HONG KONG, 25 novembre (Reuters) - Cinda Asset Management, l'un des principaux gestionnaires de créances à risque du système bancaire chinois, a levé le voile lundi sur ses comptes en publiant le document de référence de son introduction à la Bourse de Hong Kong, qui suscite l'intérêt de nombreux investisseurs étrangers.

L'opération, dont le montant pourrait dépasser 1,8 milliard d'euros, devrait être la plus importante introduction réalisée cette année à Hong Kong. Cinda prévoit une première cotation le 12 décembre.

Le groupe est l'une des quatre structures de défaisance créées en 1999 par le ministère chinois des Finances pour améliorer la gestion des créances douteuses des plus grandes banques du pays.

On savait peu de choses sur le fonctionnement de ces sociétés, regroupées sous l'appellation de "sociétés de gestion d'actifs" jusqu'à ce que Cinda lance l'an dernier sa toute première émission obligataire et cette année son introduction en Bourse. Huarong Asset Management devrait lui emboîter le pas même s'il n'a fixé aucun calendrier.

Le document de 710 pages publié lundi par Cinda montre une croissance régulière des actifs et des bénéfices de la société ces dernières années, mais aussi une diminution du rendement des fonds propres, qui souligne la nécessité d'une diversification des activités.

"Nous pensons que le produit (de l'IPO) sera consacré à la poursuite de la diversification et de la croissance des investissements, de la gestion d'actifs, de l'assurance et d'autres services financiers de Cinda", a déclaré James Antos, analyste spécialisé de Mizuho Securities Asia.

Cinda affiche des actifs de 283,55 milliards de yuans (34,4 milliards d'euros) au 30 juin dernier, en hausse de 11% sur six mois.

UBS ET OCH-ZIFF INTÉRESSÉS

A titre de comparaison, Oaktree Capital Management, le plus gros fonds d'investissement spécialisé dans la gestion de créances douteuses, gérait 79,8 milliards de dollars (59,1 milliards d'euros) d'actifs fin septembre.

Cinda explique que sa gestion consiste principalement à acheter des actifs avec une certaine décote pour les revendre ultérieurement avec une marge. La société pratique aussi des échanges "dettes contre fonds propres" qui la conduisent à acquérir des participations dans des entreprises dont elle reprend des dettes.

Son bénéfice a atteint 4,06 milliards de yuans au premier semestre, en hausse de 36% sur un an. Mais son rendement des capitaux propres moyens est passé de 43% en 2010 à 30,4% sur les six premiers mois de cette année.

Un groupe de dix investisseurs, parmi lesquels figurent le fonds souverain norvégien et le groupe américain Och-Ziff Capital Management s'est engagé à investir environ 1,1 milliard de dollars dans l'IPO, a-t-on appris de plusieurs sources proches du dossier.

En mars 2012, Cinda avait déjà ouvert son tour de table à des investisseurs privés, parmi lesquels UBS, Standard Chartered et Citic Capital, qui ont pris moins de 5% du capital chacun.

L'IPO en cours porte sur 5,32 milliards d'actions nouvelles, soit 15% du capital, qui semblent susciter un intérêt marqué auprès des investisseurs individuels.

L'Etat détiendra encore 69,6% du capital à l'issue de l'opération, qui valorise Cinda à un peu plus de 12 milliards d'euros en haut de fourchette. (Dennys Thomas et Stephen Aldred; Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)