Vendredi 14
décembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro L'accalmie entre la Chine et les Etats-Unis sur le front commercial ne suffit pas à raviver durablement l'appétit pour le risque des opérateurs, à l'image des principaux indices qui reviennent d'ores et déjà sur leur niveau de vendredi dernier. C'est donc une semaine pour rien, malgré des amplitudes de cotation très significatives, preuve de la nervosité des intervenants. Cette fin d'année semble donc peu propice aux soldes, dans un contexte d'incertitudes politiques en Europe, de craintes de ralentissement économique mondial et d'échec des négociations commerciales.
Indices

Sur la semaine écoulée, le bilan est particulièrement contrasté pour les principaux indices de référence.
En Europe, le CAC40 et le DAX progressent respectivement de 1% et 0.8% sur la semaine et le Footsie gagne 1.1%, après le report du vote britannique sur le Brexit et l'échec de la motion de défiance à l'encontre de T. May.

Aux Etats-Unis, le S&P500 perd 0.25%, le Dow Jones 0.2% alors que le Nasdaq100 engrange 1.4%.
En Asie, le Nikkei enregistre une performance hebdomadaire de 0.6%, le Shanghai Composite recule de 0.5% et le Hang Seng grappille 0.1%.
Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One est géré par Commerzbank sur nos conseils exclusifs.
Fonds Europa One
Performances 1 semaine Historique
EUROPA ONE -1.96% 8.7%
STOXX600 NR -1.2% 7.59%
ECART -0.76% 1.11%
Encours sous gestion : 22,5M€
Performances calculées sur la base de la Valeur Liquidative au 12/12 - Source Morningstar
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Matières premières

Les cours pétroliers se stabilisent après la décision de l'OPEP et de ses partenaires de mettre en ?uvre de nouveaux quotas de production, afin d'éponger le surplus d'offre et de freiner la baisse des prix. La feuille de route prévoit une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour (mbj), portée à 800.000 mbj pour les membres de l'OPEP et 400.000 pour ses dix partenaires, Russie comprise. Ce soutien s'est néanmoins effrité, compte tenu d'un recul moins marqué des stocks de pétrole US, qui ont décliné de 1,2 mbj (versus un consensus de 3,5 mbj). Dans ce cadre, les cours du brut évoluent toujours à proximité de leur plus bas annuel à respectivement 60 et 52 USD pour le Brent et le WTI.

Les métaux précieux se sont stabilisés sur cette séquence hebdomadaire, leur performance étant grandement attribuable à la remontée du dollar. A ce titre, l'or perd 0,8% à 1238 USD l'once tandis que l'argent reste stable à 14.6 USD.

La volatilité est portée disparue sur le compartiment des métaux de base, en plein mouvement de consolidation horizontale depuis de nombreuses semaines. Le cours du cuivre illustre cette configuration, du fait de son cadrage au sein d'un trading range parfaitement travaillé entre 6070 et 6320 USD depuis la fin du mois de juillet.


Faible volatilité sur le cuivre et l'aluminium

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Marchés actions

Autozone : profite d'un changement d'habitudes pour les voitures

Si les équipementiers connaissent des trajectoires décevantes en bourse depuis le début d'année (la baisse du marché chinois de l'automobile n'y est pas étrangère), certains distributeurs de pièces détachées ou accessoires s'en sortent plutôt bien comme cette société du S&P500. Autozone pèse 22 milliards et possède une excellente notation Surperformance grâce à des atouts comme sa rentabilité (marge opérationnelle de 26%) et des perspectives de résultats revues à la hausse régulièrement par les analystes qui suivent le dossier. La groupe profite des changements d'habitudes des américains vis-à-vis de leur voiture qu'ils gardent en moyenne 11.6 ans, favorisant de ce fait l'essor des réparations et pièces détachées.

Autozone représente le plus grand détaillant des Etats-Unis, avec plus de 5400 établissements dont 500 au Mexique. Son marché se situe entièrement sur l'ensemble de l'Amérique. L'action a gagné sur le dernier mois plus de 10%, portant sa performance annuelle à 23%, contre une baisse de 3.2% du S&P500 sur les trente derniers jours.


