Les places financières ont profité cette semaine de l'apaisement des tensions commerciales, après l'accord entre le Royaume Uni et les Etats-Unis et la suspension provisoire des droits de douane sino-américains.
Le recul de l'inflation aux Etats-Unis et les statistiques américaines plaidant pour une prochaine baisse de taux ont également entretenu le courant acheteur. Quelques dégagements interviennent néanmoins ce vendredi, une suite logique après la hausse fulgurante des indices, d'autant que beaucoup d'incertitudes persistent sur la trajectoire des taux et le devenir des barrières commerciales.
Variations hebdomadaires*
CAC 40
7 886  +1,85 %Graphique
STOXX EUROPE 600...
549,26  +2,1 %
Graphique STOXX EUROPE 600...
S&P 500
5 958,38  +5,27 %
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
37 765,61  +0,85 %
Graphique NIKKEI 225
GOLD
3 198,66 $US  -2,71 %
Graphique GOLD
BRENT CRUDE OIL ...
65,22 $US  +1,65 %
Graphique BRENT CRUDE OIL ...
EURO / US DOLLAR
1,11 $US  -0,71 %
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine

Tops

Coreweave +56,32 % : récemment introduit en Bourse, le spécialiste des data centers optimisés pour l’intelligence artificielle publie son tout premier rapport trimestriel. Si les pertes sont plus élevées que prévu, le chiffre d’affaires dépasse les attentes et le marché salue la promesse de croissance à long terme.

Le fret européen (Hapag-Lloyd, AP Moller Maersk, …) +28,76 % : les valeurs du transport maritime par conteneurs rebondissent après l’apaisement des tensions sino-américaines en début de semaine. Le secteur, sous pression depuis plusieurs mois, respire enfin un peu.

Coinbase +33,68 %  : l’intégration de la plateforme de crypto-monnaies dans le S&P 500 a relégué au second plan la mauvaise nouvelle d’un piratage qui pourrait coûter jusqu’à 400 millions de dollars. Le titre entre désormais dans les portefeuilles des investisseurs passifs exposés à l’indice.

Richemont +14,2 % : dans un secteur du luxe toujours moribond, le propriétaire de Cartier, Piaget et Van Cleef continue de tirer son épingle du jeu grâce à son positionnement dans la joaillerie. Les résultats du premier trimestre sont solides et les prochains mois devraient être dopés par les hausses de prix. 

Stellantis +9,31 % : selon Bloomberg, le constructeur aurait enfin désigné un successeur à Carlos Tavares, en la personne d’Antonio Filosa, actuel directeur des opérations nord-américaines. Le constructeur profite aussi de la détente dans les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. 

Flops

UnitedHealth Group -23,31 % : la démission soudaine de son PDG combinée à une enquête pour fraude liée à Medicare plonge le géant américain de l’assurance santé dans la tourmente. Le titre poursuit son plongeon entamé mi-avril. 

Alstom -13,14 % : malgré des chiffres conformes aux attentes, les prévisions de l’équipementier ferroviaire ont déçu les investisseurs. Le groupe anticipe un free cash-flow limité, compris entre 200 et 400 millions d’euros en 2025, alors que la montée en puissance de certains projets se traduira par une consommation de cash plus importante.

Fiserv  -9,46 % : la fintech active dans les solutions informatiques a chuté après avoir présenté ses prévisions pour le deuxième trimestre. Les investisseurs ont été déçus à la fois par la prudence affichée sur la croissance de Clover, la plateforme de gestion, et par des perspectives globales similaires à celles du premier trimestre.

Merck KGaA -7,13 % : le groupe pharmaceutique et de matériel médical allemand a dévoilé jeudi des prévisions prudentes pour ses résultats 2025. Merck évoque l'environnement macroéconomique et géopolitique ainsi que les effets négatifs des taux de change.

Alcon -6,19 % : le fabricant suisse de produits de soin ophtalmologique a présenté des résultats décevants malgré la résistance de son segment des lentilles de contact et des consommables. La chirurgie et les implants, décevants, conduisent à des prévisions annuelles réduites. 

