L'indice de référence de la Bourse de Shanghai a cédé près de 17% depuis le début de l'année en raison notamment des craintes d'un resserrement monétaire et d'un ralentissement de l'économie chinoise.

Les achats d'actions entamés lundi sont les premiers entrepris par Central Huijin Investment depuis la crise financière de 2008-2009 et constituent la première démarche de soutien à la Bourse officiellement reconnue par les autorités.

Huijin est une filiale du fonds souverain China Investment Corp, riche de 400 milliards de dollars et déjà premier actionnaire des quatre premières banques du pays. Il a commencé lundi à racheter des actions dans ces dernières, a rapporté l'agence de presse officielle Xinhua après la fermeture des marchés locaux.

"En fait, le gouvernement agit pour afficher sa confiance car il estime que les valorisations actuelles sont un peu en dessous du niveau raisonnable", a commenté Victor Wang, analyste bancaire chinois de Macquarie Securities.

Agricultural Bank of China et Industrial and Commercial Bank of China ont précisé par la suite que Huijin avait acheté 39,1 millions et 14,6 millions respectivement de leurs actions cotées à Shanghai.

HONG KONG FINIT EN NETTE HAUSSE

Huijin a l'intention de continuer à accroître ses participations d'ici un an, ont précisé les deux groupes aux autorités boursières de Hong Kong.

L'indice Hang Seng de Hong Kong, où les marchés boursiers ferment plus tard que ceux de Shanghai et de Shenzhen, a nettement progressé dans les derniers échanges après l'annonce des investissements d'Huijin.

Les autorités de Pékin avaient déjà eu recours à Huijin pour soutenir les cours des banques en septembre 2008. A l'époque, la Bourse de Shanghai avait rebondi de 9,5% au lendemain de l'annonce de ces achats, un terrain qu'elle avait abandonné au cours des semaines suivantes.

Le mois dernier, la presse chinoise avait rapporté que le fonds de pension public avait reçu l'autorisation d'investir pour environ 10 milliards de yuans (1,6 milliard de dollars) sur le marché boursier local. Et en août, des médias officiels avaient annoncé que les assureurs chinois, pour la plupart contrôlés par l'Etat, avaient investi plusieurs milliards sur le marché boursier.

Certains analystes estiment que le gouvernement pourrait aussi freiner les introductions en Bourse, comme il l'a déjà fait dans la passé en période de marasme boursier.

Avec Kevin Yao et Terril Yue Jones à Pékin, Yixin Chen et Kazunori Takada à Shanghai, Vikram Subhedar à Hong Kong ; Gregory Schwartz et Marc Angrand pour le service français, édité par Jean Décotte