Vendredi 16
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro A la faveur de l'accélération des campagnes de vaccination et de l'amélioration sensible des perspectives économiques à l'échelle mondiale, les places financières poursuivent leur ascension. Cette journée des trois sorcières va permettre d'accomplir un sans-faute sur le CAC 40 avec quatre compensations mensuelles positives sur quatre en 2021.
Indices

Cette semaine, tous les indices progressent. Le CAC40 maintient sa tendance haussière, dépassant les 6250 points. Il se positionne sur ses plus hauts depuis novembre 2000 avec une performance de 1.7% en cinq jours. Le CAC40 dividendes réinvestis évolue lui sur des sommets inviolés. Le DAX duplique cette performance et grimpe de 1.17%. Le Footsie n?est pas en reste et se valorise de 1.5%. Au sud de l'Europe, l'IBEX35 gagne 0.36% alors que l'indice italien se montre plus dynamique (+1%).

Aux Etats-Unis, le Dow Jones ne montre aucune défaillance avec une hausse additive de 1.20% sur les cinq derniers jours, tout comme le S&P500 (+1.30%) et le secteur technologique où le Nasdaq 100 se bonifie de 1.10%.



Le CAC 40 dividendes réinvestis au plus haut historique

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Matières premières

Les cours pétroliers ont pris de la hauteur cette semaine. L'Agence internationale de l'énergie (IEA) et l'OPEP ont soufflé un nouveau vent d'optimisme en relevant ensemble leur prévision de demande de pétrole cette année. L'IEA a relevé ses prévisions de croissance de la demande de près de 230.000 barils par jour à 96.7 millions de barils par jour (mbj), contre 190.000 pour l'OPEP, qui table sur une demande de 96.3 mbj. Le Brent se négocie au-dessus de 67 USD tandis que la référence américaine s'échange autour de 63.5 USD le baril.

Les métaux précieux poursuivent leur rebond initié il y a deux semaines. L'appétit des investisseurs pour les actions n'empêche pas l'or de tutoyer les 1770 USD. L'argent, de son côté, réalise une semaine presque parfaite et grimpe à 26 USD.
Concernant le segment des métaux de base, ces derniers ont fini la semaine en ordre dispersé. Si le nickel et l'étain marquent une pause (à respectivement 16049 et 27800 USD), l'aluminium et le cuivre gagnent du terrain (à respectivement 2328 et 9190 USD).


Le cycle de hausse perdure sur les matières premières

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Marchés actions

Cette semaine, direction le pays du vélo et sa capitale Amsterdam avec l'entreprise Accell Group. C'est un des poids lourds en matière de production et de commercialisation de bicyclettes sur le vieux continent. La société, leader du vélo électrique, signe une performance remarquable depuis le début de l'année : +65%. Le plus gros des ventes 2020 ne se fait pas localement (20%) mais sur le territoire allemand (30%).

La société qui pèse environ 1 milliard d'euros a pu bénéficier de la tendance du secteur value depuis le début de l'année. L'entreprise surfe aussi sur la vague de la demande grandissante de vélos électriques depuis 2019. La production européenne de bicyclettes électriques est passée de 1,4 million d'unités en 2017 à 2,4 millions en 2019, selon l'EBMA (l'association européenne des fabricants de cycles). Toujours selon l'association, ce chiffre pourrait atteindre 8 millions en 2025. De quoi entrevoir de belles perspectives.

L'équipe Zonebourse a eu le nez creux, en intégrant le titre de la société spécialiste de la petite reine dans son Portefeuille Europe PEA, en novembre 2020

Chemin ascensionnel du titre Accell après un parcours accidenté

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Marché obligataire

Sur le marché obligataire, le temps reste peu nuageux malgré les déboires du vaccin de Johnson & Johnson et les débats en cours sur la fiabilité des tests rapides Covid-19. Ni les rendements des Bunds, ni les spreads de la périphérie n'ont beaucoup bougé. L'emprunt majeur allemand se négocie sur une base de -0.28%. Cette stabilité se retrouve sur l'OAT française à -0.02%. Dans la zone euro, les références à 10 ans en Italie (0.77%), en Espagne (0.38%) et au Portugal (0.39%) reproduisent des parcours similaires. Toujours sur le plan continental, le dette suisse remonte à -0.2% un plus haut d'un an, après avoir touché un point bas -1.20% (voir graphique).

