Depuis hier, la probabilité de voir la Fed réduire ses taux d'un quart de point dès sa réunion du 31 juillet est passée juste au-dessus des 50% sur le baromètre FedWatch du CME. Il y a un mois, le ratio se limitait à 12%. Les investisseurs, qui ne savent plus vers qui se tourner pour atténuer les effets de la guerre commerciale lancée par la Maison Blanche, finissent par invoquer la banque centrale américaine. Ils ont d'ailleurs trouvé du répondant en la personne de James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, qui a déclaré hier qu'une baisse de taux pourrait "bientôt se justifier" au regard de la faiblesse de l'inflation. Et il a été forcé de reconnaître que les conflits commerciaux "pourraient être plus difficiles à résoudre" que prévu. Après cette sortie, les financiers vont guetter avec d'autant plus d'attention aujourd'hui une allocution du "patron" de Bullard, Jerome Powell, programmée peu avant 16h00 (heure de Paris).
 
Une baisse des taux de la Fed pourrait restaurer la confiance des investisseurs, mais elle ne suffira pas à résoudre tous les foyers allumés par Donald Trump, notamment avec la Chine et le Mexique. En visite au Royaume-Uni, le Président américain a d'ailleurs poursuivi sa stratégie divide et impera en promettant aux Britanniques un accord commercial préférentiel s'ils venaient à quitter l'Union européenne.
 
Pour terminer sur une note plus optimiste, EY a sorti une étude qui montre que la France était, en 2018, la première destination européenne continentale pour les investissements dans l'industrie et la R&D, avec 1027 projets (+1%), tandis que l'Allemagne a chuté de 13% à 973 projets et que le Royaume-Uni, certes encore à 1054 projets, a aussi reculé de 13%.

Le CAC40 perd 0,7% autour de 5200 points à l'ouverture.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Ce n'est pas faire injure à la balance budgétaire française (8h45) et aux chiffres mensuels de l'emploi en Espagne (9h00) et en Italie (10h00) que de dire que ce sont des statistiques secondaires aux yeux des investisseurs. En revanche, la première estimation de l'inflation dans la zone euro en mai sera nettement plus suivie à 11h00 (consensus +1,4% sur un an, dont 1% pour l'inflation sous-jacente). Aux Etats-Unis, les commandes d'usines (16h00) se feront voler la vedette dès 15h55 par une allocution du patron de la Fed, Jerome Powell, lors d'un événement organisé par la Fed de Chicago. Un discours qui revêt de l'importance à l'heure où les marchés se demandent si la banque centrale ne baissera pas ses taux dès sa réunion du 31 juillet. Ce matin, la Banque d'Australie a réduit son taux directeur d'un quart de point, comme prévu.
 
L'euro a retrouvé des couleurs face au billet vert, à 1,1254 USD ce matin. L'aversion au risque a propulsé l'once d'or au-dessus des 1320 USD, même si un léger recul se dessine ce matin. Le pétrole est en (très) modeste hausse, à 61,04 USD côté Brent de Mer du Nord et à 53,15 USD pour le brut léger américain WTI. Le 10 ans américain affiche un rendement de 2,104%, en hausse. Net reflux pour le Bitcoin, qui s'échange à 7946 USD, contre 8736 USD il y a deux jours.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Amundi : Goldman Sachs reprend le suivi à neutre en visant 62 EUR.
  • Anima : Goldman Sachs reprend le suivi à l'achat en visant 3,50 EUR.
  • BMW : RBC démarre le suivi à performance sectorielle en visant 74 EUR.
  • Continental : RBC démarre le suivi à performance sectorielle en visant 139 EUR.
  • Daimler : RBC démarre le suivi à surperformance en visant 67 EUR.
  • DWS : Goldman Sachs entame le suivi à l'achat en visant 34 EUR.
  • Faurecia : RBC démarre le suivi à sousperformance en visant 32 EUR.
  • Henkel : Jefferies passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 101 à 86,50 EUR.
  • Kier Group : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 400 à 180 GBp.
  • Peugeot : RBC démarre le suivi à sousperformance en visant 19 EUR.
  • Renault : RBC fait de la valeur son titre préféré du secteur, en visant 67 EUR.
  • Royal Mail : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 252 GBp.
  • Schroders : Goldman Sachs reprend le suivi à neutre en visant 3141 GBp.
  • Valeo : RBC démarre le suivi à sousperformance en visant 20 EUR.
  • Volkswagen : RBC démarre le suivi à surperformance en visant 202 EUR.
  • Volvo : RBC démarre le suivi à performance sectorielle en visant 139 SEK.
  • Wereldhave : Goldman Sachs passe de vendre à neutre en visant 22 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Le conseil d'administration de Renault se réunit en début d'après-midi pour aborder le projet de fusion avec Fiat Chrysler, une opération que le gouvernement français soutient. Pernod Ricard a organisé en début d'après-midi une conférence téléphonique sur ses activités asiatiques. Thales boucle l'intégration des financements obligataires de Gemalto. Danone lance son premier plan d'actionnariat salarié mondial. La réorganisation de CGG se poursuit via un accord avec le norvégien Shearwater GeoServices, qui va récupérer 5 navires modernes codétenus pour l'heure par CGG et Eidesvik Offshore (via GSS) et 2 bâtiments plus anciens.  Imerys va quitter le Stoxx Europe 600. Gecina va investir 20 millions de dollars dans un fonds Fifth Wall Ventures. Des actionnaires représentant 82,7% du capital ont opté pour l'option de paiement du dividende en actions Covivio. IT Link reporte son assemblée générale après le décès de l'actionnaire principal. Les actions Quotium Technologies sont radiées de la cote. Gaussin va présenter un bus autonome électrique sans chauffeur lors du salon TOC. DMS étend ses accords commerciaux et industriels avec Fujifilm Europe au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie. Txcom, Catana et Generix ont publié leurs comptes.
 
Les géants de la technologie américaine ont été secoués hier en bourse, alors que les autorités américaines semblent s'intéresser de plus en plus à leurs positions dominantes : des enquêtes sont en cours ou sont prêtes à démarrer sur Google, Amazon, Facebook et autre Apple. Microsoft n'a pas échappé à la tendance mais s'affiche désormais comme la première capitalisation mondiale, et de loin. Volkswagen va, dans les semaines qui viennent, céder une part minoritaire du capital de sa filiale poids-lourds, Traton, en l'introduisant à Francfort et à Stockholm. La filiale africaine de Bharti Airtel veut lever 750 millions de dollars en s'introduisant sur la Bourse de Londres. Les équipements réseaux de Nokia suscitent un intérêt croissant dernièrement, selon un des administrateurs du groupe, qui se proclame numéro un mondial des commandes 5G devant un certain Huawei. JD Sports Fashion et Grand City Properties rejoignent le Stoxx Europe 600. Aimmune, le principal rival de DBV Technologies dans le traitement des allergies, prévoit de soumettre en milieu d'année une demande d'autorisation de mise sur le marché d'AR101 à l'EMA dans les allergies aux arachides des enfants et des adolescents. Royal Dutch Shell tient une journée investisseurs. Bemis chasse Mattel du S&P500. Kinnevik veut vendre 29% de Millicom pour n'en conserver que 9,2%. Bang & Olufsen avertit encore.
 
Ça publie. Il reste quelques annonces de résultats d'entreprises à solder : Salesforce.com et Tiffany aux Etats-Unis, Fast Retailing au Japon, Aryzta en Suisse et Exel Industries en France.