Graphique Matières Premières
Matières premières

Energie : Le rebond des prix pétrolier s'est heurté aux discussions entourant un potentiel accord nucléaire entre les États-Unis et l'Iran. Cet accord pourrait alléger les sanctions imposées à l'Iran, permettant ainsi à Téhéran d'augmenter sa production et ses exportations. Une augmentation de 400 000 barils par jour pourrait ainsi être mise sur le marché, voire jusqu'à 800 000 barils selon certains analystes. Cette montée de l'offre arrive alors qu'OPEP+ continue également d'accroître sa production, soulevant des inquiétudes sur une potentielle surabondance sur le marché mondial. En parallèle, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) alerte sur un ralentissement économique potentiel qui pourrait limiter la progression de la demande. Quant à l'offre, l'AIE prévoit une croissance de 1,6 million de barils par jour en 2025, en grande partie grâce à l'Arabie saoudite, malgré un repli prévu du pétrole de schiste américain en raison des prix bas. Cet accroissement de l'offre pourrait signifier une pression à la baisse persistante sur les prix. Dans ce contexte de surabondance potentielle, les prix du Brent et du WTI ont reculé au cours des dernières séances. La performance hebdomadaire reste néanmoins positive, de l'ordre de 1,40%.

Métaux : La réduction temporaire des tensions commerciales a apporté un répit bref au compartiment des métaux industriels, mais la vigilance reste de mise tant que le marché n'aura pas d'éléments concrets sur l'évolution des droits de douane après la trêve des 90 jours. Le cuivre se négocie à 9577 USD à Londres (prix spot). L'or cède environ 2,5% cette semaine, lesté par le regain d'appétit pour le risque des investisseurs et l'appréciation du billet vert.

Produits agricoles : Le prix du blé marque un léger rebond à Chicago à 530 cents, grâce à des prix attractifs et à une demande soutenue par des ventes à l'exportation plus élevées que prévu aux Etats-Unis. Le cacao reste sous pression en raison de précipitations insuffisantes en Côte d'Ivoire, qui menacent le développement des cultures. Cela se traduit par une nette remontée des prix du cacao, d'environ 15% cette semaine.
Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Macro : L’inflation recule, mais les marchés obligataires restent sceptiques, tandis que les actions poursuivent leur ascension. C’est le paradoxe qui résume l’ambiance actuelle sur les marchés financiers. Les derniers chiffres du CPI (prix à la consommation) et du PPI (prix à la production) sont ressortis en dessous des attentes, ce qui suggère que les hausses de droits de douane américains ne se répercutent pas – du moins pas encore – sur les prix à la consommation. A condition, bien sûr, que ces droits soient effectivement appliqués. Côté emploi, la situation reste solide : les demandes hebdomadaires d’allocations chômage sont conformes aux prévisions et demeurent sous les seuils critiques. 

Si cette tendance se confirme, elle pourrait encourager la Réserve fédérale à adopter une politique monétaire un peu plus souple. On n’en est pas encore là, mais si des accords commerciaux concrets sont signés dans les prochaines semaines, l’impact des tarifs pourrait s’avérer bien moindre que redouté. Dans ce cas, la déréglementation et les baisses d’impôts attendues aux États-Unis pourraient relancer la croissance – et, avec elle, les recettes fiscales.

Crypto : Le bitcoin (BTC) reste stable cette semaine autour des 103 500 dollars, tout comme l’ether (ETH), qui évolue à 2 600 dollars. La surprise de la semaine est à chercher du côté de Coinbase : longtemps considérée comme une entreprise risquée et dans le viseur de la SEC, la plateforme crypto fera désormais partie du S&P 500 à compter du lundi 19 mai, aux côtés des plus grandes capitalisations américaines. Avec une valorisation de 62 milliards de dollars, Coinbase devient la première entreprise crypto “pure player” à intégrer l’indice, un symbole fort de la légitimation institutionnelle du secteur. Elle représentera environ 0,1 % du poids total du S&P 500 et jusqu’à 0,7 % de l’exposition sectorielle aux services financiers. Selon les estimations du cabinet Bernstein, cette entrée pourrait générer jusqu’à 16 milliards de dollars d’achats automatiques de la part des fonds passifs et actifs répliquant l’indice. Mais tout n’est pas rose. L’entreprise a déçu les marchés en publiant des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et a révélé avoir été victime d’un piratage qui devrait lui coûter 400 millions d’euros. Affaire à suivre. 

Graphique de Cours
Tariff Man a changé de costume pour devenir Trade Man, l'homme qui signe des accords plus vite que son ombre. Les marchés actions ont l'air de se satisfaire de l'hyperactivité de Donald Trump. En tout cas, ils valorisent pour le moment le mode bulldozer. L'économie est secouée mais ne rompt pas. Et puis la Fed veille, prête à colmater les brèches. Les investisseurs s'intéresseront de près la semaine prochaine aux premières statistiques chinoises d'avril (dès lundi, production industrielle et ventes de détail) et aux indicateurs d'activité PMI de mai pour les grandes économies (jeudi). Côté entreprises, la saison des résultats touche à sa fin. Le rythme ralentit nettement, même si quelques noms comme Diageo, Home Depot, Palo Alto, Ryanair, Julius Bär et Generali devraient encore animer les séances.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.