De l'autre côté de l'Atlantique, en revanche, le sentiment économique printanier grandit vigoureusement grâce à l'avancée de la vaccination et en réponse à l'importante série de mesures fiscales qui ont été lancées. Ce climat optimiste est également alimenté par des facteurs économiques réels comme les ventes de détail, le taux d'utilisation des capacités de production ou encore la production industrielle. Face à cette reprise dynamique, l'inflation n'effraie pas les investisseurs et le rendement du Tbond cède même un peu de terrain à 1.58%.


Le dix ans suisse se rapproche de la ligne symbolique du zéro

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Marché des changes

La reprise de l'euro face au dollar s'est réalisée avec une certaine discipline puisque la parité a rebondi sur sa moyenne 20 semaines et se rapproche du niveau symbolique des 1.20 USD. Ce mouvement intervient alors que le chaud et le froid transpirent à travers les récents discours officiels. Le président de la FED de St-Louis, James Bullard, a déclaré qu'une population vaccinée à 75% serait un signe de fin de crise et permettrait d'envisager une réduction des achats d'actifs de la part de l'institut. Ces propos contredisent ceux du président de la FED de Boston, Eric Rosengren, qui ne voit pas de retour au plein emploi avant deux ans, condition jugée nécessaire pour remonter les taux.

Outre-Manche, la livre sterling cède du terrain face à l'ensemble de ses contreparties, à l'image du couple EUR/GBP qui se négocie à 0.87 GBP. Dans l'hémisphère sud, le regain d'optimisme chez les investisseurs dans l'économie mondiale favorise le dollar australien qui poursuit son parcours ascensionnel contre le billet vert à 0.77 USD
Difficile de ne pas évoquer dans cette rubrique les cours stratosphériques des crypto-monnaies qui se valorisent globalement au voisinage des 2000 milliards de dollars, dont le Bitcoin qui représente, à lui seul, la moitié de ces actifs numériques.
Statistiques économiques

En Europe, les ventes de détail de mars ont augmenté de 3% par rapport au mois dernier. Le CPI, lui, reste stable à 1.3%. L'indice ZEW a diminué, passant de 74 à 63.3. Il ressort même inférieur aux estimations (77.2). En Grande-Bretagne, le PIB était en croissance de 0.4% ce mois-ci, légèrement inférieur aux attentes.

Aux Etats-Unis, le CPI a augmenté de 0.6%, plus qu'attendu mais sans impacter les marchés, qui attendaient pourtant une progression plus lente. Les ventes de détail ont largement dépassé les attentes, en augmentant de 9.8% au lieu des 5.8% initialement prévus par les analystes. Sur le marché du travail, le nombre de demandeurs d'emplois a diminué de 25% en une semaine, se situant au plus bas depuis mars 2020.
Totale complaisance

Le vocabulaire va bientôt manquer chez les commentateurs spécialisés pour décrire les trajectoires haussières des indices. A l'aube d'un prochain déconfinement, les records s'effacent tous les jours et l'optimisme est à son zénith. Cette petite lumière qui apparaît désormais dans le tunnel donne d'immenses espoirs chez les investisseurs, balayant ainsi d'un revers de la main non seulement une gestion planétaire de la pandémie loin d'être homogène, mais aussi les risques inflationnistes. Comme une volonté de ne prendre en considération que le scénario ciel bleu.
Tous les secteurs en profitent et les fameux arbitrages « value - growth » ont disparu des débats sur les tactiques à adopter. Le nouveau mois boursier qui s'ouvre pourrait constituer une phase propice à une certaine accalmie de cette exubérance.