On va sans doute beaucoup parler de pétrole aujourd’hui sur les marchés, alors que le baril évolue sur des plus hauts depuis la fin 2014 et que l’Opep et ses partenaires organisent une réunion de suivi des mesures de contrôle de la production. Le Brent de Mer du Nord a terminé hier soir en hausse à 73,78$, plus haut depuis fin 2014, tandis que le brut léger américain WTI, malgré une légère consolidation à 68,25$, restait proche de ses pics de quatre ans. Les dernières rumeurs ont largement soutenu les cours du brut, en particulier celles prêtant à l’Arabie Saoudite l’intention d’œuvrer en faveur d’une remontée du baril sur les 80$, voire sur les 100$. Le cartel et ses alliés nourrirait toutefois quelques craintes vis-à-vis de la poursuite de l’accroissement de la production aux Etats-Unis.
 

Le baril de Brent évolue sur ses meilleurs niveaux depuis la fin 2014
 

Sur les marchés boursiers hier, l’Europe a connu une séance plutôt calme, avec de légers gains en France, au Royaume-Uni et en Espagne et une baisse aussi modérée du DAX allemand et de l’Euro Stoxx. Aux Etats-Unis, la journée fut nettement moins calme avec des indices chahutés, puisque le S&P500 a cédé -0,57% alors que le Nasdaq abandonnait -0,78% à la cloche. L’indice technologique a payé un lourd tribut à l’avertissement lancé par le taiwanais TSMC, qui a mis sous pression la totalité de son compartiment. Fort logiquement, l’un de ses principaux clients, Apple, a chuté de -2,8% tandis qu’Intel n’était guère mieux loti (-2,6%). Comme souvent à cette période de l’année, les investisseurs s’interrogent sur la vigueur des ventes de smartphones pour le reste de l’année et l’avertissement de TSMC ne leur dit rien qui vaille. Pour les mêmes raisons, STMicroelectronics avait chuté de -3,4% hier à Paris, signant la plus forte baisse du CAC40. L’autre secteur laminé hier, c’est celui du tabac avec l’incroyable plongeon de Philip Morris (-15,6%) qui a coulé le reste du secteur. Les résultats trimestriels du fabricant des Marlboro ont déçu, mais ce sont surtout les perspectives du secteur qui inquiètent à l’heure où les mesures réglementaires se multiplient contre la cigarette à travers le monde et où l’industrie du tabac peine à se diversifier. Comme l’écrivait Bloomberg cette nuit, « le prochain défi de Philip Morris est d’amener papy vers le vapotage ». Une tâche qui s’annonce ardue pour la génération des babyboomers.  

Le Nikkei 225 a clôturé en baisse de -0,13% ce matin après avoir enchaîné cinq hausses. A Paris, les indicateurs avancés du CAC40 sont proches de l’équilibre avec un biais baissier.

Les temps économiques forts du jour

Au niveau global, l’Opep et ses partenaires ont donc organisé en Arabie Saoudite ce jour une rencontre préparatoire à la réunion de juin. En parallèle, démarrent les assemblées du FMI et de la Banque Mondiale. Les ministres des finances et les gouverneurs de banques centrales du G20 en profitent pour se rencontrer en marge de l’événement (ils devraient communiquer post-clôture européenne). Il n’y aura pas d’indicateur économique majeur, hormis les chiffres de l’inflation canadienne à 14h30.

Les principaux changements de recommandations

• Jefferies recommande toujours Bouygues à l’achat, mais avec un objectif réduit de 50 à 48 euros.
• Oddo BHF reste neutre sur Edenred mais réduit son objectif de 31 à 30,50 euros.
• Exane BNP Paribas passe de neutre à sousperformance sur EDF en abaissant légèrement à 10,50 euros son objectif.
• Berenberg est passé de conserver à acheter sur Elis mais conserve son objectif à 23,50 euros.
• Kepler Cheuvreux passe d’achat à conserver sur Eramet malgré un objectif porté de 145 à 150 euros.
• Barclays reste à pondération en ligne sur Publicis mais rehausse de 63 à 65 euros son objectif.

L’actualité des sociétés

Beaucoup de publications trimestrielles d’entreprises hier en France, jeudi oblige. Des valeurs moyennes de poids comme Somfy, Exel Industries, Foncière des Régions, Compagnie des Alpes et Fnac Darty ainsi qu’une grosse série de sociétés informatiques allant d’Econocom à Groupe Open en passant par Axway, et Soft Computing. Toujours dans le segment midcaps, AdVini et Mersen ont annoncé des acquisitions et Sword une cession. La division ECA du Groupe Gorgé a pour sa part engrangé 12 millions d’euros en trois commandes de robotique navale. Nouveau coup dur en revanche pour la biotech AB Science dont le Masitinib a été repoussé par l’Agence européenne du médicament dans la SLA. La société a demandé un réexamen.

Ce matin, c’est l’équipementier automobile Faurecia qui occupe le devant de la scène. La filiale de PSA sera d’autant plus suivie qu’elle essuie les plâtres des publications trimestrielles d’un secteur qui suscite des interrogations de la part des investisseurs après avoir dominé les palmarès de hausse boursière ces dernières années. Le ralentissement du marché européen et la mutation structurelle en cours (diesel, véhicule électrique, voiture intelligente…) créent une période d’incertitude. Une chose est sûre, Faurecia a fait mieux que son marché de référence au premier trimestre avec un chiffre d’affaires en croissance de 9,3% à taux de change constants (4,315 milliards d’euros) alors que la production automobile se contractait dans le même temps de -0,3%. La visibilité reste bonne puisque le PDG s’engage sur une croissance à deux chiffres au second trimestre. Quant aux objectifs de moyen terme, il faudra patienter jusqu’à la journée investisseurs organisée le 15 mai pour en prendre connaissance.

A l’international, le grand meccano continue dans la pharmacie avec le rachat hier de la santé grand public de Merck KGaA par Procter & Gamble et la proposition de mariage de Takeda à Shire, repoussée par l’irlandais. Allergan, un temps présenté comme une alternative possible, a annoncé hier soir qu’il ne déposera pas d’offre sur Shire. Le spécialiste des réseaux mobiles Ericsson, toujours convalescent, a amélioré ses marges et réduit ses pertes au premier trimestre.