Vendredi  3
janvier
Le point hebdo de l'investisseur
intro En l'absence de nombreux opérateurs durant la trêve des confiseurs, les places financières ont poursuivi leur course aux records, suite à la confirmation de la signature de l'accord commercial de phase 1 entre Pékin et Washington, le 15 janvier prochain. En dépit des nouveaux pics historiques de Wall-Street jeudi, les dégagements de cette fin de semaine annihilent les gains de bon nombre d'indices sur les quinze derniers jours, le marché redoutant une escalade des tensions géopolitiques, après le raid américain à Bagdad.
Indices

Depuis notre dernier point du 20 décembre, l'Asie tire son épingle du jeu, profitant de la détente commerciale et des espoirs d'amélioration des perspectives économiques.
Sur deux semaines, le Nikkei recule de 0.67% tandis que le Hang Seng s'adjuge 2.2% et le Shanghai composite 2.6%.

En Europe, les scores s'avèrent mitigés. A l'heure de ce point, le DAX perd 0.9% alors que le CAC40 et le Foostie progressent respectivement de 0.1% et 0.3%. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal est stable et l'Espagne enregistre une perte de 0.4%.

Aux Etats-Unis, le S&P500 s'adjuge 0.45%, le Dow Jones 0.65% et le Nasdaq100 1.5%.

Matières premières

A l'issue d'une semaine relativement calme en termes d'actualité, les cours pétroliers se sont nettement redressés, suite aux raids américains menés à Bagdad visant des hauts-gradés iraniens. Cette opération, qui embrase davantage les relations entre Washington et Téhéran, risque de déstabiliser durablement la situation en Irak. Si le pétrole gagne 3% ce vendredi, il termine la semaine proche de l'équilibre à 68.4 USD pour le Brent tandis que le WTI progresse à 63 USD.

Les métaux précieux débutent cette nouvelle année sur les chapeaux de roue. L'or demeure vivement recherché, à l'image de sa progression de 2.3% à 1545 USD. Il en est de même pour l'argent qui avance fermement à 18.2 USD.

Les performances sont plus mitigées sur le compartiment des hard commodities, dont les composantes font dans l'ensemble du surplace. Le cuivre s'échange ainsi autour de 6165 USD la tonne métrique, le nickel se négocie au-dessus de 14.000 USD et le zinc s'achète à 2300 USD.


Récente poussée des cours de Brent

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Marchés actions

Alacer Gold

Producteur d'or listé au Canada, Alacer Gold a réalisé l'une des meilleures performances du Toronto Stock Exchange en 2019 (+173%). La société, dont la capitalisation boursière dépasse légèrement 1.5 milliard de dollars, a bénéficié d'un parcours annuel remarquable, grâce à la bonne tenue des cours du métal doré.

Ses actifs se situent en Turquie, plus particulièrement dans la mine de Copler, dont la société détient une participation de 80%. Située dans le centre-est du pays, à près de 500 km de la capitale, Ankara, Copler a sorti du sol plus de 170.000 onces en 2018, à mettre en perspective avec les 290.000 additionnelles annoncées au 30 septembre 2019 lors de la présentation des résultats trimestriels.

La compagnie jouit ainsi d'une forte augmentation de sa production minière, couplée à une augmentation des cours de l'once d'or. Ce combo lui permet de générer des flux de trésorerie positifs, plaçant Alacer Gold en position confortable, celle de pouvoir rechercher des acquisitions dans d'autres régions turques, le but étant de gagner en taille et réaliser des économies d'échelles.




Evolution du titre Alacer Gold depuis 2019

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Marché obligataire

La progressive remontée des rendements, qui a démarré durant l'été 2019, commence à s'estomper.
En ce début d'année 2020, la solide performance des marchés actions semble avoir relégué temporairement le marché obligataire au second plan. Cependant, le risque géopolitique couplé aux politiques accommodantes des banques centrales recentre légèrement l'attention sur les obligations.

