Vendredi 14
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Après la forte hausse de la semaine précédente et un pic mardi, sur fond d'espoirs de baisse des taux aux Etats-Unis, les principaux indices ont subi quelques dégagements à la fin de cette séquence hebdomadaire. En cause, l'absence d'avancée concernant les tractations commerciales sino-américaines qui pèsent sur la croissance mondiale et les tensions dans le Golfe d'Oman, suite à l'attaque de deux pétroliers jeudi. Le bilan reste néanmoins positif pour la plupart des places financières.
Indices

Sur la semaine écoulée, en Asie, le Hang Seng a grappillé 0.48%, le Nikkei a gagné 1.1% alors que le Shanghai Composite a rebondi de 1.9%.
En Europe, le CAC40 a perdu 0.05%, le Dax gagne 0.4% et le Footsie 0.3%. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal cède 0.2%, l'Espagne 0.4% alors que l'Italie grimpe de 1.2% et la Grèce de 0.6%.
Aux Etats-Unis, le Dow Jones progresse de 0.2% à l'heure de ce point hebdomadaire, le S&P500 s'adjuge 0.3% et le Nasdaq100 0.7%.
Matières premières

En dépit de l'escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient suite à l'attaque présumée de deux pétroliers dans le Golfe d'Oman, les cours pétroliers cèdent du terrain sur la semaine. Les fondamentaux demeurent toujours en demi-teinte face à la nouvelle hausse des stocks US et les inquiétudes persistantes sur un éventuel ralentissement de la demande de brut. Dans ce cadre, l'Agence américaine de l'énergie et l'OPEP ont conjointement révisé à la baisse leurs prévisions de croissance de demande mondiale de pétrole pour 2019. Le baril de Brent se négocie à 61.3 USD tandis que le WTI se traite à 52 USD (voir graphique).

Stabilisation du billet vert, hausse des frictions géopolitiques et emplettes des banques centrales riment avec hausse de l'or. Le métal doré s'adjuge près de 6% en près de deux semaines, pour tutoyer des niveaux graphiques clés à proximité de 1360 USD. L'argent fait quant à lui du surplace à 15 USD l'once.
Du côté des métaux de base, ces derniers ont fini la semaine en ordre dispersé. Le cuivre et le nickel progressent légèrement à 5897 et 11920 USD tandis que le zinc et l'étain inscrivent une performance hebdomadaire négative à 2604 et 19500 USD la tonne.

Graphique horaire du WTI sur la semaine

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Le WTI cède 4.2% sur la semaine, malgré le bond de 4% jeudi en réaction aux attaques des supertankers, à proximité du détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la consommation mondiale.
Marchés actions

Le Nasdaq Composite, univers à forte volatilité.

Analyser les performances des composantes du Nasdaq Composite peut donner le tournis. Cet indice, qui se caractérise par une extrême largesse concernant les profils des 2500 sociétés qui le composent à ce jour, rassemble des parcours individuels exceptionnels. Il suffit d'analyser les plus fortes avancées pour voir que les 20 premières valeurs du classement 2019 gagnent plus de 200%.
Le leader de ce groupe performant se nomme Conformis, lequel se trouve propulsé à plus de 1200%. Cette société de faible capitalisation (300 millions de dollars) est spécialisée dans la technologie médicale des implants personnalisés du genou. Créée en 2004 et introduite en 2015, son parcours boursier fut néanmoins, très chaotique.
Si l'on étudie les gains par secteur, c'est l'assurance (dont la valeur eHealth et ses 97%) qui se positionne en leader sur l'exercice, en progressant de 24% devant celui des télécoms (22%), une situation bien loin des préjugés des investisseurs qui auraient tendance à énumérer les secteurs de la biotechnologie ou du numérique comme les plus performants.

Graphique du titre Conformis

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Marché obligataire

Le marché obligataire maintient sa tendance de fond, marquée par des rendements au plus bas historique sur une majorité de dettes souveraines. C'est le cas pour les titres européens comme le Bund à -0.26% ou l'OAT française à 0.08%. Les références des pays du sud se traitent également, sur des cours inconnus jusqu'à présent. L'Espagne affiche un rendement de 0.49% sur son emprunt à 10 ans, alors que le Portugal voit sa dette, sur la même échéance, se négocier sur une base de 0.60%. Malgré la tension persistante entre Rome et Bruxelles, le taux italien montre une certaine résilience à 2.32%.

