Vendredi  1
novembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les publications qualitatives des poids lourds de la cote, la baisse des taux de la Fed ainsi que les espoirs sur le commerce et le Brexit ont permis aux places financières de poursuivre leur ascension cette semaine, en dépit de statistiques en demi-teinte. L'appétit pour le risque reste donc intact, en cette période d'optimisme sur tous les fronts.
Indices

Sur la semaine écoulée, bon nombre d'indices ont inscrit de nouveaux records annuels voire historiques.
En Asie, Le Nikkei a enregistré une performance hebdomadaire de 0.2%, le Hang Seng a gagné 1.5% alors que le Shanghai Composite grappille difficilement 0.1%.

En Europe, à l'heure de la rédaction de ce point, le vert domine. Le CAC40 engrange 0.8% sur la semaine, le Dax 0.6% alors que le Footsie perd 0.4%. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal cède 0.1% et l'Espagne 1.2%.

Aux Etats-Unis, le Nasdaq100 et le S&P500 ont inscrit de nouveaux points hauts historiques, s'adjugeant 1.3% sur la semaine. Le Dow Jones performe également de 1.3%.

Nouvelle impulsion haussière du Nasdaq100

image
Matières premières

Des statistiques décevantes en Chine et la robustesse de l'offre américaine, autant de facteurs qui ont pesé sur les prix pétroliers cette semaine. La référence européenne évolue ainsi une nouvelle fois sous la barre des 60 USD le baril, tandis que le WTI se négocie aux alentours de 54 USD.

Si les marchés actions inscrivent de nouveaux zéniths boursiers, l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués ne fragilise en rien le trend haussier en vigueur sur les cours de l'or. Le métal doré se stabilise et tente une nouvelle marche en avant au-delà de 1500 USD (voir graphique). L'argent emprunte la même trajectoire cette semaine et amorce une nouvelle tentative d'extraction au-delà de 18 USD l'once.

Du côté des métaux industriels, l'heure est à la consolidation. Les gains hebdomadaires sont effectivement atones, à l'image du surplace du zinc à 2543 USD la tonne métrique, ou encore du nickel à 16835 USD.

Comportement latéral de l'Or

image

L'or évolue dans un couloir horizontal, cadré par deux bornes distinctes.
Marchés actions

Tesla
Les publications amènent tous les trimestres leurs lots de surprises. Le dernier communiqué de Tesla fait partie des surprenantes annonces. Le constructeur automobile a, en effet, gagné de l'argent au troisième trimestre, une première depuis juin 2018.

Avant de passer à la production du modèle « Y » en 2020, il était opportun, pour le groupe de présenter aux investisseurs un meilleur momentum. Le résultat net est ressorti à 143 millions de dollars, véritable exploit après le 1.1 milliard de pertes au premier semestre. Situation qui avait fait perdre la moitié de sa capitalisation boursière, à la société dirigée par Elon Musk, sur la première partie de 2019, avant de rebondir d'autant et limiter sa perte annuelle à -5%.
Le groupe, basé dans la baie de San Francisco, a précisé lors de son récent communiqué que les dépenses opérationnelles se situent à leur plus bas niveau depuis la production du « Model 3 ». Le mois d'octobre a donc permis au fabricant de voitures électriques de réaliser un parcours boursier de rêve (+30%), rentrant ainsi dans le top 3 des actions ayant le plus progressé à l'intérieur du Nasdaq sur cette période de référence.

Extraction haussière du titre Tesla

image
 
Marché obligataire

Les obligations d'État ont de nouveau été recherchées sur la semaine. Les rendements ont donc chuté d'un bout à l'autre de la courbe En effet, le Bund retombe à -0.41% et l'OAT française à -0.10%. La décision de la FED de baisser ses taux de 25 points de base constitue un facteur à ce mouvement de repli des rendements.

