des campagnes de vaccination contre le coronavirus continuant de favoriser le courant acheteur qui a dominé les trois dernières semaines sur les marchés mondiaux.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais préfigurent pour l'instant une progression d'environ 0,5% pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de 0,4%% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,44% à 5.520,07 points à 11h55 GMT après un pic à 5.555,83, son meilleur niveau depuis le 27 février. A Londres, le FTSE 100 prend 0,14% et à Francfort, le Dax avance de 0,57%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,41%, le FTSEurofirst 300 de 0,13% et le Stoxx 600 de 0,14%.

Si la pandémie continue de progresser dans le monde, avec entre autres plus de 12 millions de cas recensés désormais aux Etats-Unis, les investisseurs privilégient la perspective d'un allègement des mesures de confinement dans plusieurs pays européens à l'approche des fêtes de fin d'année et surtout les bonnes nouvelles sur le front du développement de vaccins, seule piste susceptible de permettre un retour à la normale durable de l'activité économique.

Et sur ce front, les dernières nouvelles sont encourageantes: les premières vaccinations aux Etats-Unis pourraient avoir lieu dès le 11 décembre dans l'hypothèse la plus optimiste et surtout, le laboratoire britannique AstraZeneca a annoncé à son tour un taux d'efficacité de son candidat vaccin susceptible d'atteindre 90%.

La nouvelle éclipse pour l'instant les premiers résultats des enquêtes mensuelles PMI d'IHS Markit, qui confirment que la zone euro devrait renouer avec la récession au quatrième trimestre en raison des nouvelles restrictions sanitaires.

"La capacité de résistance du secteur manufacturier est un facteur clé de soutien à l'économie pour l'hiver", estime Rosie Colthorpe, économiste Europe d'Oxford Economics. Elle ajoute que "les prévisions des entreprises pour les 12 prochains mois se sont améliorées", ce qui pourrait limiter la baisse des investissements.

VALEURS EN EUROPE

Le rebond favorise une nouvelle fois les secteurs cycliques de l'énergie, dont l'indice Stoxx gagne 2,21%, des banques (+1,57%) et des matières premières (+1,37%) alors que les compartiments défensifs restent à la traîne: celui de la santé et de la pharmacie perd 0,76%, celui des télécoms 0,58% et celui des services aux collectivités ("utilities") 0,28%.

AstraZeneca perd 1,85% malgré les annonces concernant son vaccin, certains analystes jugeant décevante l'efficacité annoncée de celui-ci. Le titre avait en outre déjà pris plus de 40% depuis fin octobre.

Dans le secteur bancaire, Crédit agricole SA gagne 2,75% après l'annonce du rachat par sa filiale italienne de Credito Valtellinese (Creval). Ce dernier bondit de 22,42%.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans remonte de plus de deux points de base à 0,8504%, un mouvement favorisé par le regain général d'appétit pour les actifs les plus risqués.

Dans la zone euro, les variations sont plus limitées, le Bund allemand à dix ans, qui reculait dans les premiers échanges, s'affichant désormais pratiquement inchangé à -0,58%.

CHANGES

Les progrès des vaccins, en favorisant la prise de risque, privent le dollar de son attrait de valeur refuge: le billet vert abandonne 0,34% face à un panier de devises de référence, au plus bas depuis le 1er septembre.

L'euro en a profité pour dépasser brièvement 1,19 dollar pour la première fois en deux semaines, malgré les mauvais résultats des enquêtes PMI.

La hausse est plus marquée encore pour la livre sterling, au plus haut depuis plus de deux mois et demi face au dollar.

PÉTROLE

L'évolution des cours du pétrole reste liée au flux d'informations sur les progrès de la recherche vaccinale, ce qui se traduit par une hausse marquée des cours après les annonces d'AstraZeneca.

Le Brent gagne 1,16% à 45,48 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,94% à 42,82 dollars.

La tendance profite aussi, comme la semaine dernière, des anticipations d'un report des augmentations de production de l'Opep et de ses alliés initialement prévues pour janvier, report qui devrait être officialisé en début de semaine prochaine.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand