Vendredi 08
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières ont évolué en ordre dispersé cette semaine, Wall-Street reprenant des couleurs à la faveur de la baisse du dollar et de l'envolée des valeurs technologiques. L'Europe a, en revanche, pâti de la situation politique italienne, du rebond de la monnaie unique et des tensions commerciales persistantes avec les Etats-Unis, après l'instauration des droits de douanes sur l'acier et l'aluminium le 1er juin.
La prudence reste de mise d'autant plus avec la tenue du G7 et à l'approche des décisions de la Fed et de la BCE sur les taux la semaine prochaine.
Indices

Les indices américains affichent encore une fois une très nette surperformance, à l'image du Nasdaq Composite qui a inscrit 3 records historiques consécutifs cette semaine, enregistrant pour le moment une performance hebdomadaire de 0.75% (voir graphique). Le Dow Jones a gagné 2.4% et le S&P500 1.2%.

En Asie, le Nikkei a progressé de 2.9% et la Chine a gagné 1.1%.

En Europe, les performances sont contrastées. A l'heure de la rédaction du point hebdomadaire, le CAC40 cède 0.45%, le DAX gagne 0.15%. Le Footsie perd 0.3% et l'indice italien 3.5%. A contrario, l'IBEX s'adjuge au contraire 2% après la formation d'un nouveau gouvernement par Pedro Sanchez. Le Portugal gagne 1.5%.


Graphique du Nasdaq Composite

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Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte, l'indice élargi européen de référence, le Stoxx Europe 600 Net Return, s'est replié de 0.19% (entre la clôture du 1er juin et celle du 7 juin). Le fonds Europa One a, quant à lui, nettement surperformé, gagnant 1.3% sur la même période.

On notera notamment les excellentes performances de CIE Automotive sur 5 jours (+9.3%), de JD Sports Fashion (+7.5%), ainsi que AT&S Austria, Jenoptik et Leoni qui s'adjugent toutes plus de 6%.
La plus forte baisse revient à la valeur Flow Traders, qui cède 1.1%.
Matières premières

La stabilité règne sur les marchés pétroliers, la nouvelle montée de la production US étant compensée par l'effondrement de la production vénézuélienne et la persistance des risques géopolitiques. Les opérateurs ne se sont ainsi que peu attardés sur la progression de la production américaine, qui signe une 15ème semaine consécutive de hausse à 10.80 mbj, pour se concentrer sur le déclin du Venezuela. Les difficultés de la compagnie publique PDVSA perdurent, cette dernière ayant annoncé de ne pas être en mesure de respecter ses engagements auprès de certains clients, faute de production suffisante. Par ailleurs, la prime dédiée aux risques géopolitiques ne faiblit pas après l'annonce de l'Iran de reprendre son programme d'enrichissement de son uranium.
Dans ce contexte, le Brent progresse modérément pour se traiter à 77 USD le baril.

L'or et l'argent reprennent des couleurs grâce à la baisse du dollar. L'once d'or se rapproche ainsi de la barre des 1300 USD, tandis que l'argent évolue à proximité des 16.7 USD.

Tout le compartiment des métaux de base a progressé sur la présente séquence hebdomadaire. L'actualité reste marquée par des menaces de grève dans la plus grande mine du monde de cuivre au Chili. A ce titre, la tonne de cuivre progresse de 6.3%, atteignant son plus haut niveau depuis 2014 à 7245 USD (voir graphique).

Du côté de Chicago, alors que les rendements pourraient s'avérer moins catastrophiques que prévu aux Etats-Unis, les cours du blé pourraient trouver un relai haussier à travers les craintes climatiques en Mer noire, où les cultures souffrent d'un temps anormalement sec. Le blé se stabilise ainsi à 527 cents le boisseau.

Evolution du cuivre

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Marchés actions

Moncler : la belle italienne

La star du FTSE MIB se nomme Moncler, le spécialiste des doudounes de luxe. Si l'indice général italien réalise une performance étale depuis le début de l'année, ce n'est pas le cas de la société, créée en 1952 près de Grenoble, qui accomplit un parcours haussier qualitatif de 50%. Cette performance 2018 s'inscrit après une avancée identique en 2017. L'exercice actuel complète ainsi une série de 4 années de hausse consécutives.

Cette entreprise a pu être détectée par notre méthodologie BIG DATA dans la thématique croissance et achetée dans le cadre du portefeuille PEA. L'investissement réalisé en mai 2017, à 21.77 EUR, génère à ce jour une performance latente de 82%.

Son activité connaît une progression régulière avec le dépassement du milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2016, 1.194 milliard d'euros en 2017 et une estimation de 1.38 milliard pour cette année 2018, tout en réalisant une marge nette supérieure à 20%.


Graphique de Moncler

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Marché obligataire

En Europe, le marché obligataire se tend, après les propos de la BCE évoquant un arrêt du programme de rachats d'actifs. Le « tapering » reste donc d'actualité même si le rythme de progression demeure lent.
Sur ces anticipations de resserrement monétaire, les taux français (0.78%) et allemand (0.42%) sont repartis à la hausse. Les références à dix ans italienne (3%), espagnole (1.41%) et portugaise (1.97%) ont suivi le même parcours.

Le TBond se stabilise de l'autre côté de l'Atlantique à 2.9%, la FED ayant un programme de normalisation plus clarifié.
Marché des changes

L'euro progresse face au billet vert, les cambistes spéculant sur l'adoption d'une position ferme de la BCE quant à l'arrêt de son programme de rachat d'actifs. Dans ce cadre, la paire EUR/USD se traite autour de 1,18 USD.

Par ailleurs, la monnaie unique se stabilise face au yen et au franc suisse, à respectivement 128 JPY et 1,155 CHF.
Statistiques économiques

La confiance des consommateurs a été divisée par deux en zone euro et les ventes au détail n'ont progressé que de 0.1%, contre 0.5% de consensus. Le PIB trimestriel est ressorti comme prévu à 0.4% et l'indice des prix à la production sous les attentes (à 0%).
Aux Etats-Unis, l'indice ISM services s'est révélé meilleur que prévu, tout comme le rapport JOLTS sur les nouvelles offres d'emploi et la productivité du secteur non agricole. Les stocks de pétrole sont ressortis à +2.1 millions de barils (contre -2M attendu) et le coût unitaire de la main d'?uvre a progressé de l'ordre de 2.9%.

La semaine prochaine, les investisseurs surveilleront de près la réunion de la BCE jeudi, qui devrait annoncer le niveau de ses taux d'intérêt et, selon un bon nombre d'économistes, le calendrier de sortie de son programme de rachats d'actifs (QE). Enfin, vendredi nous connaîtrons la dernière estimation de l'indice des prix à la consommation.

Outre-Atlantique, les données concernant l'inflation seront également publiées (CPI et PPI) et la Fed devrait elle aussi faire des annonces sur sa politique monétaire ainsi que sur le niveau de ses taux d'intérêt (attendus <2.00% contre <1.75% auparavant). Les publications concernant les stocks de bruts, les inscriptions au chômage, le taux d'utilisation des capacités, la production industrielle et l'indice du Michigan clôtureront la semaine.
Des mouvements erratiques en fonction de l'évolution des risques

Les investisseurs restent focalisés sur l'évolution des risques caractérisés majoritairement par les soubresauts politiques italiens et la stratégie instinctive de D.Trump.
Dès qu'une réduction de ces derniers pointe à l'horizon, les parcours des actions s'orientent rapidement à la hausse. A l'inverse, les prises de bénéfices peuvent s'intensifier.
Ces mouvements erratiques symbolisent la large phase de réflexion dans laquelle se sont engagés les indices mondiaux.
Les opportunités de stock-picking se présentent et peuvent satisfaire les intérêts acheteurs non exprimés lors de la récente envolée indicielle des deux derniers mois.