Parcours qualitatif du titre Autozone

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Marché obligataire

Comme attendu, la BCE a laissé ses taux inchangés (au moins jusqu'en été 2019) et confirmé la fin du QE ce mois-ci.
Sur les taux de marché à 10 ans, le spread OAT / Bund se maintient à 45 points de base, malgré le futur dépassement de la limite autorisée du déficit français (3% du PIB) pendant deux ans. La référence allemande se négocie sur un rendement de 0.25% et l'OAT à 0.70%, après une légère tension à 0.77% dans la semaine. Ce mouvement d'apaisement se retrouve sur la dette italienne (voir graphique) qui repasse sous la barre psychologique des 3% (-16 points de base) et sur d'autres pays du sud de l'Europe comme le Portugal à 1.65% (-12 points de base).

Aux Etats-Unis, les investisseurs passent en mode « flight to quality » entraînant une baisse du taux à 10 ans à 2.87%.


Taux à 10 ans italien

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Marché des changes

La livre sterling rebondit, après l'ajournement du vote du parlement sur l'accord européen du Brexit et l'éventualité d'un nouveau referendum. Ce rebond s'opère tout d'abord face au yen à 143.7 JPY, puis contre le dollar à 1.27 USD (+150 points de base). L'euro subit la reprise de la monnaie britannique et le couple EUR /GBP se traite sous 0.90.

La monnaie unique reste sous pression, malgré la confirmation de la fin très proche des mesures non conventionnelles de la BCE. Les cambistes échangent un euro contre 129 JPY, 1.13 CHF et 1.1290 USD.
Les mouvements affichés sur les parités en dollar indiquent peu de volatilité même face aux monnaies émergentes comme le renminbi à 6.9 CNY pour un dollar ou contre la devise refuge japonaise à 113.5 JPY.
Statistiques économiques

Seul l'indice ZEW du sentiment économique allemand a publié au-dessus des attentes cette semaine en zone euro (-17.5 au lieu de -25.0). Les taux directeurs de la BCE sont restés inchangés à 0.00% et les indices PMI manufacturier et des services ont déçu. Ils sont tous deux ressortis à 51.4.
Outre-Atlantique, l'indice des prix à la production a légèrement dépassé le consensus (+0.1%, contre 0.0%) et l'indice des prix à la consommation est resté stable (0.0%). Enfin, les inscriptions au chômage, les ventes au détail et la production industrielle ont agréablement surpris.

La dernière estimation de l'indice des prix à la consommation sera publiée lundi prochain en zone euro. L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne et la confiance des consommateurs seront ensuite dévoilés.
Davantage de statistiques sont attendues aux Etats-Unis. Nous prendrons connaissance des mises en chantier et permis de construire, de l'indice PhillyFed, des commandes de biens durables et du PIB trimestriel. Les investisseurs porteront une attention particulière à la réunion de la Fed mercredi, qui doit remonter ses taux d'intérêt d'un quart de points (<2.50%). L'indice des prix PCE, des dépenses des ménages et de l'indice Michigan viendront clôturer la semaine.
2018 s'achève dans en mode « Risk Off »

L'année 2018 se rapproche de son terme dans un climat morose, à l'opposée de ses débuts. Cela vaut pour le moral des investisseurs qui est passé d'une ferveur « Risk On » au mode défensif « Risk Off ». Les fortes attentes du début d'année pouvaient effectivement générer des déceptions et les tergiversations entre les Etats-Unis et la Chine, véritable fil rouge de la séquence annuelle, ont semé un flou, et donc des doutes sur la prospérité du commerce mondial.
En parallèle à cette menace sur les échanges commerciaux, les politiques stimulantes des banques centrales s'amoindrissent, principalement pour la Fed. De son côté, la BCE, lui emboîte le pas en se désengageant du Quantitative Easing, même si l'émoussement de l'économie européenne (+1.9% sur 2018 contre de +2.5% un an auparavant) lui impose un rythme plus tempéré.

Ces deux grandes thématiques resteront, en 2019, les principaux points saillants chez les investisseurs pour faire évoluer le curseur des allocations, en faveur des actifs risqués et redonner de l'efficience aux parcours boursiers.