Tokyo (awp/afp) - Kioxia, géant japonais des puces mémoires, a grimpé de 10% mercredi pour ses débuts à la Bourse de Tokyo, y réalisant la deuxième plus grosse introduction de l'année en plein essor de la production de semi-conducteurs dans le pays.

 

Au vu du capital proposé, le prix d'introduction valorise l'ensemble de Kioxia à 780 milliards de yens au total (soit 5,1 milliards de dollars).

 

Kioxia, ex-filiale du conglomérat industriel Toshiba (alors appelée Toshiba Memory) rachetée en 2018 par le fonds d'investissement américain Bain Capital, espère surfer sur la demande en semi-conducteurs pour l'intelligence artificielle.

 

Elle est aujourd'hui numéro trois mondial des puces mémoires Flash NAND, utilisées dans les appareils électroniques du quotidien, comme les smartphones et les disques durs, et dans les équipements industriels et médicaux.

 

L'action Kioxia a clôturé mercredi à 1601 yens au terme de sa première journée de cotation, en hausse de 10,01% par rapport à son prix d'introduction, dans un marché tokyoïte en repli de 0,72%.

 

Le cours d'introduction de Kioxia avait été fixé à 1455 yens (9,49 dollars au cours actuel), au milieu de la fourchette provisoire initiale.

 

L'entreprise a émis environ 21,5 millions de nouveaux titres, en plus de quelque 61 millions d'actions existantes vendues sur le marché par ses actionnaires actuels: l'opération permet de lever environ 120 milliards de yens (800 millions de dollars).

 

Ce qui en fait la deuxième entrée la plus importante de l'année à la cote japonaise après celle de Tokyo Metro: cet opérateur du métro de la capitale nippone était parvenu à lever 2,3 milliards de dollars en octobre, un record depuis 2018 au Japon.

 

Des groupes comme Toshiba et NEC avaient permis au Japon de dominer le marché des puces électroniques dans les années 1980 mais la concurrence de la Corée du Sud et de Taïwan a fait chuter sa part de marché mondiale, passée de plus de 50% à environ 10% aujourd'hui.

 

Un plongeon que Tokyo s'efforce d'enrayer, en soutenant le gonflement de la production nationale notamment face aux risques géopolitiques liés à Taïwan.

 

Alors que la demande mondiale de puces devrait continuer d'exploser avec l'essor des technologies d'IA générative, Kioxia fait partie des producteurs de semi-conducteurs que le gouvernement nippon subventionne dans le cadre de ses efforts visant à tripler d'ici 2030 les ventes de puces produites dans l'archipel.

 

L'an dernier, l'américain Western Digital et Kioxia avaient, selon la presse financière, mis un terme à des négociations pour fusionner, ce qui aurait donné naissance à un mastodonte mondial des puces mémoires.

 

Kioxia planchait sur son entrée à la cote depuis des années mais l'opération avait été plusieurs fois retardée, notamment en raison de la volatilité des marchés et la pandémie de Covid-19.

 

afp/lf