L'indicateur composite, qui prend le pouls des directeurs d'achats chinois, est en phase d'expansion au-delà des 50 points et en contraction en-deçà. La dernière incursion sous les 50 points remonte à mai 2017. La lecture négative de l'indice est accentuée par une sous-composante, celle des commandes nouvelles, qui glisse sous les 50 points elle aussi, au plus bas depuis juin 2016, soit deux ans et demi.

"Globalement, le secteur manufacturier chinois a fait face à une demande domestique qui va en s'affaiblissant et à une demande externe qui ralentit en décembre", commente l'économiste Zhengsheng Zhong, directeur de l'analyse macroéconomique chez CEBM Group, cité par Caixin et IHS Markit. "Les entreprises ont manifesté leur intention de déstocker et les prix des produits industriels étaient en baisse. Les signaux tendent de plus en plus vers un accroissement de la pression sur l'économie chinoise", conclut-il.

La pente adoptée par le PMI Caixin est la même que celle du PMI officiel des autorités (passé de 50 à 49,4 points). "Je pense que la donnée reflète non seulement les dégâts occasionnés par la guerre commerciale sur le secteur exportateur, mais encore la chaîne d'approvisionnement de ce secteur et par ricochet la demande intérieure", explique pour sa part l'économiste d'ING Groep Iris Pang, qui estime que si un plan de relance n'est pas déployé rapidement, il existe une menace pour le marché du travail susceptible de créer une dangereuse spirale négative. "Je pense que je gouvernement chinois va accélérer ses investissements dans les infrastructures pour soutenir l'économie, principalement via des projets portés par les autorités locales, comme les lignes de métros" poursuit Pang.

La question d'un plan de relance musclé en Chine continue donc à faire son chemin et pourrait devenir un des thèmes majeurs du début de l'année 2019.