Vendredi 22
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Après « l'euphorie » suscitée par la BCE le 14 juin dernier, les places financières ont toutes cédé du terrain cette semaine, avec l'intensification des tensions commerciales sino-américaines, entraînant le repli des secteurs du luxe et de l'automobile. Les craintes politiques italiennes ont également ressurgi avec la nomination de deux eurosceptiques à la tête des commissions des finances.
Indices

Sur la semaine écoulée, le rouge domine toute zone géographique confondue.
Aux Etats-Unis, le Nasdaq100 cède 0.8% (à l'heure de la rédaction de ce point hebdomadaire). Le Dow Jones vient d'aligner 8 séances consécutives de baisse et enregistre une perte hebdomadaire de 2% alors que le S&P500 recule de 0.7%.

En Europe, le CAC40 a perdu 2.2%, le DAX 3.6% alors que le Footsie a gagné 0.4% après le maintien des taux inchangés par la BoE. Cette dernière devrait néanmoins procéder à un resserrement monétaire de 25 points de base lors de sa prochaine réunion en août. Concernant les pays périphériques de la zone euro, le Portugal cède 0.1% sur la semaine, l'Espagne 1.5% et l'Italie -1.9%.
A contre-courant, on retrouve la Grèce qui s'adjuge 1% après la signature d'un accord européen sur la sortie du plan d'aide dont bénéficiait le pays.

En Asie, le Nikkei a perdu 0.7% et la Chine est sans conteste la grande perdante, l'indice Shanghaï Composite ayant décroché de 4.8% et revenant ainsi sur des plus bas de 2 ans (voir graphique).

Graphique de l'indice chinois

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Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte, le fonds Europa One a cédé 1.1% entre le 15 juin et le 20 juin à la clôture alors que son benchmark, le Stoxx Europe 600 Net Return a perdu 1.2% sur la même période.

On notera les bonnes performances de Nexity (+11.5%), Granges AB (+4.9%) et Fevertree Drinks (+2.9%). BE Semiconductor (-5.3%), Sika (-5.1%) et Jenoptik (-2.2%) ont en revanche été sanctionnées sur la même séquence temporelle.
 
Matières premières

Les conclusions du sommet entre l'OPEP et ses partenaires sont formelles. Alors que l'Iran et le Venezuela menaçaient de bloquer les négociations au sujet d'un allègement des quotas de production, le cartel a décidé, à l'unanimité, d'augmenter sa production d'un million de barils par jour. Si les opérateurs sont restés dans l'indécision toute la semaine, cat accord rassure dans la mesure où l'unité du cartel reste intacte. Le baril de WTI en profite et gagne près de 5% à 67,5 USD le baril.
Les métaux précieux peinent à sauvegarder leur progression et cèdent du terrain sur la présente séquence hebdomadaire. L'or et l'argent se traitent ainsi respectivement à 1268 et 16,35 USD l'once.

Sur fond de tensions commerciales toujours aussi persistantes, les prises de bénéfices se sont intensifiées sur le compartiment des métaux industriels. A ce titre, le cuivre perd 4,7% à 6800 USD la tonne métrique.
Du côté de Chicago, les bonnes conditions climatiques qui se développent pour les cultures de printemps américaines pèsent sur les cours du blé, qui tombent sous 500 cents le boisseau.
Marchés actions

Netflix

La société californienne, créée en 1997, connait un parcours gagnant. Si son activité originelle consistait à louer des DVD, au fil des années, elle a évolué en mode streaming avec une offre de plus en plus étoffée, pour compter à ce jour plus de 120 millions d'abonnés.

La société dirigée par un diplômé de l'intelligence artificielle, Reed Hastings, fut introduite en bourse en 2002. C'est le contrat de diffusion d'anciens films avec Disney en 2012 qui constitue le tournant de la compagnie de Los Gatos. Puis 2016 permit l'accélération de son activité, avec des films et séries plus récents.

