Vendredi 17
août
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières sont nettement chahutées depuis vendredi dernier, avec la situation critique de la Turquie et le très net décrochage de la livre turque face au dollar. Les marchés ont réagi positivement jeudi, après quatre séances consécutives de baisse, alors que la Chine souhaitait reprendre les pourparlers avec les Etats-Unis, au sujet des barrières commerciales.
Les craintes ont néanmoins resurgi ce vendredi, après les nouvelles menaces de sanctions économiques américaines à l'encontre du pays présidé par Erdo?an.
Indices

Sur la semaine écoulée, c'est l'Europe qui a nettement sousperformé. Tous les indices européens cèdent, en effet, du terrain, à l'image du CAC40 qui recule de 1.7%. Le DAX perd 2.1% et le Footsie 1.9%. Pour les pays périphériques de la zone euro, les replis sont également significatifs. L'Ibex chute de 2.3%, le Portugal de 3.2%, l'Italie de 3.7%.

Aux Etats-Unis, le Dow Jones enregistre une performance hebdomadaire de +1%, le S&P500 grimpe de 0.1% alors que le Nasdaq100 cède 1.1%.

En Asie, le NIKKEI affiche une certaine stabilité. Ce n'est pas le cas de la Chine, qui évolue à son plus bas niveau depuis 2016. L'indice Shanghai Composite décroche de 4.5% sur la semaine.

Malgré les hésitations des différents indices nationaux, l'indice MSCI World (dont pays émergents), coté en euros, se distingue très nettement, en évoluant sur ses records historiques.

MSCI World (en euros)

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Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One est géré par Commerzbank sur nos conseils exclusifs.

Le fonds a rendu une partie de sa surperformance par rapport à son benchmarck, en raison de la mauvaise orientation des valeurs technologiques et particulièrement des semi-conducteurs qui ont décroché de plus de 10% sur la période.

Fonds Europa One
Performances 1 semaine Historique
EUROPA ONE -3.23% 32.25%
STOXX600 NR -2.15% 16.79%
ECART -1.08% 15.46%
Encours sous gestion : 43,7M€
Performances calculées sur la base de la Valeur Liquidative au 16/08 - Source Morningstar
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Matières premières

Dans un marché toujours hésitant, partagé entre les craintes d'un ralentissement économique mondial et les sanctions américaines à l'encontre de l'Iran, les cours pétroliers ont cédé du terrain, pénalisés par une hausse surprise des stocks américains. Cette hausse intervient pourtant à une période de saisonnalité baissière des stocks, mis à rude épreuve par les départs en vacances des américains. Le WTI perd ainsi plus de 3% à 66 USD le baril.

Nouvelle séquence baissière pour les métaux précieux, lestés par la persistance d'un dollar fort. L'once d'or franchit ainsi à la baisse la barre des 1200 USD tandis que l'argent lâche 4.4% à 14.65 USD.

La multiplication des barrières douanières sur les importations de métaux industriels pénalise l'ensemble du compartiment. Dernier fait en date, l'administration Trump a doublé ses tarifs douaniers sur les importations d'acier et d'aluminium turcs, tandis que le Canada songe sérieusement à mettre en place des « mesures de sauvegarde » pour protéger son industrie métallurgique. Dans ce contexte, le cuivre, baromètre de la croissance mondiale, abandonne plus de 4% à 5860 USD la tonne.

A Chicago, les cours des matières agricoles se stabilisent après le rapport mensuel de l'UDSA, qui a abaissé des estimations de production mondiale de blé à 729 millions de tonnes. A ce titre, le boisseau de blé gagne un peu de terrain à 542 cents.
Marchés actions

L'entreprise finlandaise Neste se classe première de l'indice principal finlandais, l'indice OMXH 25, avec 40% de gains depuis le début d'année, contre 7% pour sa référence indicielle. Elle constitue la quatrième capitalisation du pays avec 18.5 milliards d'euros, pas très éloignée des 25 milliards du leader national Nokia.

Créé en 1948, en tant que compagnie pétrolière nationale de Finlande pour assurer la disponibilité de carburants raffinés, le groupe détient l'infrastructure de transport de pétrole et des raffineries, avant d'évoluer rapidement vers le secteur des énergies renouvelables. L'Etat finlandais possède à ce jour 50% du capital.

La transformation de son métier vers des solutions plus vertes ("green revenue"), lui a permis de gravir les échelons pour finir deuxième au classement mondial des 10 entreprises aux solutions les plus renouvelables, juste derrière l'éditeur français de logiciels Dassault Systèmes.

La répartition du chiffre d'affaires se fait entre production renouvelable (21%), pétrole (48%) et services (30%). Sa notation Surperformance se veut remarquable, aidée par des révisions haussières de profitabilité (voir graphique).

Données financières et notations du finlandais Neste

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Marché obligataire

Les mouvements sur les devises émergentes influencent en partie les écarts sur les rendements obligataires. Si aux Etats-Unis le 10 ans se stabilise à 2.86%, les fluctuations deviennent plus sensibles pour le reste du monde.
En Europe, les spreads s'élargissent, signe de «Flight to Quality». Le Bund allemand se négocie à 0.30% et l'OAT française à 0.66%. A contrario de ces baisses, l'emprunt italien remonte à 3.1% tout comme celui de l'Espagne qui connaît la même tendance à 1.43%.

Les pays émergents affichent des rendements tendus, à l'image de la Turquie qui inscrit un rendement de 20% (doublé en trois mois) et de la Russie à 8.5%. L'emprunt 10 ans helvétique reste le seul à produire un intérêt négatif à -0.17%.


Comparaison des rendements à 10 ans

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Le taux des pays à forte économie se situe au plus bas d'un an (point bleu à gauche de la fourchette). Inversement pour les pays émergents.
Marché des changes

Ça swing sur les marchés des devises et les cambistes appuient là où ça fait mal en accentuant, par le jeu de la spéculation, les mouvements erratiques. Ce sont, bien entendu, les monnaies émergentes qui subissent les attaques des opérateurs, avides de gains rapides.
La livre turque continue d'affoler les niveaux de volatilité et la devise d'Ankara joue au yoyo après avoir touché un plus haut proche de 7 TRY, pour ensuite revenir sur 5.90 TRY pour un dollar. Ces variations se vérifient également sur le real brésilien, le rand sud-africain, le rouble et le renminbi.

La livre sterling reste basse face à ses contreparties majeures. Elle se négocie à 1.27 USD face au dollar alors que contre la monnaie unique, un euro permet d'échanger 0.89 GBP.
L'euro s'affaiblit une nouvelle fois, marquant un plus bas face à la monnaie japonaise à 126 yens, ainsi que face au dollar à 1.14 USD.
Statistiques économiques

La zone euro a enregistré une croissance plus forte que prévu au deuxième trimestre (0.4% contre 0.3%) et l'indice ZEW allemand a dépassé le consensus. La production industrielle a, en revanche, déçu les investisseurs, publiant sous les attentes alors que l'indice des prix à la consommation se stabilise à 2.1%.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail et l'indice manufacturier de la Fed de New York ont dépassé les prévisions, à l'inverse de l'indice PhillyFed, de la production industrielle, du coût unitaire de la main d'?uvre, ou encore de la productivité non agricole. Si les mises en chantier déçoivent, les permis de construire ressortent en ligne, à 1.31 million. Enfin, les stocks de pétrole se montent à 6.8 millions de barils, contre un repli de 2.6 millions attendu.

La semaine prochaine en zone euro, l'attention des investisseurs sera à son comble le jeudi 24, date de publication des indices PMI manufacturier et des services, de la confiance des consommateurs et de l'ouverture de la grande réunion annuelle des banques centrales à Jackson Hole.
Outre-Atlantique seront dévoilés les ventes de logements existants et de logements neufs, les commandes de biens durables, ainsi que les stocks de pétrole et les inscriptions hebdomadaires au chômage.
Les actifs risqués sous pression

Inlassablement, Trump, telle la douceur d'un marteau piqueur, attaque tout ce qui bouge. Le récent exemple de la Turquie met en exergue la volonté du président d'établir son nouvel ordre international.
En fonction de leur exposition, les places financières souffrent de ce protectionniste exacerbé.
L'Asie est rentrée en bear market et l'Europe s'accroche péniblement. Les investisseurs arbitrent ces régions pour se replacer sur les valeurs américaines, à l'image des GAFA, véritables générateurs de richesse.
Les tensions sur les pays émergents viennent logiquement se greffer à la situation globale, attisées par la montée du dollar. L'hégémonie du billet vert bloque à court terme les tentatives de valorisation des actifs risqués. La rentrée s'annonce, par conséquent, complexe.