Le mois d'octobre s'est terminé en sortie de route pour des indices actions rendus nerveux par des résultats d'entreprises mitigés et par la proximité de l'élection présidentielle américaine. La semaine du 4 novembre s'annonce particulièrement importante pour les marchés financiers. Le scrutin présidentiel, mardi, focalisera évidemment l'attention, jusqu'à éclipser en partie la décision de la Fed sur ses taux, jeudi.
Variations hebdomadaires*
CAC 40
7 409  -1,18 %Graphique
STOXX EUROPE 600...
510,9  -1,52 %
Graphique STOXX EUROPE 600...
S&P 500
5 728,8  -1,37 %
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
38 053,67  +0,37 %
Graphique NIKKEI 225
GOLD
2 735,8 $US  +0 %
Graphique GOLD
BRENT CRUDE OIL ...
72,87 $US  -3,57 %
Graphique BRENT CRUDE OIL ...
EURO / US DOLLAR
1,08 $US  +0,35 %
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine

Tops 

Pluxee +11,76 % : l'ancienne filiale de Sodexo a relevé ses objectifs financiers pour les exercices 2025 et 2026. Le groupe vise une croissance organique à deux chiffres pour ces deux exercices. L'entreprise a subi récemment la désaffection du marché pour le concurrent Edenred et les craintes d'une évolution négative de l'environnement réglementaire. 

Georg Fisher +13,25 % : le conglomérat industriel suisse a annoncé la vente de ses activités dans les machines-outils pour se concentrer sur son secteur des conduites. La société a également ajusté ses prévisions de rentabilité pour 2024, citant un exercice de transition suite à l'acquisition d'Uponor et des difficultés sur les marchés de la construction et de l'automobile. 

DS Smith +13,33 % : les actions de DS Smith ont bondi à Londres après que le détaillant Zalando a prolongé son accord avec la société d'emballage britannique en tant que fournisseur privilégié de services de commerce électronique durables et à base de fibres. 

Société Générale +14,99 % : la banque rouge et noire dépasse les attentes au 3e trimestre après un fort rebond de sa marge d'intérêts. Le directeur général délégué Philippe Aymerich et le directeur financier quittent le groupe. 

Puig +7,73 % : malgré les vents contraires sur le secteur, les ventes du dernier trimestre ont augmenté de 10% à 2,17 milliards d'euros. Le secteur du maquillage, notamment les marques comme Christian Louboutin, a souffert de la faiblesse du marché asiatique. 

Reddit +38,86 % : les actions du réseau social sulfureux bondissent après que le troisième trimestre ait été bénéficiaire, que le chiffre d'affaires ait augmenté et que les perspectives pour le quatrième trimestre aient été supérieures au consensus. 

Paycom Software +27,95 % : les actions de la société de logiciels de gestion des ressources humaines ont bondi de plus de 21% jeudi, ce qui en fait la meilleure progression du S&P 500 ce jour-là, suite une annonce de résultat supérieure aux attentes. Après une traversée du désert, l'entreprise semble redresser la barre. 

Altria +8,37 % : en plus d'annoncer de bons résultats, le groupe a dévoilé un plan à long terme visant à accroître l'efficacité opérationnelle grâce à l'intelligence artificielle générative et à l'automatisation. Le mot magique. 

Carvana +13,11 % : les actions de Carvana ont bondi après l'annonce de résultats trimestriels plus élevés que prévu, grâce à la croissance des ventes et à la réduction des coûts. Les actions sont en hausse de plus de 350% depuis le début de l'année. 

Flops 

SoftwareOne -44,76 % : la révision en baisse des objectifs sur la croissance et la marge d'EBITDA ne passe pas. Le troisième trimestre a douché tant les espoirs de la direction de SoftwareOne que les attentes des analystes.

Philips -16,79 % : le Néerlandais a revu en baisse son objectif de chiffre d'affaires pour l'exercice en cours après un repli inattendu de ses ventes au troisième trimestre du fait de la faiblesse de la demande en Chine.

