Vendredi  3
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro L'amélioration des données macroéconomiques en Europe et aux Etats-Unis a permis aux places financières de reprendre des couleurs cette semaine, et aux valeurs technologiques américaines d'inscrire de nouveaux records absolus. Les perspectives d'une accélération de la reprise économique auront donc entretenu l'appétit pour les risques des opérateurs, ces derniers reléguant au second plan les craintes sanitaires toujours bien présentes notamment en Chine et outre-Atlantique.
Indices

Sur la semaine écoulée, toutes les places financières ont repris de la hauteur exception faite du Nikkei qui recule de 0.9%. Pour les autres indices asiatiques, malgré la loi de sécurité nationale, le Hang Seng recupère 3.2% et le Shanghai Composite 5.8%.

En Europe, à l'heure de la rédaction de ce point, le CAC40 enregistre une performance hebdomadaire de 1.7% alors que le Dax s'adjuge 3.5% et le Footsie perd 0.2%. Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Espagne reprend 2.6%, le Portugal 0.7% et l'Italie 2.7%.

Aux Etats-Unis, Wall-Street étant fermée ce vendredi pour l'Independence Day, le bilan est particulièrement positif, notamment pour le Nasdaq100 qui engrange 5.6%, avec Tesla (+22.6%), Amgen (+9.8%) ou encore Microsoft (+3.5%). Le S&P500 a gagné 4% et le Dow Jones, seulement 3.2%, lesté par le compartiments des financières.
Matières premières

Le brut s'est stabilisé cette semaine sur son plus haut niveau du mois dernier, continuant de profiter des espoirs de baisse de la production US et d'amélioration de la demande mondiale. La sensible baisse des stocks US a aussi rassuré le marché, soucieux de voir le déséquilibre offre/demande se résorber. Le Brent se négocie ainsi autour de 42 USD le baril tandis que le WTI évolue à proximité de 40 USD.

Après avoir inscrit un nouveau record annuel à 1789 USD, l'once d'or se stabilise autour de 1775 USD. L'argent quant à lui réalise une performance hebdomadaire quasi-nulle en terminant la semaine proche de 18 USD.

Le compartiment des métaux industriels enregistre des gains importants sur les cinq derniers jours, en partie soutenu par de bonnes données provenant de Chine. Le cuivre progresse au-delà de 6000 USD la tonne métrique et retrouve ainsi ses niveaux de début d'année.


Rebond du cuivre

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Marchés actions

Leader mondial de la signature électronique, DocuSign est basée à San Francisco. La société offre la possibilité à ses clients de pouvoir remplir des formulaires, des contrats ou des documents de prêt à distance y compris sur mobile. Cette gestion entièrement numérique permet en outre d'éviter l'impression de contrats qui font parfois plusieurs centaines de pages.

Avec le lockdown mondial, la compagnie a profité de l'engouement des entreprises vers les services digitaux. Cette société, cotée au Nasdaq, compte aujourd'hui plus de 200 millions d'utilisateurs dans le monde et pèse pas moins de 31 milliards de dollars.
L'action DocuSign vient de réaliser un rallye exceptionnel en flambant de 141% depuis le 1er janvier 2020 et de 253% sur un an glissant, enregistrant records sur records.

Au niveau fondamental, la rentabilité ne se trouve pas encore au rendez-vous à l'image du résultat net négatif de 426 millions de dollars pour l'exercice fiscal de 2019. Cependant, la trésorerie nette s'élève quant à elle à 330 millions de dollars.

Forte poussée du titre DocuSign

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Marché obligataire

Les écarts entre le Bund et les obligations émises par d'autres États membres de la zone euro se sont réduits au cours de la semaine. Cette poussée d'intérêt pour les dettes d'Europe du Sud a été principalement déclenchée par des rapports de presse affirmant que la Commission européenne présentera prochainement une proposition de compromis concernant la conception du fonds de soutien européen. La référence allemande se traite avec un rendement de -0.44% alors que l'OAT française rémunère un taux négatif de -0.13%, un plus bas de quatre mois. Ce parcours baissier des taux se duplique pour le rendement de la dette italienne (1.19%), espagnole (0.42%) et portugaise (0.40%). L'adjudication de titres d'État italiens a attiré une forte demande et devient une des plus sur-souscrite depuis 2012.

