Lundi 19
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières ont fait preuve de volatilité la semaine dernière, tiraillées par les prises de bénéfices sur le compartiment des technologiques américaines. Une phase de reprise technique s’est finalement mise en place avec les nouveaux records outre-Atlantique.
Malgré l’apaisement des incertitudes politiques françaises, suite à la victoire sans équivoque du parti d’Emmanuel Macron aux législatives, l’indécision pourrait perdurer avec le début des négociations concernant le Brexit.
Indices

Sur la semaine écoulée, c'est la Grèce qui signe la meilleure performance hebdomadaire (+3.07%) (voir graphique), après l'annonce d'un accord entre Athènes et ses créanciers pour le déblocage d'une tranche d'aide de 8.5 milliards d'euros. Les autres indices européens ont tous cédé du terrain.
Le DAX recule de 0.49%, le CAC40 perd 0.69% et le FOOSTIE 0.85%.
Pour les pays périphériques, le Portugal cède 0.47%, l'Italie 0.86% et l'Espagne 1.99%.

Outre-Atlantique, le DOW JONES a signé un nouveau record historique, avec un gain hebdomadaire de 0.53% alors que le S&P500 grappille 0.06% et le NASDAQ100 perd 1.05%.

En Asie, le Nikkei cède 0.35% et la Chine 1.1%.

Graphique de l'indice grec

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Fonds EUROPA ONE

En Europe, les marchés ont consolidé horizontalement la semaine dernière avec une baisse de 0.3% pour le Stoxx Europe 600. Ce sont les secteurs de la technologie, des matériaux de base et de l'énergie qui ont pesé et les secteurs industriels, de la santé et des services aux collectivités qui ont tiré le marché à la hausse. Dans ce contexte, Europa One a rendu quelques dixièmes de surperformance sur la semaine (-0.7%) par rapport à son benchmark, le fonds ayant baissé d'environ 1% de par sa légère surexposition aux valeurs technologiques, sans accidents majeurs.
 
Matières premières

L’inquiétude concernant l’offre mondiale perdure sur les marchés pétroliers. L’actualité se répète, notamment sur les mauvaises données des stocks américains. Ces derniers baissent moins que prévu. Les stocks d’essence sont par ailleurs en forte augmentation, ce qui a alimenté le repli des prix du baril. Ainsi, le cours du WTI a reculé de plus de 4% en données hebdomadaires, à 44,5 USD.

L’or et l’argent ont souffert de la reprise modérée du dollar, entretenue par le relèvement des taux de la FED. Dans ce contexte de hausse des taux, qui profite aux obligations US, les opérateurs semblent réduire leur position sur l’or, dont le rendement est par définition nul. Par conséquent, l’or perd près de 1,3% à 1250 USD l’once, tandis que l’argent se déprécie de plus de 3% à 16,6 USD.

Enfin, le cours du blé (voir graphique) s’est envolé à Chicago, le département américain de l’Agriculture (USDA) se montrant prudent quant à l’état des cultures, en raison de mauvaises conditions climatiques. A l’inverse, les régions productrices de maïs et de soja ont profité d’une météo favorable, ce qui entraîne mécaniquement un arbitrage des spéculateurs vers sur le blé. Par conséquent, le boisseau de blé se traite à 465 cents, en hausse de 6,4% en glissement hebdomadaire tandis que le coton s’effondre de 6% à 71 cents la livre.


Evolution du blé

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Marchés actions

Amazon effraie le secteur de la distribution :

En rachetant Whole Foods, une marque alimentaire de luxe, d’où l’expression "Whole foods, Whole Paycheck", Jeff Bezos tape un grand coup dans le secteur de la distribution. La journée de vendredi a mis en avant les craintes des investisseurs sur l’offensive d’Amazon. Inquiétudes justifiées par une potentielle nouvelle guerre des prix, imposée par le géant de l’internet et néfaste au secteur dans son ensemble.
Cette opération concerne 460 magasins répartis aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. Cela n’a pas empêché les distributeurs français de subir cette vague de ventes (Carrefour -3.22%, Casino -2.66%), des scores tout de même plus faibles que le néerlandais Ahold Delhaize (-9.53%) ou que les américains Kroger -9.24% et Costco – 7.19%.


