Lors d'une réunion d'urgence la semaine dernière, la BCE a demandé à son personnel d'accélérer la conception d'un outil "anti-fragmentation" après un fort élargissement des écarts entre les rendements obligataires du sud de l'Europe et la dette allemande, valeur refuge.

S'adressant au journal italien Corriere della Sera, M. Villeroy a déclaré que cette réunion était la meilleure preuve que l'engagement de la BCE à assurer la stabilité des prix et à protéger l'euro ne connaît pas de limites.

"Cela devrait être un instrument d'appui. Il devrait être disponible autant que nécessaire, de manière à rendre très clair notre engagement sans limites à protéger l'euro", a déclaré M. Villeroy.

"Plus cet instrument est crédible, moins il faudra l'utiliser dans la pratique. C'est ainsi que fonctionne un backstop", a-t-il ajouté.

M. Villeroy, qui est également gouverneur de la banque centrale française, a déclaré qu'un outil spécifiquement conçu pour lutter contre la fragmentation était nécessaire pour assurer la transmission ordonnée de la politique monétaire entre les pays membres de la zone euro.

Jusqu'à présent, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, est restée vague sur la manière dont l'instrument serait utilisé et sur le moment où il serait prêt, ainsi que sur les conditions qui pourraient éventuellement être imposées aux pays bénéficiant d'achats d'obligations dans le cadre du programme.

M. Villeroy a déclaré que si le programme comporterait des règles, la BCE aurait également la liberté d'exercer son jugement et que les interventions sur le marché devraient être stérilisées, ce qui signifie qu'elles seraient effectuées de manière à ne pas affecter l'orientation de sa politique monétaire.

Il a ajouté que les obligations achetées ne devraient pas nécessairement être conservées jusqu'à leur échéance, mais plutôt jusqu'à ce que les tensions sur le marché s'apaisent.

"En d'autres termes, nous pourrions être plus agiles pour acheter mais aussi pour vendre après un certain temps", a déclaré M. Villeroy.