La Suisse voit son taux à 10 ans remonter à -0.45% alors que la stabilisation caractérise davantage la trajectoire des rendements aux Etats-Unis, avec un Tbond qui génère 0.66%.

Remontée du taux à 10 ans suisse

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Marché des changes

Sur le marché des devises, la livre reprend quelques couleurs depuis l'annonce de Boris Johnson et sa promesse inspirée du "New Deal" américain pour relancer une économie frappée de plein fouet par la pandémie. La parité GBP/JPY se traite sur 133.80. La devise britannique se reprend également face au franc suisse à 1.18 CHF et contre le dollar à 1.25 USD.

L'euro se stabilise face à ses contreparties à l'image de l'EUR/USD à 1.1230. La BCE pourrait faire une pause estivale après avoir multiplié les mesures de soutien sur plusieurs axes dont le soutien au crédit et la prolongation d'achats d'obligations sur les marchés jusqu'en juin 2021. La monnaie unique cède néanmoins un peu de terrain face au franc suisse à 1.06 CHF.

Malgré les derniers chiffres encourageants, le dollar baisse. Les cambistes se focalisent sur l'évolution sanitaire. Graphiquement, le billet vert face au franc suisse semble avoir trouver un support entre 0.9420 et 0.9450 CHF.

Graphique de l'USD/CHF

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Statistiques économiques

Peu nombreuses cette semaine, les statistiques ont pour la plupart rassuré les opérateurs.
Que ce soient les indices officiels ou les indices Caixin, les PMI manufacturiers et services ont dépassé les attentes en Chine, demeurant tous au-delà de la barre des 50, qui traduit une expansion de l'activité.

En zone euro, ils sont ressortis à respectivement 47.4 et 48.3, tandis que le taux de chômage remonte légèrement à 7.4%. On notera également le fort rebond des ventes au détail en Allemagne (13.9% contre -6.5% le mois dernier) ou la poussée de 36.6% des dépenses de consommation en France (-19.1% précédemment).

Aux Etats-Unis, outre l'ISM manufacturier rassurant ou le bond de 44.3% des promesses de ventes de logements, ce sont les chiffres concernant l'emploi qui ont réellement suscité l'enthousiame, avec un taux de chômage à 11.1% et 4800K créations de postes.

La semaine prochaine seront dévoilés aux Etats-Unis, l'ISM service puis l'indice PPI vendredi prochain, sans parler des autres chiffres hebdomadaires. En Europe, les opérateurs prendront connaissance des ventes au détail, des commandes industrielles, de la production industrielle et de la balance commerciale pour l'Allemagne.
La trajectoire reste incertaine

L'année 2020 bascule dans sa deuxième moitié après un parcours boursier historique sur les six premiers mois. Preuve en est, l'indicateur de volatilité (VIX) a vu son niveau moyen se situer depuis fin février à plus de 40%. Jamais cette « référence du stress » ne s'est maintenue aussi longtemps sur ces hauteurs, et ceci, malgré les violents rebonds des indices.

Les investisseurs restent donc concentrés sur la reprise des indicateurs macroéconomiques signes d'un retour progressif à la normalisation. La lecture des différents PMI manufacturiers, puis l'emploi américain ont confirmé le redressement en marche sur toutes les régions du monde.

Pourtant, la récente intervention du patron de la FED met en relief ce qu'il appelle la « trajectoire extraordinairement incertaine » de l'économie, d'où l'amplitude des politiques conjuguées, monétaires et budgétaires. De quoi régénérer un courant acheteur sur chaque repli indiciel marqué.