Lundi 05
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Profitant des nouveaux records absolus de Wall-Street et de statistiques globalement de bonne facture des deux côtés de l'Atlantique, les principaux indices ont poursuivi leur ascension la semaine dernière. Ils subissent néanmoins quelques dégagements ce lundi, sur fond de tensions géopolitiques et après l'attentat de Londres.
Indices

Sur la semaine écoulée, c'est le Nikkei qui a signé la meilleure performance (+2.49%) alors que la Chine a cédé 0.15%.
En Europe, le DAX a pris la tête du palmarès, avec un gain hebdomadaire de 1.75%, ce qui lui a permis d'inscrire un nouveau record historique. La Grèce a gagné 1.05% et le CAC40 0.13%. Le Foostie et l'Ibex ont fini stables contrairement aux indices portugais et italien qui perdent respectivement 1.08% et 1.33%.
Outre-Atlantique, c'est toujours la hausse qui prédomine. Le NASDAQ100 a enregistré une performance de 1.61%, le S&P500 a gagné 0.96% et le DOW JONES 0.6%.

Evolution du Nikkei en données mensuelles

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L'indice japonais vient seulement de retracer 38.2% de la baisse enregistrée depuis 1989.
Matières premières

Le pétrole s’est inscrit en forte baisse la semaine dernière, les opérateurs n’étant pas convaincus par la prolongation des quotas de production pour résorber l’offre mondiale. A cela s’ajoute la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris, qui aurait comme potentielle conséquence un renforcement des investissements américains dans le secteur des énergies fossiles. Le baril de Brent a ainsi abandonné plus de 6% en données hebdomadaires, passant de 52,3 à 49 USD (voir graphique). Toutefois, ce mouvement baissier pourrait s’essouffler en raison des tensions diplomatiques inédites au Moyen-Orient. L’Egypte, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont en effet annoncé la rupture de leurs relations commerciales avec le Qatar, accusé de soutenir des organisations terroristes. Cette décision, lourde de conséquences, pourrait inciter les producteurs qataris à ne plus respecter les accords instaurés par l’OPEP.

Du côté des métaux précieux, l’or a profité de mauvaises données sur les créations d’emplois américains pour s’apprécier de 0,9% à 1280 USD l’once. De même, l’argent s’adjuge 1% à 17,55 USD.
Enfin, les matières premières agricoles évoluent en ordre dispersé.

Graphique du Brent

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Marchés actions

RWE : la star du Dax en 2017

L’un des premiers groupes énergétiques européens signe, une fois n’est pas coutume, la meilleure performance du DAX depuis début 2017, avec 53% de hausse. Néanmoins, cette violente reprise graphique s’inscrit après une décennie de baisse. En effet, la capitalisation du groupe allemand a fondu de plus de 80% au cours de cette large séquence temporelle.
Les rumeurs autour du groupe germanique se sont intensifiées, avec notamment le projet d’«un Airbus de l’énergie » franco-allemand et l’alliance avec Engie.
De plus, certains analystes soulignent un net redressement de RWE qui recentre ses activités. Le groupe a, par ailleurs, mis sur le marché sa filiale innovante Innogy en octobre dernier, tout en conservant encore 76%.


Evolution du titre RWE

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Marché obligataire

Le marché obligataire des emprunts d’Etats à dix ans marque une certaine stabilité, avec l’OAT française sur un plus bas de trois mois, en générant un rendement de 0.72%. Le Bund stagne à 0.28% ainsi que la référence espagnole à 1.55%. En revanche, l’Italie voit son rendement se tendre à 2.25%, toujours handicapé par son secteur bancaire.
Du coté des Etats-Unis, c’est la détente qui domine, avec le TBond à 2.17% au plus bas de six mois, ce qui favorise l'affaiblissement du dollar.
Marché des changes

La monnaie unique s’est affirmée face au dollar, le billet vert étant toujours fragilisé malgré une nouvelle baisse du taux de chômage. La paire EUR/USD a ainsi inscrit un nouveau plus haut annuel proche de 1,13 USD. L’euro perd du terrain face au franc suisse à 1,08 CHF et se stabilise face au yen à 124 JPY.

La livre demeure sous pression dans un contexte post-attentat, alors même que les cambistes sont en attente des élections législatives britanniques. Toutefois, la devise britannique consolide face au dollar et continue d’évoluer au sein de son trading range cadré entre 1,28 et 1,29 USD.
Statistiques économiques

La semaine dernière aux Etats-Unis, les créations d’emplois ont été décevantes, tout comme les promesses de ventes de logements (-1.3%, au lieu des +0.5% anticipés) et l’indice de confiance des consommateurs (117.9 contre 119.8 attendu). A l’inverse, l’indice PMI de Chicago et l’indice ISM manufacturier ont été supérieurs au consensus (respectivement à 59.4 et 54.9).

Seront dévoilés cette semaine les stocks de pétrole bruts et les inscriptions au chômage.
En Europe, on découvrira l’indice PMI des ventes au détail, l’indice Sentix de confiance des investisseurs, le PIB trimestriel, et enfin, les taux d’intérêt avec la réunion de la BCE jeudi.
Politique brouillonne mais exposition aux risques intacte

Si les marchés montrent peu d’énergie, ils conservent indéniablement le cap haussier, à l’image des récents records boursiers.
Cette attitude de confiance durable des opérateurs surprend d’autant plus que la politique affichée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni parait plus que brouillonne.
La dissonance apparaît nettement autour de la Maison Blanche et les incertitudes comportementales de Donald Trump n’effleurent pas la confiance des marchés. De plus, la situation post-Brexit s’annonce très complexe et quelque peu alourdie par les 750 traités internationaux à renégocier avec 168 pays.
Malgré ce manque de visibilité, les stars de la cote mondiale (GAFA) continuent leur avancée prodigieuse battant au quotidien des records de valorisation et entraînant dans leur sillage l’ensemble du secteur techno.
La tendance des marchés actions se renforce jour après jour mais la visibilité se brouille un peu plus. Le comportement prochain des banques centrales pourra peut-être apporter quelques réponses aux intentions des investisseurs à garder ou non leur forte exposition aux risques.