De l'autre côté de l'Atlantique, le Tbond s'échange également sur une zone basse à 2.06%, prouvant l'intérêt grandissant des investisseurs pour les actifs défensifs.
De manière originale, quatre pays voient leur référence à 10 ans procurer des rendements négatifs. A l'Allemagne se rajoutent la Suisse (-0.51%), le Japon (-0.13%) et nouvellement les Pays-Bas (-0.08%). Ce clan pourrait bientôt se renforcer par d'autres pays, comme la France.
Marché des changes

L'euro a profité d'une banque centrale moins accommodante que prévu. Celle-ci a repoussé le calendrier d'un potentiel relèvement des taux mais comme le consensus s'attendait à une future baisse, cette annonce a plutôt eu un effet positif pour la monnaie unique qui a dépassé, sur une journée, les 1.13 USD pour revenir à 1.124 USD.
Les monnaies des antipodes ont encore reculé, plombées par des perspectives économiques et monétaires en baisse. L'AUD revient au contact de ses plus bas sous 0.69 USD. Le marché s'attend à 2 baisses de taux de la banque centrale australienne cette année. Le NZD a également reculé face au billet vert à 0.65 USD (voir graphique). La conjoncture commerciale fait craindre un impact marqué sur ses deux économies exportatrices.
La livre Sterling se maintient sur le bas de sa trajectoire au voisinage des 1.27 USD. De son côté, le dollar canadien a profité de l'envolée des prix du pétrole pour gagner du terrain et la parité grimpe à 1.33 USD (+300 points de base).
Parmi les devises exotiques, le peso retrouve ses niveaux de 19.2 MXN pour un dollar depuis le recul de Trump sur les mesures douanières avec le Mexique.


Evolution de l'AUD et du NZD face au dollar

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Statistiques économiques

L'indice Sentix (-3.3 contre +2.3 attendu) et la production industrielle (-0.5% contre -0.4% anticipé) ont déçu en zone euro cette semaine. Mercredi, Mario Draghi a prononcé un discours dans lequel il a averti de la vulnérabilité de l'Europe centrale face au conflit commercial. Vendredi, un accord a été trouvé sur le futur budget de la zone euro.
La semaine prochaine, ce budget sera présenté aux chefs de gouvernements à Bruxelles. Nous prendrons également connaissance de l'indice final des prix à la consommation, de l'indice ZEW du sentiment économique, de la balance commerciale et enfin, des indices flash PMI.

Aux Etats-Unis, l'inflation ralentit et le déficit se creuse. L'indice des prix à la consommation a progressé de 0.1% en mai, contre 0.3% en avril. Le déficit a atteint 208 milliards de dollars (160 milliards précédemment). Les inscriptions hebdomadaires au chômage (222K) et les ventes au détail (0.5%) ont également déçu. Enfin, les stocks de brut se sont élevés à 2.2 millions de barils, alors qu'un repli de 1 million de baril était attendu.
Les opérateurs se concentreront la semaine prochaine sur la réunion de la Fed, ainsi que les résultats des stress-test des banques commerciales. Les permis de construire, mises en chantier, ventes de logements existants et l'indice PhillyFed seront dévoilés. Puis, comme chaque semaine, il conviendra de surveiller la publication des stocks de pétrole et des demandes d'allocations au chômage.
Sérénité toute relative

Les investisseurs neutralisent leurs positions à quelques jours du sommet du G20 au Japon. La situation se concrétise par une baisse momentanée de la volatilité sur les indices actions ou plus exactement par une réduction de l'aversion aux risques. Cette donne comportementale doit, malgré tout, rester mesurée de par l'engouement pressant sur les titres souverains. L'orientation des capitaux sur le marché des dettes fait transpirer une incertitude résiduelle, vouant le marché obligataire à battre de nouveaux records, en termes de rendements, puisqu'à ce jour, la majorité des pays riches peuvent emprunter sous les 10 ans avec des taux nuls voire négatifs.
Si les marchés actions se renforcent par le soutien des politiques accommodantes des banques centrales, en parallèle, ils doivent toujours subir les vents contraires en provenance du conflit commercial. Vents qui pourraient s'affaiblir considérablement d'ici le grand rendez-vous d'Osaka, fin juin..., ou, au contraire, se renforcer.