Vendredi 22
février
Le point hebdo de l'investisseur
intro Avec les bonnes publications de sociétés et les nouvelles avancées concrètes sur le front du commerce international, les places financières ont prolongé leur mouvement de rattrapage cette semaine, malgré l'accumulation de signes de ralentissement économique.
Indices

Sur la semaine écoulée, à l'heure de la rédaction de ce point, la plupart des indices enregistre des performances hebdomadaires positives.
En Europe, le CAC40 gagne 1.1%, le Dax 1.4% alors que le Footsie perd 0.7%. Au sein des pays périphériques de la zone euro, le Portugal se stabilise (+0.07%), l'Espagne progresse de 0.9% et l'Italie de 0.3%.

En Asie, le Nikkei enregistre une performance hebdomadaire de 2.5%. Le Shanghai Composite s'adjuge 4.5% et le Hang Seng 3.3%.
Aux Etats-Unis, le Dow Jones grimpe de 0.35%, le S&P500 de 0.3% et le NASDAQ100 de seulement 0.1%. De manière très symbolique et caractérisant le climat actuel, l'indicateur des semi-conducteurs (Sox) retrouve ses sommets graphiques, grâce à un net redressement sur les deux derniers mois.

Indice des semi-conducteurs

image
Matières premières

Le pétrole a terminé en nette hausse cette semaine, soutenu par les efforts de limitation des extractions de l'OPEP. Le marché salue particulièrement la baisse de production du premier exportateur mondial, l'Arabie Saoudite. Le cours du WTI progresse ainsi de 3,3% en données hebdomadaires, pour se traiter autour de 57.6 USD le baril.
L'or et l'argent enregistrent une performance hebdomadaire positive, en partie grâce à une baisse du dollar américain. L'or poursuit son chemin haussier à 1330 USD tandis que l'argent se stabilise autour de 15.8 USD.
L'optimisme perdure sur le marché du cuivre, les opérateurs payant les avancées des négociations commerciales sino-américaines. Le cuivre gagne près de 3,2% sur la semaine à 6391 USD la tonne métrique.
Marchés actions

Altium Limited : une américano-australienne à forte croissance

Créée en 1985, par Nicholas Martin en Australie, la société s'est développée initialement par des activités de concepteur en électronique, dans la Silicon Valley, pour revenir à Sydney, puis s'introduire à la bourse locale en 1999.
A coup de croissance externe, la société, dont les activités se répartissent aussi bien aux États-Unis qu'en Chine ou en Australie, a pu intensifier son activité. Elle vient de publier un chiffre d'affaires semestriel de 109 millions de dollars australiens contre 80 en 2018, pour un bénéfice net de 32.8 millions. Le cumul des ventes devrait atteindre 241 millions cette année 2019 alors qu'elles représentaient à peine 77 millions en 2014.

La société reste néanmoins une small cap avec une capitalisation de 2.8 milliards d'euros. Bien que mal notée en termes de valorisation, ses atouts se situent plutôt du côté de la croissance, ce qui lui a permis d'intégrer notre portefeuille Asie, dans le cadre de notre offre Premium. Le gain latent se monte à 58% depuis notre achat à 21.4 AUD (voir graphique).

Graphique d'Altium Limited

image
Marché obligataire

Le marché obligataire se tend légèrement depuis son plancher de la semaine dernière. En Europe, le Bund reprend quelques points de base à 0.12%, tout comme l'OAT française à 0.54%. En Espagne et en Italie, les dettes souveraines offrent également un peu plus de rendement à respectivement 1.2% et 2.85%.
Cette légère tension se répercute sur le 10 ans américain, qui reprend 5 points de base à 2.68% mais elle se veut plus affirmée sur le Gilt anglais, suite à la rumeur d'un déclassement de la Grand Bretagne (AA) par Fitch Ratings, sur la base des incertitudes croissantes autour du Brexit. Le dix ans se traite sur une rémunération de 1.21%.
Marché des changes

Les cambistes maintiennent leurs positions car l'ensemble des devises se stabilisent. L'euro confirme cette neutralité puisque la parité majeure (EUR/USD) ne montre aucun signe directionnel affirmé, les cours évoluant entre 1.126 et 1.148. Les marchés fonctionnent actuellement en mode « Risk On », poussant les devises refuges à l'écart des parcours haussiers. C'est le cas du Yen (USD/JPY à 111) qui s'affaiblit contre toutes les monnaies principales. Il en est de même pour le franc suisse (USD/CHF à 1.008), à la peine face à ses contreparties.
La livre sterling restait recherchée à la suite de rumeurs faisant état d'un accord imminent entre le Royaume-Uni et l'UE. Cela se concrétise par une avance de 200 points de base face au yen à 144.6 et autant contre le franc suisse à 1.30. Le câble (GBP/USD) a également gagné du terrain pour se traiter à 1.30.
Statistiques économiques

En zone euro cette semaine, la confiance des consommateurs s'est légèrement reprise (-7 contre -8 précédemment), tout comme l'indice ZEW allemand (-13.4 contre -15.0 le mois dernier). En revanche, le climat des affaires en Allemagne a déçu (98.5 au lieu de 99.0 attendu). L'indice PMI manufacturier est passé sous le seuil des 50 (à 49.2), signe d'une contraction de l'industrie (voir graphique) alors que celui des services a publié au-dessus des attentes à 52.3 (consensus 51.4). L'indice des prix à la consommation est resté inchangé à 1.4% en janvier.
La semaine prochaine, nous prendrons connaissance de la seconde estimation des indices manufacturiers en zone euro, du taux de chômage, puis de l'inflation du mois de février.

Outre-Atlantique, les commandes de biens durables ont déçu, ainsi que l'indice PhillyFed, qui est ressorti à -4.1 (contre 14.1 prévu). Les stocks hebdomadaires de pétrole brut se sont élevés à 3.7 millions de barils et les inscriptions au chômage ont agréablement surpris, à 216K.

De nombreuses statistiques sont attendues la semaine prochaine aux Etats-Unis. Les mises en chantier, permis de construire, l'indice Case Shiller et l'indice du Conference Board seront dévoilés mardi. Plus tard, nous prendrons connaissance de l'indice PMI de Chicago, des promesses de ventes de logements, des commandes industrielles, du PIB trimestriel et comme chaque semaine, des stocks de pétrole et des inscriptions au chômage. Enfin, pour clôturer la séquence hebdomadaire, l'indice PCE, les dépenses des ménages, l'indice PMI manufacturier de l'ISM et l'indice du Michigan seront publiés vendredi prochain.


Indice PMI manufacturier en zone euro

image
Les opérateurs surjouent les futurs accords

Les places financières gardent le cap de la hausse sous l'influence des investisseurs qui anticipent positivement un dénouement aussi bien sur le Brexit que dans la dispute commerciale sino-américaine. Telle une fusée, le marché continue sa trajectoire haussière mais il convient de rester prudent car, en cas de panne d'un moteur (une déception sur ses anticipations), la correction pourrait s'avérer brutale.
En parallèle à cette euphorie, le signal envoyé par les taux de rendement obligataires se veut contradictoire. Ces derniers reviennent sur leur zone basse, véritable marqueur des menaces actuelles sur le plan macroéconomique. Les récentes dégradations des indices manufacturiers en zone euro et au Japon illustrent ce scénario du ralentissement de la croissance mondiale.