Davide Campari -19,86 % : le producteur italien de boissons alcoolisées n’a pas publié à la hauteur des attentes, en ligne avec l'ensemble de son secteur. La profitabilité a fortement baissé. 

Capgemini -6,31 % : le groupe de services informatiques a abaissé ses prévisions pour l’année après un recul plus important que prévu de ses ventes au troisième trimestre. La société a également réduit son objectif de marge opérationnelle mais maintient ses prévisions de flux de trésorerie disponible. 

Carl Zeiss -8,76 % : UBS a abaissé son objectif de cours sur Carl Zeiss Meditec de 71 à 65 euros. Selon l'analyste en charge du dossier, le rapport entre les opportunités et les risques n'est pas encore suffisamment attractif, même après une année médiocre. 

Estée Lauder -23,69 % : le groupe américain de cosmétiques, qui va changer de patron en janvier, a continué de souffrir au premier trimestre de la baisse de la consommation en Asie, surtout en Chine. Une sanction impressionnante.

Super Micro Computer -44,89 % : Ernst & Young, la société chargée de l'audit de Super Micro Computers, a démissionné après avoir exprimé des inquiétudes quant à l'éthique de l'équipe de direction, ce qui a entraîné une chute brutale du cours des actions de la société de serveurs. 

Crocs -20,59 % : les actions du roi des sabots décontractés ont chuté de plus de 17% mardi après que la société ait publié des perspectives de bénéfices ajustés inférieurs aux attentes pour le quatrième trimestre. 

Aptiv -18,67 % : la société a annoncé une baisse des revenus au troisième trimestre et abaissé ses perspectives pour l'ensemble de l'année. Le marché a durement sanctionné le titre en fin de semaine. 

Robinhood -11,42 % : le courtier qui déchaîne les passions a annoncé un chiffre d'affaires et un bénéfice inférieurs au consensus. Les déceptions sont lourdement sanctionnées sur ces titres spéculatifs. 

Graphique Matières Premières
Matières premières

Énergie : Escalade ou désescalade ?Telle est la question que se pose le marché après la réponse "mesurée" d'Israël à l'Iran au cours du week-end dernier. Les financiers ont d'abord opté pour un apaisement des frictions entre les deux forces régionales, puisque l'Etat hébreu a volontairement épargné les infrastructures pétrolières iraniennes.Cela a contribué à réduire les inquiétudes concernant les perturbations potentielles de l'approvisionnement en pétrole, apportant une forte pression sur les prix en début de semaine. Les cours ont donc baissé cette semaine, mais ils se sont repris en raison de trois facteurs clés. D'une part, l'OPEP+ envisagerait de reporter l'augmentation prévue de l'offre à partir de décembre, ce qui soutient les prix. D'autre part, les stocks de pétrole aux États-Unis ont enregistré une baisse surprise (-0,5 million de barils versus un consensus de +1,5 million). Enfin, le chapitre Iran/Israël est loin d'être terminé puisque l'Iran pourrait lancer à son tour des attaques de représailles contre Israël. Au niveau des prix, le cours du brut cède du terrain, le Brent et le WTI se négocient respectivement à 74,40 et 70,90 USD.

Métaux : Le calme caractérise l’évolution des métaux industriels cette semaine, les opérateurs étant partagés entre la montée de l'aversion au risque en amont de l'élection présidentielle américaine et les bonnes données économiques en provenance de la Chine, qui confirme une légère reprise de son industrie. La tonne de cuivre fait du surplace à 9500 USD (prix spot). Du côté de l'or, le métal doré reste bien orienté à 2753 USD.

Produits agricoles : C'est toujours une histoire de montagnes russes et de sensations fortes qui secoue les prix du cacao. Il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre ses fluctuations : après avoir abandonné 9% la semaine dernière, son cours reprend 10% cette semaine. 

Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance : Le calme avant la tempête. Les indicateurs macroéconomiques continuent à plaider en faveur d'une poursuite des réductions de taux directeurs en occident. Aux Etats-Unis comme en Europe, ils alternent le tiède et le froid sans trop s'éloigner d'une tendance centrale compatible avec les attentes des investisseurs, c’est-à-dire un assouplissement progressif des politiques monétaires en parallèle d'un ralentissement économique sous contrôle. L'objectif est évidemment de faire en sorte que la réduction du coût de l'argent fasse rebondir l'activité avant qu'il ne soit trop tard. Au Japon, la banque centrale est engagée dans une partie différente : si la BOJ a laissé ses taux inchangés jeudi, elle a laissé entendre qu'ils devraient continuer à monter par la suite. 

Il faut mentionner une incongruité dans la statistique la plus attendue de la semaine : les créations d'emplois aux Etats-Unis se sont effondrées en octobre, mais le Département du travail a expliqué que les grèves dans l'aéronautique et les ouragans qui ont frappé le sud-est du pays n'y sont pas étrangers. Difficile, donc, d'y trouver des enseignements en vue de la décision de politique monétaire que la Fed doit adopter la semaine prochaine. La quasi-totalité des économistes pense que la banque centrale va réduire ses taux de 25 points de base additionnels.

En Asie, les indicateurs PMI manufacturiers chinois ont frémi en octobre. Ils sont passés symboliquement en territoire d'expansion pour la première fois depuis plusieurs mois. Les multiples annonces de relance de Pékin n'y sont pas étrangères, mais les investisseurs cherchent surtout à savoir si la tendance va se confirmer dans les mois à venir. 

Crypto :  Le bitcoin (BTC) a flirté avec ses précédents records cette semaine. Le cours du crypto-actif est en hausse de plus de 4% depuis lundi, et se retrouve désormais autour des 71 000 dollars. Le BTC s’est même payé le luxe de bondir à 73 600 dollars ce mardi, soit à seulement 200 dollars de son sommet atteint en mars dernier à 73 800 dollars. Un élan haussier qui a été très largement accompagné par des flux massifs dans les ETF Bitcoin Spot, qui enregistrent 2,2 milliards de dollars d’entrées nettes cette semaine. C’est tout simplement l’une des trois meilleures semaines, en termes de flux entrants, pour ces produits boursiers depuis leur commercialisation en janvier dernier. Une tendance qui s’explique principalement par deux facteurs : le premier étant des perspectives de réductions de taux directeurs en occident, ce qui a été historiquement favorable pour l’écosystème crypto, et le deuxième étant les élections américaines avec des spéculations autour d’une administration Trump pro-crypto, ce qui pourrait favoriser l’industrie des crypto-actifs si le candidat républicain est élu la semaine prochaine.

Graphique de Cours
Le monde retient son souffle
L'élection présidentielle américaine du 5 novembre est évidemment le point d'orgue de la semaine à venir. A ce stade, il est impossible de savoir si le scrutin rendra son verdict dans la nuit de mardi à mercredi ou plus tard. En règle générale le suspense ne dure pas, mais en 2020, il a fallu attendre plusieurs jours avant que Joe Biden ne soit déclaré vainqueur. Par conséquent, il n'est pas possible non plus de savoir si la Fed rendra sa décision de politique monétaire du 7 novembre en connaissant l'identité du futur locataire de la Maison Blanche. La Banque d'Australie et la Banque d'Angleterre rendront elles aussi leurs verdicts sur leurs taux respectifs la semaine prochaine.
En parallèle, la semaine sera encore très chargée en résultats trimestriels d'entreprises. Notamment Berkshire Hathaway, Vertex, Palantir, Qualcomm, ARM et Airbnb aux Etats-Unis et Novo Nordisk, Unicredit, BMW, Zurich Insurance et Compagnie Financière Richemont en Europe. On ne s'ennuiera donc pas la semaine prochaine sur les marchés financiers ! D'ici là, passez un excellent weekend.
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