JUBA, 5 février (Reuters) - Le pape François a lancé dimanche au Soudan du Sud, au dernier jour d'un voyage africain qui l'avait auparavant conduit en République démocratique du Congo, un appel à s'immuniser contre le "venin de la haine" pour mettre fin aux conflits ethniques qui déchirent le continent.

François a dirigé une messe en plein air devant le mausolée de John Garang, l'ancien leader indépendantiste sud-soudanais, mort dans un accident d'hélicoptère en 2005, avant que le pays majoritairement chrétien n'obtienne sa séparation du Soudan six ans plus tard.

Le pape a consacré son homélie à la réconciliation et au pardon mutuel, deux thèmes qui ont dominé son voyage dans les deux pays d'Afrique déchirés par les conflits ethniques.

Il a appelé les quelque 70.000 fidèles rassemblés à Juba, la capitale sud-soudanaise, au son des tambours et des chants, à mettre fin à la "fureur aveugle de la violence".

La guerre civile interethnique qui a éclaté au Soudan du Sud deux ans après l'indépendance du pays a fait plus de 400.000 morts. Malgré la signature d'un accord de paix en 2018, des combats épisodiques continuent et une partie importante de la population civile reste déplacée.

A l'issue de la messe, avant de prendre l'avion pour rentrer à Rome, François a demandé au Sud-Soudanais de "ne pas perdre espoir" et de saisir chaque occasion de "bâtir la paix". (Reportage de Philip Pullella et Waakhe Simon Wudu, version française Tangi Salaün)