New York (awp/afp) - Le prix du baril de pétrole coté à New York reculait mardi à l'ouverture après être monté la veille à un plus haut depuis avril, les investisseurs en profitant pour engranger quelques bénéfices.

Vers 13H45 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, perdait 54 cents et s'échangeait à 51,68 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

"On assiste à une prise de bénéfices des investisseurs après la forte montée des prix enregistrée hier", a analysé John Kilduff d'Again Capital. Le cours du pétrole a clôturé lundi en hausse de 3,08% à 52,22 dollars, son plus haut niveau depuis la mi-avril.

L'augmentation du prix du pétrole faisait suite aux menaces du président turc Recep Tayyip Erdogan de bloquer les exportations de pétrole du Kurdistan irakien passant par le territoire turc si cette région décidait de maintenir son référendum pour l'indépendance qui se tenait lundi.

"Nous n'avions pas vu le pétrole utilisé comme une arme depuis longtemps, d'où la forte anxiété ressentie sur le marché lundi", a réagi M. Kilduff.

Une victoire massive du "oui" au référendum d'indépendance est attendue au Kurdistan irakien.

"Si Erdogan met ses menaces à exécution et maintient son embargo, l'offre sur le marché global du pétrole serait moindre. Dans ce cas, les anticipations - alimentées par l'Organisation des pays producteurs de pétrole - d'une réduction plus élevée des stocks de pétrole (sur le marché mondial) deviendrait une réalité", ont estimé les analystes de Commerzbank.

"Je ne l'imagine pas mettre en pratique ses menaces pour le moment. Ses déclarations sont surtout des mots, nous le saurons bientôt", a tempéré John Kilduff à propos du président turc.

L'offre de pétrole sur le marché mondial est actuellement influencée par un accord engageant l'Organisation des pays producteurs (OPEP) et ses partenaires, principalement la Russie, à limiter leur production. Le cartel a affirmé vendredi à Vienne lors d'un point mensuel de suivi de l'accord que leurs objectifs avaient été dépassés en août. Cet accord est en vigueur jusqu'à la fin du premier trimestre 2018.

Le repli du cours du pétrole américain mardi matin provient également d'un renforcement du dollar, a jugé John Kilduff.

La hausse du billet vert rend plus onéreux et donc moins attractif les achats d'or noir, libellés dans la devise américaine, pour les investisseurs munis d'autres monnaies.

afp/jh