Graphique d'Amazon

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L'augmentation de la capitalisation d'Amazon le 16 juin, engendrée par l'annonce de rachat, équivaut à un montant proche de l'opération (13.7 milliards de dollars).
Marché obligataire

Le calme domine les échanges sur le marché des taux, avec des références à dix ans qui se stabilisent. l’OAT se négocie avec un rendement de 0.63% alors que le Bund allemand génère 0.28%.
Dans les pays du sud de l’Europe, on retrouve cette équilibre avec l’Italie à 1.9%, l’Espagne 1.4% et la Grèce à 5.5%.
Aux Etats-Unis, malgré la récente hausse des taux de la Fed, le Tbond possède un rendement de 2.1%, plus bas de 6 mois.
 
Marché des changes

L’euro se stabilise face au dollar malgré la deuxième hausse des taux de la FED depuis le début de l’année. Le dollar s’est effectivement raffermi face à la monnaie unique en milieu de semaine, porté par le ton ferme de Janet Yellen, qui maintient son objectif d’un troisième relèvement des taux d’ici la fin de l’année.
Toutefois, les mauvaises statistiques américaines, notamment celles de l’inflation, poussent les cambistes à rester prudents quant à une véritable reprise du billet vert. La paire EUR/USD évolue ainsi à proximité de 1,2 USD. Par ailleurs, la monnaie unique gagne un peu de terrain face au yen à 124 JPY et face au franc suisse à 1,09 CHF.

La livre sterling s'apprécie à la fois contre le dollar et l’euro, respectivement à 1,28 USD et 0,87 GBP, dans un contexte largement dominé par les négociations du Brexit qui ont débuté cette semaine.
Statistiques économiques

Les Etats-Unis ont publié de nombreuses statistiques, la plupart décevantes. L’indice des prix à la production est resté inchangé. Les inscriptions au chômage ont agréablement surpris (237K contre 241K), tout comme les indices manufacturiers de New York et de Philadelphie. En revanche, l’indice des prix à la consommation, les ventes au détail, les permis de construire, les mises en chantier, la production industrielle et l’indice de confiance des consommateurs ont déçu.

En Europe, l’indice ZEW a été meilleur qu’attendu (37.7 contre 37.2), et la production industrielle est restée inchangée à +0.5% tout comme l’indice des prix à la consommation à +1.4%.

Cette semaine, très peu de statistiques sont au programme. Les Etats-Unis publieront les ventes de logements existants, le niveau des stocks de pétrole brut, les inscriptions au chômage et les logements neufs. En Europe, seront dévoilés l’indice de confiance des consommateurs et les indices PMI manufacturier et services.
Quelques disparités mais le marché reste imperturbable

La réduction du risque politique en Europe et son apparition concomitante aux Etats-Unis n’aura fragilisé les marchés que très peu de temps. Les indices, à l’image du Dow Jones, repartent à l’assaut des niveaux historiques. Les indicateurs économiques restent encourageants dans les économies développées et incitent les investisseurs à garder le curseur en position « Risk on ». Cette embellie entraîne une nouvelle détente sur le comportement des taux, malgré la normalisation de la Fed et pousse l’indice de volatilité à n’émettre aucun signal de stress.
La voie reste ouverte pour le prolongement des parcours indiciels, malgré une première alerte sur les valeurs technologiques, confirmant une phase de respiration légitime intégrée dans une tendance de fond largement positive.
Nos deux portefeuilles (Europe et USA) profitent de ce climat rassurant avec des performances qui, depuis le début d’année, franchissent les 20%.