Aujourd'hui, le chemin parcouru en bourse reste époustouflant, avec 360% de performance depuis deux ans, confirmé par 19 mois de hausse sur 24, ce qui génère une moyenne mensuelle de progression de 15% par mois. L'évolution de ses ventes se veut exponentielle. En cinq ans, le chiffre d'affaires est passé de 4 milliards de dollars à plus de 16 milliards prévus pour cet exercice et sa capitalisation se monte désormais à 181 milliards de dollars, la classant au neuvième rang du Nasdaq100.


Graphique de Netflix

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Marché obligataire

Le marché obligataire a connu des fluctuations divergentes suivant les pays. L'OAT française et le bund allemand se stabilisent respectivement à 0.70% et 0.35%. Ce n'est pas le cas pour l'Italie (2.6%) et l'Espagne (1.3%) qui voient leur référence reprendre des points de bases.

Un accord sur la dette grecque, marquant la fin officielle de la crise de l'euro, prévoit un allongement de 96 milliards d'euros sur dix ans mais sans abandon. La Grèce pourra ainsi revenir sur les marchés. Le rendement de sa dette tombe à 4% contre 4.40%, il y a encore une semaine (voir graphique).

Le TBond maintient son niveau à 2.9% dans un schéma de normalisation monétaire.


Taux grec à 10 ans

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La baisse graduelle du rendement de l'emprunt grec depuis 3 ans.
Marché des changes

La solution apportée à la Grèce a permis à la monnaie unique de reprendre des couleurs. La parité EUR/USD remonte à 1.670 USD mais devrait trouver rapidement un point de blocage vers 1.17 USD avec les obstacles politiques continentaux.
La livre sterling, aux deux ans du Brexit reste toujours faible et le câble se négocie aux environs des 1.32 USD, un plus bas de 10 mois. Le yen ressort comme le grand gagnant de la semaine, avec une progression contre toutes ses contreparties. L'EUR/YEN retombe à proximité des 127 yens, soit -300 points de base.


Evolution du dollar index

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La fermeté du dollar index se vérifie dans la récente avancée graphique.
Statistiques économiques

L'indice PMI manufacturier de la zone euro ressort comme attendu à 55.0 alors que celui des services se révèle supérieur aux attentes (55.0 vs. 53.7).
Aux Etats-Unis, les permis de construire, les ventes de logements existants et l'indice Philly Fed ont déçu les investisseurs alors que les mises en chantier et la balance des comptes courants ont publié au-dessus des attentes. Enfin, les stocks de pétrole brut reculent de 5.9 millions de barils (contre -2.1M prévu) et les inscriptions au chômage attendues à 220K sont ressorties à 218K.

La semaine prochaine en zone euro, seul l'indice des prix à la consommation dévoilé vendredi retiendra l'attention des investisseurs. Outre-Atlantique, le programme sera nettement plus chargé. Nous prendrons connaissance de la confiance des consommateurs, des commandes de biens durables, des stocks de pétrole, de la dernière version du PIB trimestriel, des inscriptions au chômage, de l'indice PMI de Chicago et enfin, des dépenses des ménages et de l'indice PCE.
Aucune extinction du processus de consolidation

L'affaiblissement des marchés se vérifie sur les dernières séances. Seul le compartiment des valeurs technologiques conserve son parcours haussier aux Etats-Unis, comme si les GAFA remplissaient les fonctions de valeurs refuges au moment où leurs valorisations se situent à des niveaux très tendus.
Les divergences indicielles apparaissent flagrantes aux Etats-Unis, avec un Dow Jones qui bascule dans le rouge alors que le Nasdaq 100 grimpe de 12.8% depuis le début de l'année.

Après le programme de sevrage des banques centrales, les inquiétudes sur le bon déroulement du commerce mondial pèsent à nouveau sur la tendance. Le processus de consolidation devrait, par conséquent, perdurer au cours de ces premières semaines estivales.