Jeudi, le rendement du Bund allemand a atteint un plus haut datant de septembre à -0.157% mais repart à la baisse et s'établit à -0.29%. Aux Etats-Unis, le recul est encore plus marqué, avec le rendement des bons du trésor qui se situe à un plus bas datant du 13 décembre dernier, aux alentours des 1.80%.
L'OAT française continue de flirter avec le 0% mais tient bon en territoire positif à 0.01%. De son côté, le rendement helvétique perd un peu de terrain à -0.57%, sur fond de tensions géopolitiques au Moyen-Orient et après avoir augmenté graduellement depuis août (-1.2% à cette période).

En Italie, le mois de janvier s'annonce très chargé sur le plan politique. La coalition actuelle est très fragile et les élections régionales dans la région d'Emilie-Romagne approchent à grands pas. Négative depuis août 2018, l'agence Fitch pourrait abaisser sa note à BBB- début février. Malgré tout, la sous-performance des BTPs sur la fin d'année 2019, impactée par des prises de bénéfices, commence à s'estomper avec un rendement établi à 1.34% contre 1.42% fin décembre.
Marché des changes

Le marché des changes a été chahuté en cette première semaine de janvier. L'euro qui s'était bien apprécié face au dollar sur la séance du 27, termine la semaine en baisse à 1.113 USD. Les chiffres du chômage allemand laissent, en effet, planer le doute sur une amélioration économique en Europe.

Par ailleurs, l'escalade des tensions entre les Etats-Unis et l'Irak n'a pas joué en faveur du billet vert. Les investisseurs ont ainsi préféré se réfugier vers le Franc Suisse, à l'image de l'USD/CHF à 0.9715, mais surtout vers le Yen qui s'est apprécié de 1.26% face au dollar (voir graphique).

De son côté la Livre Sterling, qui a connu quelques remous ces derniers temps, entame un cycle de latéralisation et termine à 1.309 face à l'USD.

Enfin, le yuan poursuit son mouvement haussier entamé au début du mois de septembre, avec une semaine dans le vert. Il s'échange à 6.97 face au dollar.


Appréciation du yen face au dollar

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Statistiques économiques

Sur les quinze derniers jours, les statistiques étaient peu nombreuses, avec la fermeture successive de plusieurs places pour les fêtes.
En Europe, les prix à l'importation en Allemagne ont dépassé les attentes (0.5% contre 0.1% anticipé), tout comme ceux à la consommation en France et en Allemagne, à respectivement +0.4% et +0.5%. Les indices PMI manufacturiers étaient également meilleurs que prévu, il ressort à 46.3 en zone euro (consensus 45.9).

Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables, les ventes de logements neufs, les promesses de ventes de logements, l'indice manufacturier de Richmond, l'indice du Conference Board (126.5) et l'ISM manufacturier (47.2) ont déçu, tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage et l'indice Final PMI manufacturier ont tout juste été conformes aux anticipations.


La semaine prochaine sera plus fournie en termes de publications macroéconomiques, avec notamment les indices PMI services des deux côtés de l'Atlantique et toutes les données concernant l'emploi aux Etats-Unis.
Les marchés avancent couverts

Les places financières entament l'année 2020 dans une ambiance bien particulière. Les premiers échanges se sont inscrits dans la continuité de fin 2019, sous le signe de l'euphorie grâce à l'avancée des accords commerciaux, mais la résurgence du risque géopolitique a subitement crispé les bourses mondiales. La situation plus que précaire en Irak, qui cristallise les tensions exacerbées entre Washington et Téhéran, ouvre une fenêtre de prise de bénéfices sur les marchés.

Bien qu'il soit trop tôt pour mesurer l'impact des raids américains sur les équilibres régionaux au Moyen-Orient, il est certain que cette nouvelle inconnue renforce le degré de complexité des marchés. A ce titre, s'il est erroné d'avancer que les investisseurs naviguent à vue, il semble plus juste de penser qu'ils avancent couverts, à l'image de la très bonne tenue des cours de l'or depuis deux semaines et ce, malgré des avalanches de records sur les indices actions.