La même tendance se duplique sur le contrat à 10 ans suisse, avec un taux à -0.61%. Le Tbond américain n'échappe pas à ce recul des vendeurs, le taux descend ainsi à 1.68%, soit une baisse de 10 points de base. De leur côté, la dette italienne se stabilise sur les 0.92% ainsi que la référence espagnole à dix ans (0.23%). En Asie, le Japon enregistre une nouvelle semaine en négatif, avec un rendement de -0.19% pour l'emprunt principal.
Marché des changes

Le marché des devises a montré peu de volatilité sur la récente séquence hebdomadaire. Les écarts intraday restent modestes dans un conteste où les différentes statistiques publiées peignent un tableau mitigé de l'économie mondiale et plus spécialement américaine.
Au lendemain de la Fed, le billet vert reste sous pression. La parité EUR/USD progresse de 50 points de base, à 1.1150 USD. Le dollar cède également du terrain contre le yen à 108 JPY.

Outre-Manche, la livre sterling se fige sur les niveaux de la semaine dernière, à l'image du feuilleton sur le Brexit dont les épisodes se succèdent sans fin. Le GBP/CHF se traite à 1.28 tout comme le câble (GBP/USD) à 1.29 ou encore l'EUR /GBP à 0.863.

Les cambistes ont intensifié leurs positions vendeuses sur le dollar canadien qui a fortement chuté. Le Loonie (USD/CAD) se traite à 1.32, enregistrant une hausse de 200 points de base. La devise de Toronto subit la baisse du WTI et la récente publication du GDP en hausse de 0.1% contre 0.2% espéré pour le mois d'août.
Statistiques économiques

L'événement attendu par les opérateurs se situait à Washington où la Fed a satisfait les espoirs du marché, malgré des données fondamentales qui indiquent plutôt une approche prudente. En effet, la banque centrale américaine a baissé la fourchette cible des fonds fédéraux de 25 points de base à 1.50%-1.75%.
Le Président de l'institut, M. Powell, a signalé une pause dans les réductions supplémentaires, à moins que les perspectives économiques ne changent de façon importante.

En Europe, du côté de la BCE, Christine Lagarde qui succède à Mario Draghi à la présidence, estime que les pays de la zone euro en excédent budgétaire n'avaient « pas vraiment fait les efforts nécessaires » pour soutenir la croissance. Elle a ciblé plus particulièrement l'Allemagne et les Pays-Bas.

La publication du rapport mensuel sur l'emploi américain était meilleur que prévu. Le taux de chômage est ressorti à 3.6% mais 128K emplois ont été créés (consensus 90K). Le chiffre du mois dernier a, par ailleurs, été révisé à la hausse, de 136K à 180K. Quant au fameux ISM manufacturier, il est ressorti à 48.3, marquant une fois de plus la fragilité de l'industrie, même si le chiffre apparaît supérieur au mois dernier (47.8).

En revanche, du côté de la Chine, l'indice des directeurs d'achat pour le secteur manufacturier s'est établi à 51.7 en octobre contre 51.4 en septembre. C'est le niveau le plus haut depuis février 2017.

La semaine prochaine les investisseurs pourront prendre connaissance du niveau d'activité du secteur des services, véritable soutien de croissance aux Etats-Unis.
Optimisme prédominant

L'optimisme demeure prédominant sur les marchés financiers, à deux mois de la fin d'année. Non seulement l'Union européenne a annoncé qu'elle était prête à accorder au Royaume-Uni une prolongation pour le Brexit jusqu'à la fin du mois de janvier au plus tard, mais la perspective de nouveaux progrès dans l'impasse commerciale entre les États-Unis et la Chine a également eu raison de l'atmosphère.
Octobre, souvent considéré comme un mois où des inflexions majeures apparaissent sur les marchés, a finalement connu la hausse sur l'ensemble des indices majeurs, la palme revenant au Nasdaq100 qui engrange une nouvelle vague de hausse mensuelle, avec +4.3%.

Sur 2019, les scores indiciels brillent déjà sur l'ensemble de la planète, avec une hausse moyenne proche des 20%. La réflexion en ce début novembre se placera désormais sur le potentiel de progression supplémentaire des marchés actions. A ce titre, la trajectoire haussière ne pourra se prolonger qu'avec le maintien des trois thématiques actuelles porteuses d'espoirs : stabilisation de la croissance mondiale, détente au niveau de l'environnement politique et contrôle accommodant des banques centrales.